L'Expression

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Drogue ou came? C'est kif-kif!

Lorsque Me Mohamed Djediat plaide un dossier relatif à la drogue, il étale beaucoup de doigté.

Il pousse ainsi la juge du siège à se mettre à l'écoute, en ouvrant l'oeil et le bon ...
Avoir une lourde affaire de drogue, pour une juge du siège qui est là pour appliquer seulement et justement la loi dans toute sa rigueur, nécessite l'emploi de tact, de persévérance et de clarté. La juge va droit vers la lumière de la vérité en vue d'aboutir à un juste verdict donc, à une décision équitable. L'affaire concerne deux vieux briscards, malgré leur jeune âge, repris de justice notoires en matière de commercialisation de came, fait prévu et puni par le terrible article 17 de la fameuse loi du 24 décembre 2004, relative à la prévention et à la répression de l'usage et du trafic illicites de stupéfiants et de substances psychotropes.
Oui, cet article est terrible car, il prévoit, en cas de peine à infliger, 10 à 20 ans d'emprisonnement ferme et une amende de, tenez-vous bien! 5 millions à 50 millions de dinars! En y pensant, l'avocat était en train de mettre en place une stratégie qu'il placera le moment venu! Lorsque les deux détenus entrent au box, il les voit prendre place et s'asseoir calmement comme il le leur a expliqué, en taule, la veille du procès. Il est vrai qu'une intervention se prépare bien à l'avance, surtout si le procureur prend les précautions nécessaires. Le moment venu, Salah G.
31 ans révolus, et Saoud F. 29 ans le mois passé, s'avancent lentement vers la juge patiente comme tout: «Hum, hum, je m'aperçois que vous êtes des amateurs de détention, d'usage et de commercialisation avec madame la drogue. Le casier parle de lui-même! demande de suite la juge qui pose une autre question: «Où habitez-vous?» Salah dit sans paniquer: «Rue de Tripoli, à Hussein Dey (Alger)!»
- Mais c'est déjà loin où vous achetez de la came ou pour la revendre! Rue de Tripoli, plage colonel «Abbas» (Tipasa), ça va chercher dans les 70 kilomètres, 140 en aller-retour! Les deux inculpés sont étonnement calmes. Pour des trafiquants de came, c'est plutôt inquiétant! Dans un coin du prétoire, Me Mohamed Djediat, leur avocat, est debout, prêt au saut salvateur! Un détenu perd généralement de suite le sang-froid! Alors, on ne sait jamais...
- «Madame la présidente, je vous rappelle respectueusement que mes deux clients sont, des récidivistes en matière de drogue, mais des détenteurs-fumeurs, seulement, pas des revendeurs... Donc, nous sommes assez loin de l'application de l'article 17 de la loi 04-18 », lance, le vieux conseil en guise de première salve de défense. Plutôt calme et respirant la bonne forme, la juge ne dit rien. Evidemment! Elle considère que nous sommes dans un pays libre, à condition que l'on sache en profiter. La jeune magistrate qui jouait visiblement à «l'ambitieuse», ne voulait pas que les initiés la prennent pour ce qu'elle ne sera jamais! Elle sait, par sa longue expérience, qu'un avocat qui fait une observation pareille, n'est jamais idiot, et donc, en avant pour les noires arrière-pensées!
La juge revient à la version des éléments des ser-vices de sécurité: «Il semblerait qu'un paquet contenant plus de 8 500 grammes de drogue, ait été ramassé au milieu d'un tronçon d'une bande d'urgence, qui «traînait» entre Rouiba et sa zone industrielle». Salim lève la main pour dire que si le paquet a été trouvé à proximité du groupe, «cela ne voulait nullement signifier que la came était la leur» ! Cette pertinente remarque sera plus tard mieux développée par le défenseur qui explosera vraiment en s'écriant, à l'intention du procureur, qui a requis en s'appuyant sur l'article 17 de la loi 04-18 du 25décembre 2004. «En ramassant Salah et Saoud, certes des récidivistes, les policiers ont probablement très mal fait leur travail. Car, il faut se demander pourquoi ces deux types seulement?
-Maître, ce n'est pas à vous de qualifier le boulot des flics. Leur chef est là ici, bien en vue, à votre gauche. Bon! Continuez! Allez-y!» note la magistrate.
- Alors qu'il y avait une dizaine de personnes à proximité du poison, selon le PV de la police judiciaire, c'est incompréhensible, impensable, insoutenable! Ils n'ont arrêté que les deux seuls récidivistes qui leur sont tombés sous la main! Non, évitez l'erreur judiciaire et vous aurez rendu une fière chandelle à la justice! Cette juridiction travaille sur des preuves. Où sont-elles? Y en a-t-il une seule? Quand bien même il y en aurait, elle ne pourrait être mise sur le compte de mes clients dont l'attitude seule, est éloquente! Cette came n'appartient pas aux inculpés qui ne sont que des consommateurs, pas des dealers!» Le conseil de la rue Patrice- Lumumba d'Alger-centre avait fini de vider sa gibecière et l'assistance était comme ensorcelée. Il y avait de quoi, mes amis, avec tout le capital expérience, que traîne Me Djediat! Défendre des inculpés qui risquent gros, demande une capacité d'élocution de grande envergure. Et cet avocat en a, à revendre, pour ce qui est de l'envergure!
Le dossier a été mis en examen pour la semaine prochaine.

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