L'Expression

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Coups au cou

Saâdi. G. est un jeune employé d’une entreprise étatique, enclin à régler ses comptes au comptant ! Il avait failli égorger Chadli.F. son voisin de neuf ans Cette fois, il est très mal tombé, car Hassan. G. le frère de son adversaire, un jeune mastodonte, l’a vraiment corrigé, et méchamment !

La présidente de la section pénale entra sans tarder dans le vif du sujet sans fioriture. Elle articula en direction du détenu:
-- «Saàdi, avec quoi aviez-vous frappé Chadli. F..?» demanda doucement la très jeune, et menue juge, qui avait, en tout début d'audience, averti l'assistance qu'elle ne permettrait aucun dépassement. L'inculpé leva enfin les yeux en direction de son adversaire, et lança, le timbre haut et ferme, sans gêne aucune:
- «Je ne ll'ai pas frappé pour rien... Et je...
- Le tribunal cherche à savoir avec quoi vous ll'aviez frappé, c'est tout!» dit entre les dents la magistrate, visiblement agacée par l'attitude de l'inculpé qui ne cessait de lancer des coups d'oeil derrière lui, donnant la nette impression qu'il attendait de pied ferme une inespérée aide de l'extérieur. La juge, ayant remarqué cette bizarre attitude, avait préféré attaquer de front ce «clou»: «Inculpé! Je vous rappelle que les débats se déroulent dans cette salle d'audience, dans ce petit espace, à la barre, et pas dehors. Alors, j'aurais préféré que vous cessiez de jouer à ce jeu stérile et inutile. C'est la dernière fois que je vous lance cet appel. Donc, j'attends votre réponse concernant l'objet ayant servi à la grave blessure au cou.» Ici, le détenu se tordit au-dessus de la barre, se plia presqu'en deux, et cria: «Il m'a déshonoré. Il m'a humilié. Il m'a sali. Il m'a trainé dans la boue...Il...
--Nous avions demandé, au tout début, ll'objet avec lequel avez tracé deux lignes sanglantes sur la gorge de la victime, avant d'entrer dans les détails!»coupe volontairement l'inculpé qui reste tout de même insensible à la question de la magistrate. --Il mm'a gravement insulté, et plus grave, il...
-- Ça suffitt! Arrêtez votre cinéma. Je n'ai pas de temps à perdre avec vous! Et puis, l'audience est levée pour dix minutes.» lança subtilement, la juge qui venait de mettre en pratique, le fameux adage propre aux juges du siège qui consiste, à faire savoir à l'opinion «qu'un juge énervé ne doit pas continuer son audience jusqu'au retour du calme dans la salle d'audience!» Un quart d'heure plus tard, la présidente était de retour sur le pupitre, dans de meilleures dispositions. Elle rappela l'inculpé lui aussi, plus rassuré. «Maintenant, le tribunal attend de vous le nom de l'objet contendant qui a fait des dégâts à la gorge de la victime!» Souffla la magistrate qui eut enfin la réponse tant attendue.
--Mme la juge, je ll'ai effectivement blessé avec le lame à raser que j'avais sur le sol. Je l'ai frappé violemment parce qu'il a insulté ma mère qui avait succombé sur la àtable d'opération de la clinique, le jour de ma naissance. C'est insupportable d'entendre ma mère être traitée de...»
--Mais pourquoi avoir pris le très lourd risque de passer des années en prison, pour de simples insultes, même si cc'était en direction, de votre défunte maman?»
--Je sais maintenant ce que veut dire, que vouloir se venger inutilement, sous ll'effet de la colère. Depuis mon incarcération, j'ai longtemps réfléchi à mon fâcheux acte. Je jeûne depuis ce jour. Je regrette. Je suis confus. Je ne peux plus voir en face les gens, les proches, surtout, qu'ils m'ont toujours respecté, aimé et cajolé, surtout durant les fêtes religieuses, comme celle qui est à nos portes, en l'occurrence, l'Aïd El Kabîr. Je n'aurai jamais dû me surpasser dabs la violence de mon geste.

De Quoi j'me Mêle

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