L'Expression

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Le Sahel

Une zone aux nombreux enjeux

Le problème du Sahel est qu'on fait semblant d'agir au nom des pays de la région alors qu'on ne le fait pas en réalité.

On imagine le Sahel comme une zone complètement désertique. Mais la réalité est toute autre.
La région du Sahel est loin d'être vide et inutile. Le Sahel est un grand enjeu stratégique pour plusieurs pays et forces étrangères. C'est une zone recelant de nombreuses ressources.
Le Sahel a des ressources. Il suscite les convoitises de ceux qui veulent les accaparer. Pour beaucoup, l'enjeu principal est de sécuriser sur le long terme l'accès aux multiples ressources naturelles que recèle la région. Une zone où transitent les djihadistes, les migrants et les trafics.
Une zone qui risque la déstabilisation à cause de la faiblesse de ses États et de l'activité terroriste. Avec 3,053 millions de km², le Sahel recense une population de plus de 83 millions d'habitants en 2019. Fini le commerce des caravanes et des caravansérails, place aux exportations de produits miniers. Il est essentiel de les contrôler, de les protéger et d'assurer leur maintien et leur maintenance.
À côté de ce commerce légal se développe un trafic de contrebande, d'autant plus étoffé que les espaces sont mal contrôlés. Trafics de drogue, de migrants, d'armes, le Sahel relie plus les hommes entre eux qu'il ne les sépare. L'or, l'uranium et le pétrole sont des ressources convoitées. Loin d'assurer le développement des pays du Sahel, ils sont une malédiction. Mal gérés, ils fragilisent l'économie d'un pays, ils favorisent la corruption, et deviennent la raison d'être de nombreuses dictatures et de convoitises, sous couvert de la lutte antiterroriste.
Le Sahel est devenu une zone au coeur des enjeux internationaux. La France y est présente depuis de nombreuses années, aidée par les Américains pour lutter contre la prolifération djihadiste. L'opération Barkhane n'a fait que confirmer la présence française dans cette zone. Pour certains, le retrait français aurait des conséquences stratégiques majeures, à commencer par le délitement des Etats sahéliens et la création d'un nouveau califat territorial au Liptako-Gourma. En quelque sorte, une protection de l'Occident contre la menace islamiste. Or, gagner la guerre contre le terrorisme dans le Sahel ne passera pas sans une reprise en main réelle des souverainetés touchées par le conflit. La réponse au terrorisme et aux autres crimes doit être davantage économique et sociale que militaire. Bien mieux, c'est aux populations locales de se saisir du problème.
En effet, la solution armée n'a jamais été la réponse au terrorisme. Lorsqu'on sait les velléités de spoliation des richesses des États en temps de guerre, la méfiance doit être de rigueur. Pour le partisan du chaos, il n' y a que le chaos qui arrange son business. Aussi, le meilleur moyen est de trouver les moyens de contrer la source du problème de radicalisation. Pas de paix durable sans emplois, sans diversification économique et sans savoir. L'enjeu doit être la création d'une dynamique productive ancrée dans la transformation des ressources naturelles des pays de la région, par des investissements massifs dans les systèmes d'éducation et de formation, notamment professionnelle des jeunes. «Au-delà de la seule réponse en matière de sécurité, le développement, l'Etat de droit et la bonne gouvernance sont les pierres angulaires de la stabilité dans la région. Les gouvernements doivent regagner la confiance de leurs citoyens, et les Nations unies sont déterminées à soutenir tous les efforts dans ce sens», a affirmé le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, dans un message vidéo pour le sommet du G5 Sahel organisé à N'Djamena, au Tchad.

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