L'Expression

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L’empreinte de Zeghmati

Il nous arrive d’être reconnu et salué dans la rue, par certains lecteurs qui ont le mérite d’être de sacrés physionomistes.

Un sexagénaire se présenta comme une victime de l'arbitraire et de l'acharnement judiciaire, d'il y a 20 ans! Il articula: «J'ai une info à l'intention du ministre de la Justice!» dit Kamel I. l'ex-inspecteur principal à la Grande-Poste d'Alger qui a souffert le martyre depuis 2002. L'homme n'est nullement abattu par le jeûne ce jeudi. Cet ex-détenu avait manifestement beaucoup de choses à nous raconter, pour que plus jamais, cela n'arrive aux au-tres! Au cours de notre deuxième et dernière rencontre de la journée, Kamel I. débuta son long et pénible récit par le «crime» qui lui avait été alors collé par la brigade financière de la P.J. du coin, d'abord, puis par le procureur de Sidi M'hamed- Alger, sourd à toute explication. Il semblait être là, pour m'exécuter, sans état d'âme ainsi que les 39 cadres et employés de la Grande Poste de la capitale, tous suspects, arrêtés en même temps que moi. Mais comme mon vaillant et brave défenseur, Me Ablaoui m'avait expliqué que le parquet n'était nullement répressif: «Il est l'avocat de la société, et censé protéger les biens et les personnes au bon moment», les craintes disparurent momentanément. Puis, Kamel I. finit la première partie de son récit, en me rappelant une loi qui vaut son pesant d'or, mais méconnue par le commun des nationaux, non initiés aux affaires de justice: «L'interdiction de sortie du territoire national, (L'Ist) a une durée de vie de 3 mois, renouvelable une seule fois! La loi est claire! Moi, je l'ai trainée 18 ans (de 2002 à 2020) avec trois procès en criminelle, et cinq très longues années de détention, avec tout son cortège de punitions morales et d'autres traumatismes, qui s'ensuivirent.
La main de... Zeghmati!
De 2002, j'ai traîné l'Ist jusqu'en 2020, lorsqu'un ami, ne voyant rien venir du côté de la police et du parquet de la capitale, me conseilla fortement d'écrire au ministre de la Justice qui répond, depuis son installation. C'est ce que je fis après m'être informé au niveau de la juge qui recevait le public, au siège du ministère.
Le courrier fit son cheminement normal. Résultat: malgré l'intrusion du «Covid-19» la rapide et positive réponse me parvint par SMS! J'étais enfin délivré du fâcheux et malvenu empêchement de quitter le pays! En cette heureuse occasion, j'envoie un très grand merci au ministre de la Justice, d'avoir fait aussi vite que possible, son travail, et lui souhaite une très bonne fête de l'Aïd Esseghir! Avec tout cela, il m'est tout de même resté une sublime image de la justice. Au cours du dernier procès qui a vu enfin mon acquittement prononcé par le président du tribunal criminel, Hamani que je n'oublierai jamais après qu'il eut débité, au milieu des débats, un principe cher aux magistrats intègres et justes, ceux qui craignent Allah! Il m'a dit, en présence de mon conseil, feu le brave et compétent bâtonnier Mohand-Arezki Ablaoui: «Notre boulot consiste surtout à chercher la vérité là où elle se trouve! Ceci dit, il nous est possible de traverser une montagne pour l'avoir!» Cette séquence me rappela étonnement, les «movies- yankees» et leurs formidables audiences subjuguantes! Cela m'avait alors complètement rassuré et ces propos m'ont accompagné durant tout le reste du procès, dont j'avais prévu avant terme l'heureuse fin.
Permettez-moi de ne pas m'étaler sur les deux premiers procès qui ne m'ont laissé que de graves séquelles.
Le premier par exemple, m'avait coûté une remarque blessante du président, qui a totalement oublié la fameuse présomption d'innocence, allant jusqu'à ne pas voir le mauvais état dans lequel je me trouvais, ce jour-là! En effet, j'avais si mal que je grelotais de douleur.
Le magistrat crut alors bon de m'enfoncer, puisqu'il m'a lancé sur un air dédaigneux, celui d'un général romain, vainqueur d'une âpre bataille dans l'ancienne «Numidie»: «Alors, on détrousse le Trésor public, et au moment de payer le crime, on se présente à la barre, tremblant comme une feuille morte en automne, une journée de grand vent! C'est ça le courage? Quelle espèce, alors! Ces gens qui ne réfléchissent jamais, au moment où ils commettent leurs méfaits, grelottent maintenant de trouille!» Il venait, ainsi, par ses propos malvenus, de me juger, avant même que ne débutent le débat contradictoire, et svp, sur la seule base de l'arrêt de renvoi!
Heureusement, qu'entre-temps, j'avais tenu le coup grâce à mon défunt et valeureux conseil, à ma famille qui ne m'a jamais lâché, et aux nombreux collègues postiers qui m'ont beaucoup aidé!», ajouta le vieil homme qui mit tout cela, sur le compte du «mektoub», mais tout de même! Reste maintenant aux services de la poste et au nouveau ministre de réhabiliter Kamel I.
Au moins au niveau de la retraite inachevée...

De Quoi j'me Mêle

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