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Le Ramadhan, la foi et les spéculateurs

Des suceurs de sang, des adeptes «d’Iblis» tentent, au cours du mois de piété et de dévotion, de tromper les fidèles…

La foi et la loi. «La fraude et la spéculation sont étrangers à la morale du commerçant musulman» a tenu à rappeler, dimanche dernier, le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Youcef Belmehdi. «Le contraire est à mettre sur le compte de comportement isolé», a-t-il ajouté. Pourquoi a-t-il cru bon de faire ce rappel? Sa réaction intervient devant les tentatives de certains individus de créer des pénuries artificielles sur les produits alimentaires de base à l'approche du mois sacré de Ramadhan. Tous les Algériens ont commencé à faire les frais des stockages illicites de denrées de première nécessité orchestrés par des spéculateurs sans foi ni loi. Pour s'enrichir en organisant, ou plutôt en désorganisant le marché. Avec l'objectif de faire grimper les prix par le jeu de l'offre et de la demande. Quitte à pousser à l'explosion sociale. Quitte à mettre le pays à feu et à sang pour se remplir les poches. Belmehdi a eu raison de rappeler que de tels individus ne peuvent pas être des musulmans. Car ce serait, a-t-il poursuivi, «l'illustration du renoncement aux principes de probité et d'honnêteté, que tout commerçant doit afficher afin d'accéder, comme l'a promis le messager d'Allah (Qsssl), au rang des compagnons des prophètes et des martyrs». En réalité, ce qu'il a dit n'a rien de nouveau. Le comportement du vrai commerçant musulman qui, plus est, à l'approche du mois de Ramadhan, un mois de piété et d'entraide, se doit d'être celui de la pureté et de la solidarité. Pas celui du vautour ou du prédateur inspiré par le diable. De tels adeptes s'excluent d'eux-mêmes de la religion musulmane de l'ensemble de la population algérienne. Le pire dans cette situation est que très souvent ces spéculateurs s'empressent de tromper leurs compatriotes par leur présence permanente dans le lieu saint de la mosquée à l'heure des prières. Comme ils multiplient les pèlerinages aux Lieux saints en organisant de grandes fêtes à leur retour pour gagner la confiance autour d'eux. Sachant que leur argent provient du profit illicite, ils commettent doublement leurs péchés. On les entend souvent dire «Tidjara halal», or le stockage clandestin des denrées pour affamer la population et lui voler son argent ne peut être de la «tidjara» et encore moins «halal». Ces individus doivent être traqués par l'Etat, mais pas seulement. C'est aussi l'affaire de tous les fidèles musulmans. Personne n'a le droit à une quelconque passivité qui ne serait rien d'autre que de la complicité avec des adeptes du diable. Il faut les montrer du doigt, les dénoncer aux autorités, les exclure de la mosquée. Pour un vrai musulman, pratiquer la spéculation illicite en organisant la rareté des produits est prohibitif durant toute l'année. Ça l'est doublement lors du mois sacré de Ramadhan. Et s'il fallait un motif supplémentaire pour les mettre au ban de la société, leur participation à des oeuvres de charité (restaurants Rahma, distributions de couffins de vivres, etc.) relève de la traîtrise qui menace les fondements religieux en semant la suspicion dans les rangs des fidèles. Il ne faut pas se voiler la face et dire que nous savons tous que bon nombre de ces commerçants véreux se positionnent, pour être visibles et mieux tromper leur monde, aux premiers rangs des actions de solidarité au cours du mois sacré. Dans leurs discours, ils utilisent fréquemment des citations du Coran ou des Hadiths pour éloigner les soupçons comme enseignés par Iblis. C'est pourquoi, les démystifier devient un devoir et un acte de foi pour chaque vrai musulman. Sans être imam, mais en tenant compte uniquement des recommandations de nos aïeux, tout Algérien sait que l'Islam interdit au laitier de rajouter de l'eau au lait ou au commerçant en général de voler le client lors de la pesée. Ce ne sont que des exemples les plus répandus. Chaque année, au mois de Ramadhan, nous assistons, depuis des années, à cette dualité entre la spéculation effrénée et l'action caritative. Comment et pourquoi peuvent-elles coexister? Quand elles ne sont pas menées par les mêmes personnes on peut discerner les gens du bien et ceux du mal. Mais quand ce sont les mêmes qui alternent le vol et la charité, ceux-ci ne peuvent pas être des musulmans. Ils sont même très dangereux pour les musulmans en souillant leur religion. Il faut que tous les Algériens se donnent la main et se dressent comme un seul homme contre ces malfaiteurs. L'Islam n'interdit pas de s'enrichir, au contraire. Il y a juste des règles à respecter. C'est ce qui a fait dire à Belmehdi que «le marché ne peut être laissé, aujourd'hui, sans que la foi n'y soit insufflée afin que les intervenants prennent conscience de son importance dans leur rapports aux citoyens». Pour distinguer le bien du mal!

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