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Six partis politiques reçus par le président de la République

À quoi obéissent ces audiences?

Cette initiative est tout, sauf une action improvisée à la dernière minute. Le président semble avoir bien mûri son projet sur la base de rapports détaillés qu’il recevait de la part de ses conseillers durant sa convalescence en Allemagne.

À peine 24 heures après son retour au pays, le président Abdelmadjid Tebboune démarre sur les chapeaux de roue. Alors qu'on attendait la réunion du Conseil des ministres, le chef de l'Etat prend à contre-pied l'opinion nationale et ouvre, sous le sceau de l'urgence, le lourd dossier politique. En deux jours, Tebboune a reçu en audience six partis et pas des moin- dres. Après le président du mouvement El-Bina, Abdelkader Bengrina, le président du Front El-Moustakbel, Abdelaziz Belaïd et le président de Jil Jadid, Soufiane Djilali conviés samedi au palais d'El Mouradia, c'était le tour, hier, du président du MSP, Abderrazak Makri, du président du Mouvement El-Islah, Filali Ghouini, ainsi que d'une délégation du FFS, composée du premier secrétaire national, Youcef Aouchiche, et du membre de l'instance présidentielle du parti, Hakim Belacel. À travers la qualité des invités du président, se dessine une certaine cartographie politique: on y trouve en effet des vieux routiers de l'opposition des deux tendances: le FFS pour le camp démocratique et le MSP pour les islamistes. Deux anciens candidats à la dernière élection présidentielle: Abdelkader Bengrina et Abdelaziz Belaïd.
Enfin, deux jeunes partis dont Jil Jadid de Soufiane Djilali et du Mouvement El-Islah de Filali Ghouini. Cependant, cela ne répond pas à la question: à quoi obéissent ces consultations qui interviennent exactement à une semaine du deuxième anniversaire du Hirak du 22 février? Le président veut-il prendre le pouls de la classe politique? S'agit-il simplement de colmater les brèches? Va-t-il se contenter de recevoir leurs doléances ou au contraire, tirer les enseignements d'une année d'une gestion chaotique rendue presque impossible par une cascade de crises? Les déclarations faites par les chefs des partis qu'il a reçus restent éclectiques. Abdelaziz Belaïd indique que le président dissoudra le Parlement avant le 18 février prochain. Bengrina quant à lui, a affirmé qu'un remaniement gouvernemental interviendra dans les tout prochains jours. Si le président dissout le Parlement, sans nouvelle loi électorale, sur quelle base va-t-il organiser de nouvelles élections législatives? Avec l'ancienne loi largement décriée par les partis politiques et la société? Il peut cependant, se contenter d'annoncer des législatives anticipées ce qui permettra, entre-temps, à l'actuelle assemblée d'adopter la nouvelle loi électorale. Ou peut-être procédera-t-il à l'installation d'une sorte de conseil de transition qui sera issu de ces consultations? Il s'agit de savoir également si Tebboune a décidé de recevoir d'autres partis et d'autres organisations, comme l'Ugta, l'Unpa, le Cnes... C'est à la fin de ces consultations que les services de la présidence de la République procéderont à la synthèse de toutes les propositions et le chef de l'Etat agira ainsi avec un tableau de bord bien éclairé. Cette initiative est tout, sauf une action improvisée à la dernière minute. Le président semble avoir bien mûri son projet sur la base de rapports bien détaillés qu'il recevait de la part de ses conseillers durant sa convalescence en Allemagne. Ce qui est déjà un très bon signe pour écouter les préoccupations de la société à travers ces voies autorisées que sont les partis politiques. Une manière pour le président de la République de faire toucher du doigt la situation très difficile que traverse le pays. «L'heure est très grave et le pays a besoin de tous ses fils», semble dire Tebboune dans une intention de secouer les énergies assoupies. C'est aussi une réelle volonté politique à travailler de concert avec toutes les tendances politiques en vue de dépasser cette épreuve. Tebboune a abordé tous les aspects de cette crise avec les partis politiques allant de l'action du gouvernement avec ses défaillances, de la gestion de la crise sanitaire jusqu'aux innombrables demandes sociales. Les événements risquent de s'accélérer dans les prochains jours. À suivre la détermination avec laquelle il a entamé les dossiers, les observateurs n'excluent pas des mesures politiques profondes et des actions sociales radicales. C'est en tout cas la seule manière d'absorber cette colère latente et de désamorcer toutes ces tentatives de récupération politique à la veille du deuxième anniversaire du Hirak.

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