L'Expression

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La came, ce vil fléau

Pour combattre les dealers, c’est mieux de chercher une (fine et courte) aiguille, dans une botte de foin.

Ce procès fut dominé par Me Nassima Aïd, seule avocate de la défense d'Ishak Y. et de Slimane G., qui ont assisté, bouche-bée, au déclenchement du «réquisitoire» de leur défenseur, qui avait, alors, dit:
«Nous n'avons jamais assisté à une audience où les inculpés de commercialisation de came, s'étaient volontairement et spontanément avisés de donner les coordonnées d'un dur dealer, intraitable jusque-là, échappant, comme par miracle, aux nombreuses et fouillées embuscades, savamment mises en place par les officiers et les hommes de la brigade de lutte contre les trafiquants de drogue! Oui, jamais, les magistrats du siège, notamment, ne furent gratifiés de tels «cadeaux», de la part d'inculpés, prévenus ou accusés, convaincus qu'ils étaient bons pour un long séjour en prison. les dealers et les personnes addictives sont toujours là, parfois bombant le torse. Menaçant l'ordre public, tout en semant le poison, en l'occurrence la propagande faite après le prononcé d'un jugement ou d'un arrêt, et les sentences que d'aucuns trouvaient indulgents! Mais les magistrats ne se ressemblent pas, ainsi que leurs verdicts, souvent dévastateurs. Devant le juge de Bir Mourad Raïs, Me Nassima Aïd, l'avocate de Chéraga, avait attiré l'attention du juge sur le fait que «les débats sont suivis avec autant d'intérêt, sauf lorsque l'opinion publique est influencée par l'intox que tel procès est joué d'avance»! Qui ne se souvient du fameux procès de 12 kg de came qui a vu l'auteur s'en tirer avec une condamnation au... sursis!
Un tollé s'ensuivit car la prononciation du verdict avait été reporté cinq fois, la juge, confondue, dira pour se défendre, que c'était là la seule décision du... procureur de la République!» Et le Conseil de rappeler aussi que Kaddour Berradja, l'ex- président de la commission de discipline du Conseil supérieur de la magistrature, avait rétorqué, gravement: «Depuis quand le ministère public rend-il des verdicts, qui relèvent des seuls juges du siège?» Pour toute défense, la juge-accusée, avait mis en avant l'intégralité de sa carrière par un sec «c'est le 1er coup de cravache que je reçois depuis que je fais partie de ce merveilleux corps! Désolée!» Et Berradja, solennel et très grave, de répondre, en fixant bien dans les yeux la jeune-juge du siège, inculpée: «L'important, c'est que vous ayez été prise en (plein) flagrant délit! Le verdict ne pourra jamais vous surprendre, car vous ne pouvez plus porter «la robe noire» ni décider de quoi que ce soit en matière de justice rendue!» Cela a valu, pour la juge, d'être rayée des tablettes du laboratoire des hauteurs d'El Biar!» L'avocate avait terminé son «histoire» Ce n'est pas le cas du procès du jour, qui met en scène Ishak Y et Slimane G, deux très jeunes surpris en flagrant délit de possession de 15 kilogrammes de drogue bien dissimulés dans le double fond du coffre de la voiture appartenant au voisin d'un inculpé, secrétaire au tribunal voisin! Une astuce pour passer inaperçus aux yeux de policiers qui risquaient d'être là, vigilants, aux abords d'un barrage mobile.
«La chance était du côté des flics, ce jour-là, car un jeune policier eut le flair nécessaire au rapide et efficace démantèlement de la bande!», s'est exclamé le procureur, au cours de son intervention où il réclamera la peine de 12 ans d'emprisonnement ferme, assortie d'une très forte amende, en application de l'article 17 de la loi n ° 04-18 du 24 décembre 2004. Un article si bien rédigé que n'importe quel magistrat se trouve à l'aise pour bien le lire et l'appliquer prestement et sainement. Les gus qui ont écopé de la peine n'avaient rien à dire. À la question de savoir d'où ils ont ramené la marchandise si soigneusement cachée, la réponse a été donnée par Samir G., le plus jeune des deux inculpés: «Le monsieur qui nous a remis la voiture ne nous a rien dit à propos de la marchandise transportée. Il a seulement affirmé que cette malle était destinée aux jeunes du quartier et qu'elle leur était utile en ces temps de «sécheresse», en matière de loisirs. Drôle de loisirs, en effet! «--Voilà au moins des renseignements précis!
Le tribunal vous remercie pour votre bonne foi et il saura se montrer généreux au cours de la mise en examen.»
Le juge passe ensuite à l'autre inculpé, Slimane F., dont l'inculpation n'était pas aussi grave, elle se limitait en une petite collaboration qui consistait en la surveillance des lieux lors de la remise de la drogue dans le coin du «chef». D'ailleurs, le juge qui venait de noter les réquisitions du procureur --12 ans de prison ferme, pour les trois inculpés -- transcrit sur le siège la sentence. Il lut à haute voix le verdict et leva ll'audience, la conscience tranquille, d'avoir, pour le moment, supprimé du répertoire des passeurs de came, deux potentiels faiseurs d'histoires aux jeunes du quartier.

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