L'Expression

{{ temperature }}° C / {{ description }}

Cité introuvable.

Face à la tragédie subie par le peuple sahraoui

La communauté internationale doit réagir

Depuis la reprise des hostilités après l'agression militaire marocaine contre des civils sahraouis à El Guerguerat, Rabat a mis en branle une machine de répression «insupportable» sans que la communauté internationale ne réagisse avec la fermeté dont elle fait preuve en d'autres circonstances. Malgré les nombreux appels des ONG et les démarches des représentants légitimes de la RASD et du front Polisario, un silence de plomb est observé qui accompagne une véritable tragédie, rendue encore plus dramatique par le fait que l'oppression et l'occupation illégale du territoire sahraoui dure depuis près de cinq décennies. Ces pratiques d'arrestations et de détentions arbitraires, systématiquement accompagnées de tortures et de violences parfois mortelles qui n'épargnent ni les femmes ni même les enfants, devraient pourtant interpeller le Conseil onusien des droits de l'homme qui, à l'occasion de ses dernières assises en octobre dernier avait émis l'intention de se pencher sur ces manquements graves auxquels le Maroc s'est habitué, faute de condamnation ou de mise en garde.
Au contraire, la guerre ayant repris avec la fin d'un accord de cessez-le-feu bafoué par le royaume marocain, celui-ci a trouvé l'occasion de redoubler de férocité et de multiplier les actes de répression dont sont victimes les Sahraouis. A la base de cette fuite en avant, la volonté de faire payer aux victimes innocentes de la répression les pertes subies par l'armée marocaine, le long du «mur de la honte», et d'instaurer une terreur dissuasive pour ceux qui tentent de manifester leur attachement à l'autodétermination revendiquée par leur peuple. Cette situation ne peut durer, alors même que l'ONU est quotidiennement interpellée pour assumer ses responsabilités, telles qu'elles sont inscrites dans les résolutions du Conseil de sécurité et dans les recommandations de la quatrième Commission qui a, depuis 1975, souligné le caractère de «territoire non autonome» d'un Sahara occidental «en attente de décolonisation».
Un temps conforté par la décision du président américain sortant, Donald Trump, reconnaissant la prétendue souveraineté marocaine en échange de la normalisation avec l'Etat sioniste, le royaume marocain se découvre acculé, à la fois par l'Union africaine qui entend se saisir du dossier et faire valoir les principes qui fondent son action diplomatique (le respect entre les Etats membres et la non-remise en cause des frontières héritées de la colonisation, notamment) et par l'arrivée à la Maison-Blanche d'une administration démocrate, beaucoup plus attentive au droit international et au respect des droits de l'homme que celle qui l'a précédée. Conscient des enjeux, le Département d'Etat est en train d'étudier le dossier, affirmait, lundi, son porte-parole. Nul doute que le lobby pro-marocain va tenter de botter en touche pour «préserver» une normalisation qui n'est rien d'autre que l'officialisation des liens étroits entre l'Etat hébreu et le Makhzen, depuis de très nombreuses décennies. Mais le président Biden et son administration ont aussi conscience que la communauté internationale attend des Etats-Unis qu'ils renouent clairement avec les valeurs et les engagements qui nourrissent leur ancrage démocratique, auquel cas il faudra bien qu'ils redonnent à leur rôle de porte-plume du Conseil de sécurité de l'ONU sur le Sahara occidental le critère majeur de l'impartialité.

De Quoi j'me Mêle

Placeholder

Découvrez toutes les anciennes éditions de votre journal préféré

Les + Populaires

(*) Période 7 derniers jours