L'Expression

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une chancellerie dans la tourmente

«Abdenour. S., le défunt époux, était un bon taxieur qui ramenait le gain quotidien à sa famille! Comment allons-nous, désormais, vivre?»

L'inculpé a reconnu qu'il s'occupait beaucoup plus de sa voiture, que des ses enfants! Et pourtant, les faits prouvent tout à fait le contraire! L'état du carrosse semblait être le dernier de ses soucis!
Le tribunal faisait presque relâche, ce lundi où les avocats avaient décidé d'arrêter de bosser, à la suite d'un couac avec la chancellerie, cette chancellerie qui reste constamment dans la tourmente, malgré la bonne volonté d'Abderrachid Tabi, le garde des Sceaux venu aux affaires, voilà bientôt un semestre, tenter d'apporter sa touche et son empreinte, à la magistrature, qui a besoin de toutes les forces vives des citoyens, les premières victimes des multiples et corrosifs dysfonctionnements de l'appareil judiciaire.
La salle d'audience du tribunal fraichement retapé, comptait une douzaine de personnes, en plus des personnels, policier et judiciaire. Ce qui a surtout marqué les présents, durant de tristes débats, qui ont ému et touché le tribunal, le, la greffière et la faible assistance, c'est le poignant témoignage d'Akila -Soumaya. F. La veuve de quarante- cinq ans, mère de quatre enfants, dont le dernier, un bébé de dix-huit mois, ne connaitra jamais le papa, fauché trop tôt, nous écrirons même, parti à la fleur de l'âge à quarante-six ans! Elle articule, après avoir invoqué Allah et salué Sa Meilleure Créature: «Je sais, en tant que croyante, que nul ne peut rien contre la volonté de l'Eternel, mais, il y a aussi, les négligences de l'homme! Comment donc, ce chauffeur de métier
a - t - il pu négliger à tel point l'état de sa voiture?
Enfin, tout ce que je peux dire après avoir prononcé la formule divine «que nous appartenons à Allah et à Lui nous revenons», c'est que la justice prenne ses responsabilités et m'aide dans cette dure et rude épreuve! Le défunt époux était un bon taxieur qui ramenait le pain quotidien à sa famille! Comment demain sera-t-il fait?» Ainsi, s'était exprimée la veuve Akila -Soumaya. F. Au moment où la présidente l'avait invitée à effectuer les traditionnelles demandes en dommages et intérêts. La magistrate l'avait laissée vider son sac, pour qu'elle se débarrassât du poids de la douleur qui la tenaillait fortement, depuis la tragique disparition du père de ses enfants. Auparavant, Khaled. L'inculpé d'homicide involontaire a eu toutes les peines du monde a raconter l'accident, qui a eu lieu dans une ruelle apparemment sans problème.
En vérité, le problème résidait dans le fait que la roue avant, était en mauvais état. «Je regrette amèrement d'avoir négligé ce détail, en quittant très tôt, le matin, le village où je réside, vers la ville distante de soixante km. Je reconnais avoir pris le véhicule, sans au préalable vérifier son état, et surtout n'avoir pas bien regardé du coté des roues. C'est le mektoub. Nous n'y pouvons rien, et, je... «--Cessez donc de jouer avec les mots!», coupe durement la juge, qui rappelle que le mektoub n'empêche pas l'automobiliste de voir de près l'état de sa voiture avant de prendre le volant. Non, inculpé, le tribunal rejette toute tentative de tout mettre sur le dos, car, dans l'affaire qui nous intéresse, il y a eu manifestement une grave négligence qui a fait de quatre petits enfants, des orphelins!»
L'inculpé baisse la tête. Il vient d'avoir son compte pour le restant de sa vie! Il tente de dire un mot, mais il ne parvient pas! Et pour cause! Mais, sur insistance de la présidente, Khaled arrivera à prononcer plus de quarante mots pour sa défense: «J'ai été surpris par un mauvais virage et le très mauvais état de la roue avant dont le pneu a éclaté au moment où le pauvre bonhomme traversait! Je l'ai happé et il est tombé sur la tête et la mort fut instantanée!»» Le procureur est alors invité par la juge; à requérir.
Il commencera par présenter ses sincères condoléances à la famille du défunt, puis passa aux tirs nourris en sa qualité de représentant du ministère public, qu'il était, avant d'essayer de rassurer la veuve quant aux dommages et intérêts: «Madame, l'Etat a prévu tous les cas quand il s'agit d'accidents, le dédommagement.
La présidente a un barème qui l'aidera à établir votre dû! Je demande enfin, l'application de la loi, concernant l'homicide involontaire, fait prévu et puni par l'article 288 du Code pénal.».
Après avoir pris acte du dernier mot prononcé par Khaled, l'inculpé, la juge met l'affaire en examen sous huitaine.

De Quoi j'me Mêle

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