Pour une meilleure visibilité, Nadine Labaki préfère Netflix
Netflix devient le dernier espace d’expression des cinéastes et artistes arabes faute de distributeurs et de diffuseur à l’international. Pour preuve, la réalisatrice libanaise Nadine Labaki a décidé de sortir son film dans lequel elle est mise en vedette sur la plate-forme américaine. Netflix a ainsi diffusé depuis le 24 janvier le film The Sand Castle, un thriller mystérieux avec en vedette la Libanaise Nadine Labaki. Le réalisateur américain Matty Brown, nommé aux Emmy Awards et dont les courts-métrages ont été salués, fait ses débuts dans le long-métrage avec The Sand Castle. Le film, dont la première a eu lieu au Festival international du film de la mer Rouge en décembre 2024, raconte l’histoire d’une famille de quatre personnes échouées sur une île. La mère, Yasmine, interprétée par Nadine Labaki, surveille les signes d’un bateau afin que sa famille puisse s’échapper. Le père, Nabil, incarné par l’acteur palestinien Ziad Bakri (vu dans Meet the Barbarians), tente de solliciter de l’aide par radio. Les deux enfants du couple, Adam et Jana, sont interprétés par Zain et Riman Al-Rafeea, deux jeunes talents de Capharnaüm, également réalisé par Labaki. Alors que les évènements échappent à tout contrôle et que la frontière entre la réalité et la fiction s’estompe, la famille est forcée de faire face à de dures vérités et à des choix difficiles, mettant à l’épreuve leur résilience et leurs espoirs de rentrer chez eux. Brown a coécrit Sand Castle avec la Jordanienne Yassmina Karajah et le scénariste et réalisateur égypto-qatari Hend Fakhroo. En attendant, Mme Labaki a eu une année 2024 bien remplie, puisqu’elle a été membre du jury du 77e Festival de Cannes, aux côtés de la présidente du jury, Greta Gerwig. Mme Labaki, lauréate du prix du jury au Festival de Cannes 2018 pour Capharnaüm, partage une longue histoire avec le festival. Elle a commencé son histoire avec Cannes en 2004, en écrivant et en développant son premier long métrage, Caramel, dans le cadre de la résidence de la Cinéfondation, avant de présenter le film à la Quinzaine des réalisateurs en 2007. Les deux films suivants de Mme Labaki - Where Do We Go Now ? en 2011 et Capharnaüm en 2018 - ont été présentés pour la première fois au festival, chacun dans des catégories de plus en plus compétitives.
« J’ai l’impression d’être leur bébé, d’une certaine manière. Avec un bébé, vous commencez à observer ses premiers pas, vous le voyez grandir, vous le protégez, vous le soutenez... Ils m’ont accompagnée dans ce voyage et m’ont reconnue et encouragée. C’est génial - j’aime vraiment ce festival. Je pense que c’est le meilleur festival du monde », a déclaré Mme Labaki à Arab News lors d’une interview en marge du Festival de Cannes 2019.