L'Expression

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Les photos, preuves parlantes!

«Pourquoi donc avez-vous agressé votre épouse ?». La réponse ne se fit pas attendre:-«Parce qu’elle est une... femme !»

Lorsque Me Nassima Aïd, l'avocate de Nissa D. la victime de coups et blessures volontaires ayant entraîné un arrêt de travail de 21 jours, avait exhibé un jeu de photographies, montrant toute la sauvage agression du mari, père de quatre enfants en bas âge, la présidente, qui avait l'avantage d'avoir vu cet affreux spectacle, auparavant, dans son bureau, était toute retournée. Il y avait de quoi! Dans un silence pesant, elle balaya la salle d'un regard éloquent et articula entre ses massives et puissantes mâchoires: «Il va falloir chercher et trouver les mots pour justifier ce geste ‘'carnassier'' et même un carnassier n'aurait pas été aussi sanguinaire!» L'inculpé, un géant de plus d'1,98 m, avait mis ses grosses mains derrière le dos, comme un élève puni. Son large front dégagé, perlait déjà. Il est vrai que l'humidité était la maîtresse des lieux, mais son front perlait surtout de trouille, de ce qui l'attend face à la redoutable juge du siège réputée comme étant une magistrate qui ne portait jamais de gants et ses coups, aie, aie aie! Bizarrement, Me Aïd ne prend pas part aux débats! Elle a décidé en son for intérieur, qu'elle n'avait pratiquement rien à dire, connaissant la capacité de la magistrate à bien conduire le procès. Elle s'est aperçue aussi que le parquetier connaissait bien l'affaire, et donc, à quoi bon les répétitions? L'avocate de Chéraga aura cependant, 15 secondes pour attirer l'attention des magistrats sur la gravité de la «punition» qui n'avait rien à voir avec les griefs retenus contre l'épouse! A-t-il seulement mesuré son geste? Est-il plutôt dans les regrets? Oui! Si on examine les photos, comme l'ont probablement fait et la juge du siège et le procureur. Insoutenable! Et lorsque nous avions eu l'opportunité de voir de près les photos, nous avons préféré... ne pas trop nous y attarder! Il faut seulement imaginer qu'une mère de famille «boxée» de cette manière reste un cas de... psychiatrie! La présidente mit sa main au-dessous du menton puis fixa longuement le détenu qui semblait absent de l'audience. Il est aussitôt rappelé à l'ordre par la magistrate «Et alors, vous? Où êtes-vous? Vous n'allez tout de même pas vous éterniser dans cette position?», rugit la juge qui venait de montrer ainsi la fin de sa patience. La victime, elle, se tenait debout, mais tout de même, «recroquevillée», signe avant-coureur d'une peur qui ne veut pas la quitter. Comme pour montrer que la justice est là, lorsqu'elle est interpellée, la présidente se tourne carrément vers le méchant et agressif homme, et lance d'une voix sèche: «Pourquoi donc avez-vous agressé votre épouse?». La réponse ne se fit pas attendre:-«Parce qu'elle est une... femme!» Le tout craché sur un ton de dégoût! La faible assistance resta interdite! La juge battit d'abord des cils, puis, se maîtrisant, s'empara de son stylo. Après quoi, elle entra dans une opération de transcription dont le contenu pouvait très bien être le texte du dispositif de la sentence car, selon ce que vient de prononcer le détenu, c'est l'emprisonnement assorti d'une lourde amende dont a sûrement besoin le Trésor public, en ces temps de vaches maigres. L'inculpé ne broncha pas. Il suivit du regard les gestes mesurés du juge. Sa face blêmit tout à coup. Il vacilla même et faillit s'accrocher au coude du policier chargé du maintien de l'ordre, au niveau du prétoire. Visiblement, il cherchait des mots. Pour dire quoi? Sinon qu'il réalisait enfin son fâcheux geste? Le procureur sera bref: «Nous n'allons pas sombrer dans la littérature! Aux actes barbares, appliquons un châtiment humain: le ministère public réclame une peine d'emprisonnement ferme de 3ans!» Le verdict sera comme l'a souhaité le procureur, appuyé d'une amende ferme de 20 000 dinars. Le détenu n'a pas suivi toute la lecture de la sentence. Un mal de tête se déclencha, tel un gong assourdissant annonçant le début d'un calvaire insupportable. À l'ombre, monsieur aura tout le temps de ronger du noir. La présidente aurait pu interroger la bonne dame sur la cause du malentendu qui a abouti sur la mémorable raclée de cette nuit de mer-credi à jeudi. On aurait aussi aimé apprendre la nature de «l'arme» du délit. Non, il y a comme un goût d'inachevé, Madame la juge! Vous nous devez une revanche, histoire de vivre en direct-live une audience vive comme nous en aimons.
«Au fond, il y a eu des coups et blessures volontaires, et l'auteur a reçu son dû», a commenté l'avocate blonde de la victime

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