Les prix s’envolent

Le diktat des barons de la spéculation a la peau dure. En l'absence de réels effets de régulation, le marché des fruits et légumes subit toujours, hausse des prix inexplicable, à des périodes sensibles, plongeant le citoyen dans le syndrome du panier vide. C'est ce que reflète la situation de la mercuriale ces derniers jours, où les prix des produits agricoles les plus demandés sont passés au rouge. Le seuil du prix de la pomme de terre qui ne devait pas dépasser les 60 DA dans le pire des cas, selon les autorités concernées, est passé à 75 DA, entraînant avec elle, les autres produits maîtres de la table algérienne, en l'occurrence la tomate, l'oignon, la carotte et la courgette, qui enregistrent une hausse d'au moins 30%.C'est un autre coup de massue pour les ménages à faibles revenus, qui s'attendaient, après une période difficile imposée par les mesures de prévention contre la pandémie de la Covid-19, où des milliers de foyers se sont retrouvés dans la précarité et ne comptent que sur l'Etat pour les soutenir. «Nous sommes au bout du rouleau, nous n'avons pas travaillé depuis des mois, notre pouvoir d'achat ne suffit plus pour subvenir à nos besoins. Je n'ai pu acheter que quelques légumes pour aujourd'hui», nous confie un père de famille. Pour les commerçants, ce sont les coûts de la location, le transport, et les prix à l'achat, qui sont à l'origine de cette hausse. Tandis que pour les observateurs, tant que la régulation des marchés n'est pas assurée concrètement sur le terrain, il sera difficile d'arriver à une stabilité des prix. Il faut dire que les directives du président de la République, pour rehausser le niveau de vie des citoyens, ont buté sur la présence encore néfaste, du marché informel et de l'incompétence de certains responsables à apporter un souffle nouveau à la gestion des dysfonctionnements qui existaient déjà. Les conséquences ont été considérables sur les projets de réalisation d'un tissu de marchés de gros, qui serait intervenu pour la mise en place de mécanismes de gestion à même d'engendrer un équilibre indispensable pour renverser la vapeur et éradiquer les foyers de l'informel. Par ailleurs, si cette hausse des prix des fruits et légumes s'explique, en partie, par une période de récolte creuse, il n'en demeure pas moins que certains commerçants véreux ne manquent pas l'occasion, à la veille des grandes fêtes, pour tenter de tirer le plus grand profit de la baisse de l'offre. Une situation chronique, qui nécessite la mise en place de mesures fermes et efficaces afin d'éradiquer l'ordre établi depuis des lustres et permettre aux nouvelles politiques publiques de prendre corps sur le terrain. Il est clair que devant la volonté de l'Etat de faire de la prise en charge les préoccupations citoyennes, une priorité absolue, et à travers les nouvelles mesures intervenant dans la gestion de l'administration, l'importance des obstacles devrait s'estomper, pour laisser place à la compétence, l'intégrité et l'engagement indéfectible des forces vives de la nation. C'est précisément à ce niveau que devraient se trouver les clés de l'instauration d'une nouvelle vision de la gouvernance.