L'Expression

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L’inculpé se prenait pour «Hercule»

Toute bagarre sent mauvais. Une rixe qui a lieu autour d’un tas de détritus? On ne vous dit pas.

Me Mohamed Djediat, l'avocat brun de la rue «Patrice Lumumba» d'Alger-Centre, défend son client en jouant habilement sur les termes du certificat médical. Plaidant pour Maâmar F. un jeune» écervelé qui se prend de temps à autre pour l' «Hercule» de la cité voisine à la sienne, est aujourd'hui inculpé, dans un lourd dossier de coups et blessures volontaires.
Me Mohamed Djediat considère que son client est plutôt victime, qu'inculpé. Cela étant écrit, nous ne tairons pas l'autre exclamation de son adversaire, Me Habib Benhadj, l'avocat qui soutient mordicus que c'est plutôt son client qui est victime dans cette regrettable affaire où les preuves sont là, étalées au grand jour, le certificat médical, faisant foi!
La présidente ne l'entend pas de cette oreille, tout comme mademoiselle la procureure, qui ne laisse rien passer lorsqu'elle estime que les procédures sont sur le point d'être piétinées.
Le 264 (loi n° 06-23 du 20 décemre 2006), l'article de loi en question, dispose que: «Quiconque, volontairement, fait des blessures ou porte des coups à autrui ou commet toute autre violence ou voie de fait, et s'il résulte de ces sortes de violence une maladie ou une incapacité totale de travail pendant plus de quinze jours, est puni d'un emprisonnement d'un (1) an à cinq (5) ans et d'une amende de cent mille (100 000) DA à cinq cents mille (500 000) DA.
Le coupable peut, en outre, être privé des droits mentionnés à l'article 14 de la présente loi pendant un an au moins et 5 ans au plus.
Quand les violences ci-dessus exprimées ont été suivies de mutilation ou de privation de l'usage d'un membre, cécité, perte d'un oeil ou autres infirmités permanentes, le coupable est puni de la réclusion à temps, de 5 à 10 ans.
Si les coups portés ou les blessures faites volontairement, mais sans intention de donner la mort l'ont pourtant occasionnée, le coupable est puni de la peine de la réclusion à temps, de 10 à 20 ans.» Alillou H. se plaint du comportement de Maâmar qui ne souffre pas que le chauffeur de l'APC verse les détritus devant chez lui. «C'est un accident.
Cela ne valait pas une raclée avec du fil de fer, un poignard et un morceau de roseau sec.»
«Je me suis défendu à mains nues» murmure le premier inculpé. Me Djediat veut intervenir, mais avec la bénédiction de la présidente, qui cherche à tout prix, à tenir son audience jusqu'au prononcé du dernier mot, trouve ahurissant qu'une victime de coups à mains nues ramène 30 jours d'incapacité.
La parquetière interroge Souheil, le fils de Maâmar qui jure ne pas avoir agressé Allilou. L'inculpé réitère son ire devant le jet d'ordures dans le périmètre de son domicile et des coups reçus et donnés par une barre de fer causant une blessure au niveau du poignet.
Ce qui poussa Me Djediat à demander la désignation d'un expert et la constitution de son client en partie civile.
La procureure requiert 5 ans d'emprisonnement ferme pour Souheil, Allilou et Maâmar que son avocat, Me Benhadj a présenté beaucoup plus comme victime de coups et blessures volontaires à l'aide d'armes blanches (barre de fer et couteau à cran d'arrêt). «Nous avons un citoyen qui s'est avancé vers un chauffeur d'un poids lourd pour lui demander de cesser de verser des ordures devant sa maison et qui atterrit dans une salle de soins d'abord et une salle d'audience enfin!» s'est exclamé le conseil qui a insisté sur les données réelles de l'enquête préliminaire et l'existence de la barre de fer utilisée pour handicaper son client: «Un coup de poing ne pousse pas le médecin à prescrire trente et 21 jours d'incapacité.»
La juge est perplexe sur l'absence de témoins à cette heure de grande affluence, «car, vous serez d'accord avec moi que dans une cité aménagée en plein carrefour où s'élève un marché, à
10 heures du matin, il n' y ait pas de témoins un vendredi autour d'une rixe, qui aura duré près d'une demi-heure, relève du miracle!», remarque le magistrat qui sera édifié par la remarquable intervention de
Me Djediat qui articulera bien volontiers, qu'il y avait certes, beaucoup de monde au moment des faits, et de déplorer que personne n'ait voulu apporter son témoignage! «La vox populi évoque le mauvais accueil dans certaines juridictions où la police fait et défait les procédures!»

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