L'Expression

{{ temperature }}° C / {{ description }}

Cité introuvable.

François Gouyette, ambassadeur de France en Algérie, à l’Expression

«Le rapport Stora a été mal compris»

Entre l'Algérie et la France, rien n'est simple. C'est là une évidence au regard des relations, tantôt chaleureuses jusqu'à en «brûler de satisfaction», tantôt glaciales au point de désespérer les plus optimistes.

Les deux pays ont traversé, ces derniers mois, tout le spectre, du meilleur au pire, amenant les observateurs à ne plus savoir où mettre le curseur. Dans ce tumulte politico-diplomatique, il est une valeur sûre, un homme qui connaît parfaitement les méandres de l'establishment parisien, a une profonde admiration pour la culture algérienne et un authentique respect pour les hommes et les femmes d'un pays auquel il est lié par son épouse, mais également par son père et grand-père qui y ont vécu. Cela suffit-il pour en faire la carte gagnante du président Macron qui l'a nommé ambassadeur de France en Algérie? La réponse est oui, sans aucune hésitation. Nous l'avons rencontré, hier. Proche de Jean-Pierre Chevènement, un immense ami de l'Algérie, François Gouyette a quelque chose d'authentique lorsqu'il parle de sa mission en Algérie. Dans l'entretien qu'il nous a accordé, où il a été question de mémoire, de relations bilatérales et des questions régionales d'intérêt commun entre la France et l'Algérie, il a su admirablement faire montre de ses qualités de diplomate. Il a également démontré qu'entre l'Algérie et la France, il y a deux gouvernements, mais aussi deux peuples, deux sociétés et une multitude de ponts très solides que les «périodes de glaciations» n'ont pas pu démolir.

L'Expression: Avant même de recevoir le rapport de Benjamin Stora prônant la réconciliation des mémoires, un commentaire de l'Elysée oriente le débat et tranche qu'il n'y aura «ni repentance ni excuses». Quelle explication donnez-vous à cet empressement?

L'ambassadeur François Gouyette: Depuis son élection, le président Macron a engagé une démarche de reconnaissance lucide des crimes commis durant la période coloniale dans une volonté sincère d'apaisement des mémoires, en France comme dans notre relation avec l'Algérie. Pour cela, il estime qu'il faut regarder l'histoire en face, avec lucidité et courage, pour reconnaître ce qui doit l'être. Il souhaite poursuivre ce travail par des gestes réciproques, dans un espace de reconnaissance mutuelle avec l'Algérie qui ne soit ni le déni ni la repentance.
À cet égard, le président de la République a accompli plusieurs gestes courageux et concrets. En septembre 2018, il a reconnu la responsabilité de l'État français dans la mort de Maurice Audin et, au-delà, l'utilisation de la torture dans le cadre d'un système légal institué par ce qu'on appelait alors «les pouvoirs spéciaux». La remise à l'Algérie des restes mortuaires de combattants algériens conservés au musée de l'Homme a constitué, en juillet 2020, un autre acte fort, en réponse à une demande des autorités et de la société algériennes.

Il s'agit de «regarder l'histoire en face» d'une «façon sereine et apaisée» afin de «construire une mémoire de l'intégration», résume l'Elysée. Or, il se trouve qu'il y a, en France, une tendance qui veut faire croire, qu'en réglant le problème de la mémoire, on solutionnera tout le reste. Ce débat occulte l'aspect central de la question qui est celui de la colonisation dont on parle de moins en moins.
Benjamin Stora s'est exprimé dans vos colonnes à ce sujet. L'objet de son rapport n'était pas d'écrire une histoire de la colonisation, il a déjà produit des dizaines d'ouvrage qui font référence et dans lesquels il a fait un travail historique remarquable d'objectivité.
Il s'agissait plutôt de dresser un état des lieux juste et précis de ce qui a déjà été accompli en France sur la mémoire de la colonisation et de la guerre d'Algérie. C'est donc sur les perceptions de cette histoire qu'il a travaillé, notamment dans les domaines de l'éducation, des commémorations ou de l'action culturelle (musée, cinéma, édition d'ouvrages), le but étant de mesurer les effets de cette histoire dans la fabrication des différents groupes de mémoires, en France.
Je rappelle que la première mission de l'historien portait sur la réconciliation des mémoires franco-françaises, qualifiées par M. Stora dans son rapport de «mémoire du malaise», entre déni et non-dits.
Cet état des lieux a donné lieu à des propositions concrètes et ambitieuses en matière de reconnaissance (Ali Boumendjel, disparus, statue de l'Emir Abdelkader, Gisèle Halimi), de diffusion des savoirs (programmes scolaires, édition, colloque, musée), de création (office franco-algérien de la jeunesse), d'accès aux archives, de recherche scientifique conjointe (aide à la mobilité des chercheurs algériens, restes humains du musée de l'Homme, canon Baba Merzoug).
Je pense que l'objet même de la mission de Benjamin Stora a été mal compris par certains, en France comme en Algérie.
Nous avons observé des réactions critiques de la part de différents groupes mémoriels qui ont jugé que le rapport ne rendait pas suffisamment justice à leur propre expérience de la colonisation et de la guerre.

Pensez-vous que les volontés politiques sont mûres à Paris et prêtes à évoluer sur un terrain constructif, loin des expressions extrémistes? Sinon, quelles sont les contraintes qui bloquent cette réconciliation entre deux pays qui ont énormément de choses à partager?
L'histoire de la colonisation et de la guerre d'Indépendance est par nature clivante en France. Parce qu'elle concerne un très grand nombre de personnes, lesquelles ont vécu des expériences douloureuses et singulières, qui ont été gravées dans des mémoires intimes, parfois contradictoires. Certains groupes mémoriels veulent défendre leur récit individuel de cette histoire. C'est justement parce que c'est un sujet difficile, qui tend à diviser la société française, qu'il faut le traiter.
C'est pour cette raison que l'action du président Macron est courageuse.
C'est une démarche qui vise à porter un regard lucide sur les blessures du passé. Le président de la République engagera, sur la base du rapport de Benjamin Stora, plusieurs initiatives concrètes afin d'avancer sur un chemin de reconnaissance de toutes les mémoires et d'apaisement. Le chef de l'Etat souhaite que les initiatives qui sortiront de ce rapport soient tournées vers la jeunesse, en France et en Algérie, dans une démarche d'éducation et de transmission.
La mise en oeuvre de ces initiatives sera confiée à une commission «Mémoires et Vérité» associant plusieurs personnalités et présidée par Benjamin Stora.
Le président Macron a exprimé le souhait que tous ceux dont les vies ont été bouleversées par la guerre d'Algérie soient pleinement associés aux commémorations du 25 septembre (Journée nationale d'hommage aux harkis et aux membres des formations supplétives de l'armée française en Algérie), du 17 octobre 1961 et du 19 mars 1962.
Le président de la République n'a été ni acteur ni témoin engagé de cette période. Aucun chef de l'État avant lui n'a affiché autant d'ambition en matière de réconciliation mémorielle et de détermination à aller de l'avant avec l'Algérie. Il a engagé cette démarche en toute transparence et dans un dialogue confiant avec son homologue algérien.
C'est d'un dialogue entre nos deux pays que pourront émerger des mesures symboliques et des actes concrets qui concrétiseront cette volonté nouvelle de réconciliation des peuples français et algérien.

Depuis 2013, les autorités algériennes et françaises se sont donné des instances permanentes à l'échelle des ministres des Affaires étrangères et des Premiers ministres des deux pays, pour encadrer le partenariat et le faire évoluer. Il n'y a eu aucune grande réalisation à même de constituer un bel exemple à suivre. Pourquoi?
Je considère au contraire que le bilan de notre relation bilatérale est très positif. D'abord, sur le plan économique, la France était en 2019 le premier partenaire commercial de l'Algérie, avec près de 10 Mds USD d'échanges, et la première destination des exportations algériennes.
En 2020, le commerce a fortement ralenti du fait de la conjoncture internationale, mais nos échanges restent très importants. Au-delà de ces échanges, les entreprises françaises ont fortement investi en Algérie ces dernières années.
Le stock de nos IDE représente 2,7 milliards d'euros, ce qui place la France parmi les tout premiers investisseurs en Algérie, et ce, dans tous les domaines. Nos entreprises créent de la valeur en Algérie dans des secteurs productifs tels que l'agroalimentaire, l'industrie pharmaceutique, l'automobile et les services. Elles génèrent aussi plusieurs dizaines de milliers d'emplois directs et indirects. Il suffit d'interroger les partenaires algériens des entreprises françaises ou leurs employés, ils vous diront que la relation économique entre nos deux pays est une relation gagnant-gagnant.
Mais l'économie, c'est aussi, et surtout, le capital humain. La France investit également beaucoup dans le domaine de la formation professionnelle. Nos entreprises développent en Algérie des centres de formation professionnelle qui assurent un transfert de savoir-faire. C'est aussi le cas des Instituts en sciences et technologies appliquées (Ista), l'équivalent des IUT français, qui sont le fruit de notre coopération et qui contribuent à la professionnalisation et à l'employabilité des jeunes Algériens.
Plusieurs réalisations remarquables peuvent servir d'exemple. Dans le domaine pharmaceutique par exemple, Sanofi a inauguré en 2018, à Sidi Abdallah, son plus important complexe industriel en Afrique et au Moyen-Orient. Dans l'agroalimentaire, des entreprises françaises comme Bel, Lactalis, Danone ou encore Avril/Lesieur ont investi dans des capacités de production. C'est également le cas de Total, qui est engagée dans la production de lubrifiants, mais aussi dans des projets de grande ampleur aux côtés de la Sonatrach. D'autres projets sont en cours, dans la pharmacie, l'agroalimentaire, l'agriculture, par exemple. Nous souhaitons bien sûr que ces réalisations soient encore plus nombreuses, mais l'investissement d'entreprises privées ne se décrète pas, et il est important que l'environnement des affaires et le cadre règlementaire soient attractifs pour les investisseurs.
Parmi les grandes réalisations, il y a évidemment aussi l'usine Renault d'Oran inaugurée en 2014. Elle est à l'arrêt depuis plus d'une année et a dû procéder récemment à une réduction importante de ses effectifs. C'est malheureux. L'importation des kits de montage nécessaires à la reprise de son activité reste, à ce stade, bloquée. Mais je puis vous assurer que nos entreprises, en général, sont animées de la volonté de nouer des partenariats de long terme en Algérie.

Les deux pays se sont entendus sur une coopération dans de nombreux domaines. Cela a-t-il impacté la perception des deux sociétés que l'une a pour l'autre?
Je pense que la perception de la relation entre nos deux pays est parfois présentée de manière déformée dans la presse. On a tendance à la réduire à une relation politique où le moindre signe est sur-interprété. Le moindre événement fait l'objet de supputations qui finissent par conclure à un «coup de froid» ou à «une crise bilatérale». La réalité est beaucoup plus simple: nos gouvernements coopèrent, comme deux partenaires très importants l'un pour l'autre, dans le respect mutuel de la souveraineté de chacun. Il y a une volonté constructive des deux côtés, et nos intérêts sont nombreux et convergents.
Dans le débat public, l'on a souvent tendance à présenter la relation franco-algérienne comme une relation à sens unique. C'est faux. C'est du gagnant-gagnant. La France est très engagée aux côtés de l'Algérie. Notre ambassade à Alger dispose d'un budget de coopération de 6 millions d'euros, l'un des tout premiers du réseau diplomatique français. La coopération universitaire et scientifique, en particulier, est très dynamique: il y a 250 accords actifs entre les universités et laboratoires de nos deux pays. En matière de coopération institutionnelle, des dizaines de projets sont financés, chaque année, à parité avec le gouvernement algérien. La France partage son expertise avec l'Algérie dans des domaines aussi variés que la santé, l'agriculture, la protection de l'environnement, le sport ou la préservation du patrimoine. La coopération culturelle est également très riche dans le domaine du livre, du cinéma, de la musique ou des arts plastiques: elle donne lieu à des échanges fructueux, des co-productions, des résidences croisées...
Des milliers d'Algériens de tous âges fréquentent chaque année les cinq instituts français de Tlemcen, Oran, Alger, Annaba et Constantine. Nous développons, au demeurant, de plus en plus de programmes et d'événements bilingues, en français et en arabe. Nous oeuvrons également au rapprochement entre les associations des deux rives de la Méditerranée afin de soutenir les initiatives de la société civile en matière d'insertion économique et sociale des jeunes, de promotion de la citoyenneté et de développement durable.
Comme vous le voyez, la relation entre la France et l'Algérie ne se limite pas aux échanges politiques, elle est très concrète et bénéficie directement aux populations des deux pays.
Demandez aux entrepreneurs algériens, aux étudiants, aux chercheurs, aux journalistes, aux artistes! Ils ne voient que du positif dans notre relation. Ils nourrissent leur activité des nombreuses passerelles qui existent entre nos deux sociétés. Les Français sont curieux de l'Algérie et souhaiteraient mieux connaître votre pays qui est d'une grande richesse humaine et culturelle. Un pays varié, accueillant et vivant, où la population est jeune, créative, éduquée et compétente. Nous souhaitons d'ailleurs, développer les séjours d'étudiants et de chercheurs et les résidences d'artistes français en Algérie.

Les relations algéro-françaises sont souvent vues sous le prisme des visas que la France accorde aux ressortissants algériens, avec parcimonie, malgré l'importance de la diaspora algérienne en France. Ce problème n'est visiblement pas prêt à trouver sa solution. Un commentaire.
La mobilité entre la France et l'Algérie est en effet très importante, compte tenu des liens humains très denses entre les deux pays. La France y est très attentive, et les chiffres le prouvent. Je rappelle qu'en 2019,
272.000 visas ont été délivrés, un chiffre tout à fait conséquent. L'année 2020, marquée par la crise sanitaire et la fermeture des frontières qu'elle a entraînée, est évidemment singulière. Pour autant, à la rentrée 2020, ce sont près de 6.000 étudiants qui ont obtenu un visa pour poursuivre leurs études en France grâce au formidable travail réalisé par Campus France et par nos trois consulats généraux. C'est plus qu'en 2019.
Contrairement à certaines idées reçues, il n'existe aucun quota de visas délivrés ou refusés aux demandeurs algériens. Cela n'a aucun sens.
C'est la conformité des demandes avec les dispositions du Code Schengen qui détermine le nombre de visas délivrés. La décision de délivrer un visa reste une décision souveraine. La lutte contre l'immigration irrégulière implique un contrôle accru des dossiers des demandeurs de visas.
Ces contrôles révèlent parfois des abus, des détournements de l'objet du visa et des personnes qui laissent des dettes importantes dans les hôpitaux français. Il y a, chaque année, plusieurs milliers d'Algériens qui restent en France de manière irrégulière, parmi eux des mineurs algériens non accompagnés, recueillis par les services sociaux.
Nos consulats généraux accordent une attention particulière aux voyageurs qui se rendent fréquemment en France pour des raisons professionnelles. Ils ont ainsi signé près de 120 partenariats avec des institutions, des entreprises, des Chambres de commerce. Ces partenariats permettent aux professionnels et aux acteurs économiques de bénéficier d'un traitement rapide de leurs demandes.
La circulation des personnes entre la France et l'Algérie fait l'objet d'un dialogue constant, franc et constructif. Ainsi nos deux pays ont souhaité faciliter la mobilité des jeunes professionnels, afin que de jeunes Algériens et de jeunes Français puissent acquérir une expérience professionnelle dans des entreprises, en France et en Algérie. C'est le sens de l'accord sur «les jeunes actifs» signé en 2016, dont nous souhaitons qu'il puisse être mis en oeuvre rapidement, une fois la crise sanitaire passée. Ce dialogue se poursuit.
Il doit s'amplifier et prendre en considération toute la dimension de ce sujet d'importance. Ne réduisons pas la mobilité à celle des Algériens vers la France. Elle intéresse également les Français qui ont des liens avec l'Algérie ou qui souhaitent en tisser. Il faut travailler à une autre approche, plus équilibrée et porteuse d'avenir, à la hauteur de la relation d'exception qui nous unit.

La France est un des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU. Elle est donc engagée, à ce titre, par les résolutions prises dans ce cadre sur la décolonisation de ce territoire. Comment se fait-il que sa politique réelle va dans un tout autre sens, appuyant, diplomatiquement, la prétendue marocanité du Sahara occidental et participant au pillage des ressources naturelles du peuple sahraoui?
D'abord, la France n'a jamais pris de position sur «la marocanité» du Sahara occidental. Notre pays considère que le conflit au Sahara occidental n'a que trop duré et fait peser un risque permanent de tensions, comme nous l'avons vu récemment à El Guerguerat. La France est attachée à la recherche d'une solution politique dans le cadre de la légalité internationale. Elle est, sur cette base, favorable à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies.
Nous considérons le plan d'autonomie marocain comme une base de discussions sérieuse et crédible. Dans l'immédiat, comme l'Algérie, nous appelons de nos voeux la désignation rapide d'un envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies en vue de relancer le processus politique.

Après avoir été à l'origine de la crise dans ce pays voisin, en 2011, la France a soutenu l'offensive militaire de Haftar contre Tripoli, avant de se prononcer en faveur de la solution du dialogue politique inclusif, sans cesse défendue par l'Algérie. Avec les derniers évènements qui confortent cette position, Paris va-t-il apporter sa pleine contribution à la fin des ingérences étrangères et au respect du libre arbitre et de la souveraineté du peuple libyen?
Rendre la France responsable de la crise de 2011 est malhonnête. Il convient de replacer les faits dans leur contexte: l'intervention en Libye a eu lieu sous l'égide des Nations unies, et résultait de l'adoption de la résolution 1973 du Conseil de sécurité. L'objectif était alors, et je cite les termes de la résolution, de «prendre toutes mesures nécessaires [...] pour protéger les populations et les zones civiles menacées d'attaque», en instaurant une zone d'exclusion aérienne. Je tiens d'ailleurs, à vous rappeler qu'à l'époque, la Ligue arabe avait également demandé l'instauration de cette zone d'exclusion aérienne et exhortait les Nations unies à voter un texte en ce sens. La France n'était pas le seul pays à participer à cette opération, puisqu'il s'agissait d'une coalition internationale, à laquelle l'Otan était associée.
Mais il faut aussi savoir reconnaître nos responsabilités, et c'est ce qu'a fait le président de la République, en 2018, lorsqu'il a estimé que l'intervention en Libye était une erreur collective, dans la mesure où les pays qui avaient soutenu l'option militaire n'avaient pas pour autant de projet pour la suite, plongeant la Libye dans «l'anomie», comme il l'a dit. Je ne peux pas non plus vous laisser dire que la France a soutenu l'intervention de Haftar contre Tripoli: nous avons, au contraire, immédiatement exprimé notre profonde préoccupation devant cette offensive et rappelé qu'il n'y avait pas de solution militaire au conflit libyen. Le président Macron avait alors souligné l'impératif d'agir immédiatement pour mettre fin aux combats et apaiser les tensions et avait appelé l'ensemble des parties à renouer avec le dialogue. En Libye, nous considérons, comme l'Algérie, qu'il n'y a pas de solution militaire et, comme elle, nous soutenons le dialogue politique entre toutes les parties libyennes, sous l'égide des Nations unies.
À la suite de la désignation d'un exécutif de transition par le Forum de dialogue politique libyen, la France a souligné l'importance d'une véritable transition vers les élections prévues à la fin de l'année, avec la formation et l'investiture rapides d'un gouvernement inclusif et représentatif. Nous avons également réitéré à de multiples reprises la nécessité d'une pleine mise en oeuvre du cessez-le-feu du 23 octobre 2020, notamment le départ des forces et des mercenaires étrangers.

De Quoi j'me Mêle

Placeholder

Découvrez toutes les anciennes éditions de votre journal préféré

Les + Populaires

(*) Période 7 derniers jours