La santé, une priorité nationale
Le «Pacte pour l'avenir», qui engage l'ensemble des pays membres de l'ONU à mettre en oeuvre l'Agenda 2030 de développement durable, s'est fixé, en même temps que l'éradication de la pauvreté et l'élimination de la faim, un 3e objectif (ODD3): «Permettre à tous de vivre en bonne santé et promouvoir le bien- être à
À cet effet, l'approche «une seule santé», préconisée par le système des Nations unies, est basée sur le constat que la santé des êtres humains, celle des animaux domestiques et sauvages, des plantes et de l'environnement, y compris les écosystèmes est étroitement liée et interdépendante. Il permet également d'anticiper les évolutions sanitaires: les inégalités sociales et territoriales en matière de santé, l'importance des maladies chroniques et le poids des incapacités, la recrudescence du risque d'épidémies infectieuses, ou encore la mortalité prématurée évitable encore trop élevée.
Bien que la santé, l'alimentation, l'eau, l'énergie et l'environnement soient des sujets plus vastes avec des préoccupations sectorielles et spécialisées, la collaboration intersectorielle et interdisciplinaire contribuera à préserver la santé, à répondre à des enjeux sanitaires tels que l'émergence de maladies infectieuses et la résistance aux antimicrobiens, et à promouvoir la santé et l'intégrité de nos écosystèmes. En outre, le principe «une seule santé», qui fait le lien entre les humains, les animaux et l'environnement, peut aider à aborder tout le spectre de la lutte contre les maladies - de la prévention à la détection, en passant par la préparation, la riposte et la prise en charge - ainsi qu'à améliorer et à promouvoir la santé et la durabilité.
L'approche peut être appliquée aux niveaux, communautaire, infranational, national, régional et mondial, et repose sur une gouvernance, une communication, une collaboration et une coordination partagées et efficaces. Lorsque l'approche «Une seule santé» sera mise en oeuvre, chacun pourra mieux comprendre les avantages connexes, les risques, les compromis et les possibilités de faire progresser des solutions équitables et globales.
L'Algérie, quant à elle, a toujours fait de la santé de la population une priorité nationale. La gratuité de la médecine et l'accès de tous à la sécurité sociale constituent la garantie donnée à chacun, qu'en toutes circonstances, il disposera des moyens nécessaires pour assurer sa subsistance et celle de sa famille dans des conditions décentes.
Par «moyens nécessaires», il est entendu: l'assurance maladie, la réparation des accidents du travail et des maladies professionnelles, les retraites et les prestations familiales.
À l'avenir, l'Algérie doit relever deux défis majeurs: l'égalité d'accès aux soins dans les territoires (urbains, périurbains et ruraux) et le vieillissement de la société. Il s'agit d'anticiper les nouveaux besoins et les nouvelles formes de solidarité intergénérationnelle, ainsi que leurs financements.
En outre, l'Algérie doit amplifier sa politique en faveur des personnes en situation de handicap, à la fois en matière d'accessibilité, de vulnérabilité et d'inclusion dans la société.
Pour garantir une qualité de soins sur tout le territoire national, qui requiert le développement et le bon fonctionnement des infrastructures sanitaires et de leur équipement, il devient impératif de renforcer le corps médical et le personnel hospitalier et veiller à leur assurer les meilleures conditions de vie et de travail. En amont, il y a lieu de doter chaque faculté de médecine de programmes actualisés d'enseignement, pour former des généralistes et des spécialistes et de faire appel à la coopération étrangère chaque fois que de besoin. En aval, il y a lieu de veiller à suivre de près les nouvelles promotions de médecins pour s'assurer qu'ils sont bien intégrés dans leur lieu d'affectation à la fois sur le plan personnel et professionnel afin d'éviter toute déperdition.
De nouveaux défis à relever, comme les campagnes systématiques de prévention, la maîtrise des dépenses de santé et la numérisation du secteur, devraient permettre d'améliorer la gestion hospitalière et la prise en charge des patients.
Un dernier chapitre que l'ODD3 sur la santé ne manque pas de souligner est la santé des jeunes exposés au tabagisme et sujet à l'addiction aux drogues et à l'alcool, qu'il faudra prendre en charge de façon spécifique et systémique.
S'il y a un domaine où la coopération internationale est une nécessité, c'est bien le secteur de la santé. Le «Pacte pour l'avenir» des Nations unies appelle tous les pays à coopérer dans ce domaine et à se montrer solidaires pour lutter contre les pandémies, accueillir et soigner les malades de pays dépourvus de moyens, fournir les vaccins et médicaments chaque fois que de besoin et contribuer à la formation et au perfectionnement des personnels médicaux.
