L'Expression

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Relaxé, «El Maroki»!

Mohamed Abdelilah, dit «El Maroki», un habitué de la taule, a été pris pour un dealer...

Il risque de payer très cher son pseudonyme devant le tribunal criminel, car qui dit «El Maroki», pense forcément stups. Mais Me Akila Teldja- Drif, son avocate, est d'un autre avis! Aujourd'hui, il s'agit d'un procès, mettant en cause un pseudo-trafiquant de drogue dure, au patronyme suspect:
«El Maroki»!
Le spectre de la loi 04-18 du 25 décembre 2004 relative à la prévention et à la répression de l'usage et du trafic illicites de stupéfiants et de substances psychotropes.
La commercialisation à elle seule, sous la coupe de l' article 17 qui dispose entre autres qu' «est punie d'un emprisonnement de dix (10) ans à vingt (20) ans et d'une amende de 5.000.000 DA à 50.000.000 DA, toute personne, qui, illicitement, procède à 14 faits qui vont dans le sens du trafic de drogue! «Et pourtant, il n'a utilisé à aucun moment un seul de ces 12 faits!», a soufflé l'avocate, dans son jour! «Il ne produit pas, ni ne fabrique, et encore ne détient, n'offre, ne met en vente, ne vend, n'acquiert, n' achète pour la vente, n'entrepose, n'extrait ou ne prépare pas! Rien, de rien!
L'accusation apporte la moindre preuve!» Le procureur est persuadé du contraire. Me Teldja-Drif, l'avocate, proteste contre le lien entre la drogue, son client et les frontières Ouest. Elle refuse de dépasser, ici de passer la ligne rouge et cesse de commenter! «Je suis heureuse de plaider cette affaire devant une grande magistrate qui sait écouter les parties avec beaucoup de bon sens, et d'abord les inculpés innocents. S'il est vrai que mon client est un habitué des juridictions, il est faux d'affirmer qu'Abdelilah, (qui a laissé toute sa défense à sa seule avocate,) est un récidiviste! J'ai sous les yeux son casier. Il contient cinq affaires qui n'ont rien à voir avec la récidive!
Aujourd'hui, nous avons Abdelillah « El Maroki» qui est à la barre, qui aurait été pris dans la rue avec, en poche, près de mille deux cents cachets «Tropes», ce terme médical qui est cousin-voisin-copain-ami-ami avec les stups, est en soi, dévastateur. «Madame la présidente, je vous conjure de présenter ici, maintenant les fameux cachets «meurtriers» qu'apparemment, seuls, les services de sécurité ont vu et confisqué!», chantonna presque la charmante avocate d'Alger-Centre qui était à bout de souffle, après ses attaques en règle à l'encontre du procureur!
La juge cherche à savoir la destination
de toute cette «marchandise». Durant tous les débats, l'inculpé et son défenseur, soutiendront qu'elle (la seule boîte de cachets) était destinée au frangin hospitalisé. Le procureur a beaucoup joué sur «El Maroki».
Le défenseur d'Alger-Centre, livrera une rude bataille, en vue de mieux sensibiliser cette juge réputée, pas du tout complaisante. «Pour enfoncer un inculpé, on colle des surnoms.
Abdelillah «El Maroki», ça fait stups, alors qu'il est originaire de Maghnia. Ça mène droit aux frontières Ouest du pays. C'est grotesque pour mon client!», proteste Me Teldja-Drif qui demande expressément l'acquittement pour Abdelillah et «non El Maroki», «qui est victime, encore une fois, de son pseudonyme!», précise-t-elle, ses yeux de biche effarouchée mi-clos.
Le parquetier intervint: «Nous avons pour mission essentielle de protéger la société contre les attaques directes des dealers. Ce n'est pas le pseudonyme qui l'a envoyé en taule».
Me Teldja - Drif profite de cette intervention, pour montrer la blancheur de sa dentition au milieu d'un beau visage.
« La défense demande seulement à voir ces centaines de cachets!», dit-elle, comme pour défier le parquet! Puis, elle porta l'estocade finale: «Qu'on nous étale là, la preuve que c'est un récidiviste en matière de came!»
Les demandes du procureur général sont d'ailleurs assommantes: 12 ans fermes et une amende de 5 millions de dinars.
Après avoir délibéré durant une heure, la juge revint avec les membres du tribunal criminel et lut le verdict qui laissa respirer l'accusé et les mem-
bres de sa famille: Abdelillah est acquitté
«pour faute de preuves et surtout, pour la brillante plaidoirie de Me Drif», qui rougit de plaisir!

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