L'Expression

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Bouchachi sur ses gardes

Après avoir traversé une rude période avec la détention préventive et l’octroi de la liberté provisoire, Foudhil B. l’ex-détenu pour une histoire à dormir debout va-t-il enfin retrouver sa liberté?

Aujourd'hui, il est à la barre, en qualité d'inculpé libre, prêt à répondre à toutes les questions du président de l'audience, pourvu que la justice l'écoute, s'exprimer sans contrainte, sereinement et surtout calmement. Ses nombreux fans sont très sceptiques quant à l'issue du procès, «car, estimera un prof d'université, je vois mal la justice se déjuger après avoir malmené l'inculpé Foudil, et le relaxer par la suite, ce qui nous donnerait un point noir pour la suite du relaxé qui serait en droit de réclamer de lourds dommages et intérêts. Ces demandes iraient en droite ligne avec l'application de la loi! Elles le seraient, rien que pour pour avoir privé Foudil et consorts de liberté pendant un temps! Nous n'en sommes pas encore là, heureusement, pour la caisse du Trésor public, mais il faudrait tout prévoir!».
Me Mostefa Bouchachi est comme toujours sur ses gardes, à la limite de la méfiance, puisque son combat est pratiquement le même que celui de son client! Rencontré la veille dans «la salle des pas perdus» du tribunal de Sidi M'hamed-Alger, l'avocat était lui aussi renfermé et tendu, mais sur le concept de «c'est une chèvre même si elle s'envole!». Le conseil a confiance en ses arguments à étaler le jeudi devant les magistrats!
Auparavant, dès 8h45 du matin, le tribunal de Dar El Beida (cour d'Alger), était désert. Pour y accéder, il fallait montrer patte blanche. Un service d'ordre sévère, mais correct, avec la fameuse consigne de déclarer aux récalcitrants, «nous avons des consignes strictes, et nous comptons les appliquer, sans ménagement», a fait que les curieux n'ont même pas été autorisés à rester debout dans «la salle des pas perdus». L'audience a débuté vers les 10 heures et la douzaine de conseils conduits par
l'intraitable Me Bouchachi, ont cessé leurs nombreux va-et-vient pour assister calmement aux débats qui ont eu lieu dans une immense salle d'audience désespérément vide aux neuf-dixièmes. Le juge passera les deux tiers de l'audience tête baissée, pour on ne sait quelle raison, surtout qu'au guichet unique, bien fonctionnel, le procureur de la République, excité, envoya un message clair aux journalistes qui rôdaient dans les parages: «Je ne veux rien savoir! Aucun journaliste n'entrera dans la salle d'audience sans ordre de mission et la carte professionnelle!» Les collègues qui n'avaient pas les documents exigés par les organisateurs, avaient compris que le jugement se fera sans eux! Traînant une kyrielle d'inculpations, avant que le juge ne décide de poursuivre Foudil B. Que sur «l'incitation à attroupement non armé» fait prévu et puni par l'article 97 du Code pénal. Or, dans le cas non prévu par le Code pénal, i.e. «l' attroupement qui cause des troubles à cause des voies de fait contre les représentants de la force publique, appelés en vue de dissiper un attroupement ou pour assurer l'exécution de la loi, du jugement ou d'un mandat de justice, peuvent faire usage de la force si des violences ou voies de fait sont exercées contre eux, ou s'ils ne peuvent défendre autrement le terrain qu'ils occupent ou les postes dont la garde leur est confiée». Nous venons de parcourir un pan de la loi 97-(ordonnance n° 75 - 47 du 17 juin 1975) Alinéa III.
«Autrement dit, l'inculpation est nulle!» crieront quelques avocats, nullement convaincus que leur mandant ait entrepris une aussi grave faute.
Fodil, qui a pris quelques kilogrammes, savait, le sourire en coin, que les tracas judiciaires n'étaient pas finis! Sinon, comment expliquer aux non- initiés que ce procès qui a débuté vers les 10h 30, se soit achevé après 19 heures? Que de pauses! Que de légers incidents dus à l'entêtement des uns et des autres! Dame justice étant ce qu'elle est, il restera aux avocats à déployer d'immenses efforts, afin de tirer le client du bourbier dans lequel il n'a pas fini de patauger! Le procureur de la République a requis, mécaniquement, une peine d'emprisonnement de 2 ans ferme et une amende conséquente.
Les plaideurs se sont contentés des seuls faits retenus contre Fodil, décontracté, comme jamais, il n'aura été. Et ce n'est pas la lourde peine d'emprisonnement ferme requise par le parquetier, qui peut changer la seule décision du président, durant la mise en examen! Le verdict est attendu pour jeudi prochain.

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