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Menaces sur la paix et la sécurité

Le «Pacte pour l’avenir», adopté par l’AG de l’ONU en septembre 2024 a traité de la paix et de la sécurité internationales en des termes alarmants, en soulignant que « Le paysage mondial de la sécurité est en pleine mutation. Nous, pays membres des Nations unies sommes préoccupés par les menaces croissantes et diverses qui pèsent sur la paix et la sécurité internationales, en particulier les violations des buts et principes énoncés dans la Charte des Nations unies, et par les risques de plus en plus grands qu’éclate une guerre nucléaire qui pourrait constituer une menace existentielle pour l’humanité . Dans ce contexte en évolution, nous restons déterminés à faire régner une paix juste et durable. »
À cet effet, les signataires de ce Pacte, dont l’Algérie, réaffirment l’engagement d’agir conformément au droit international, dans le respect de la Charte, de ses buts et principes, notamment l’obligation de s’abstenir de recourir à la menace ou à l’usage de la force contre l’intégrité territoriale ou l’indépendance politique de tout État, l’engagement de régler les différends internationaux par des moyens pacifiques. L’Algérie a toujours respecté ces dispositions, alors qu’elle se trouve confrontée à des menaces étrangères persistantes, ouvertes ou déguisées, ciblant sa souveraineté, son unité et son intégrité territoriale
Jusqu’ici la menace était diffuse. Elle paraissait lointaine. Le risque de guerre était évoqué comme une hypothèse lointaine. Voici que les évènements se précipitent au niveau international et régional créant des situations d’instabilité sur le plan politique, sécuritaire, économique et social à travers le monde qui risquent d’impacter négativement notre pays. D’aucuns parlent même d’un tsunami planétaire qui va déferler et emporter les États les plus fragiles.
L’Algérie a anticipé ces menaces, qui se précisent et s’accélèrent, et s’est préparée à y faire face. De quoi s’agit-il ? L’Algérie se savait exposée face à tous ceux dont les intérêts sont contrariés par la défense de sa souveraineté nationale et de son autonomie stratégique. Son non-alignement, le soutien des causes justes dans le monde, notamment la décolonisation de la Palestine et du Sahara occidental, la dénonciation de toute ingérence extérieure, le règlement pacifique des conflits, le respect du droit international, lui valent une hostilité ouverte de pays à tendance hégémonique et colonialiste. Sous couvert de partenariats mutuellement bénéfiques, certains ne visent qu’à s’approprier, sans véritable contrepartie, nos marchés d’équipement et de produits finis, ainsi que nos matières premières aussi bien énergétiques, dont le gaz de schiste, que minières dont les terres rares. Ils n’hésiteront pas, comme ils l’ont fait ailleurs, à provoquer des guerres pour y parvenir. Selon le même mode opératoire, ils commencent par diaboliser les régimes récalcitrants pour ensuite intervenir militairement sous couvert de défense des droits de l’homme et de la démocratie qu’ils n’appliquent même pas chez eux.
L’Algérie dérange non seulement par ses positions politiques, ses alliances notamment avec la Russie, et par sa résistance farouche aux convoitises des prédateurs qui veulent accaparer à moindre coût, ses richesses et son potentiel géographique à la fois solaire, terrestre et maritime. L’Algérie a vu venir un certain nombre de signaux d’une menace réelle visant à déstabiliser le pays. C’est ainsi que l’analyse des informations véhiculées par une certaine presse et des réseaux sociaux infiltrés, a révélé une stratégie de subversion consistant à dénigrer le régime et à le diaboliser en le présentant, à partir de cas spécifiques extrapolés, comme un pouvoir dictatorial et répressif qui ne respecte pas les libertés individuelles et collectives.
Cette même stratégie à connotation populiste exploite en même temps de façon alarmiste, les conditions de vie et de travail des citoyens en exagérant les données relatives à l’inflation, au pouvoir d’achat et au chômage, pour critiquer la mauvaise gouvernance des autorités, ignorant délibérément les efforts constants consentis par le pays dans ce domaine, l’intention de ces critiques étant de dresser la population contre les gouvernants et d’affaiblir leur autorité.
L’exploitation médiatique à outrance par des milieux d’extrême droite européenne, des cas de deux écrivains poursuivis légalement selon le droit algérien pour les faits avérés qui leur sont reprochés, est significative de la volonté des intérêts politiques et économiques étrangers de ternir l’image de l’Algérie et de ses dirigeants.
À l’échelle internationale, l’on observe par ailleurs le renforcement des budgets militaires, l’équipement des armées en matériels de haute technologie, notamment par nos voisins du nord et du sud de la Méditerranée, ainsi que le non-respect du droit international dans les conflits actuels, qui poussent chaque pays à ne compter que sur soi pour se protéger par tous les moyens dès lors que le droit de la force se substitue à la force du droit, et que les alliances sont nécessaires, mais insuffisantes pour se défendre dans l’urgence et dans la durée.
L’Algérie est bien consciente que les campagnes médiatiques dirigées contre le pouvoir civil et militaire, en vue de l’affaiblir et dresser le peuple contre ses dirigeants, ainsi que les tentatives de réactivation de mouvements djihadistes et séparatistes, s’inscrivent dans une stratégie visant à créer un rapport de force sur le terrain avant de passer à une étape plus offensive, la neutralisation des systèmes informatiques de défense, grâce à des cyberattaques, dimension principale des guerres hybrides modernes, qui précède le déclenchement de toute confrontation.
Cela étant, tout presse d’anticiper les évènements et de se préparer à affronter le pire des scénarios, en espérant qu’il ne se produise pas, celui d’une atteinte directe à la souveraineté nationale qui viole l’espace aérien, terrestre ou maritime. Pour ce faire, les écoles de guerre enseignent que la force de la Défense nationale repose naturellement sur une armée bien formée et bien dotée en nouvelles technologies, mais soulignent également qu’elle doit être soutenue en même temps par une économie de guerre et une mobilisation citoyenne.
Sur le plan économique, il est recommandé de sécuriser l’appareil de production et les approvisionnements du pays pour répondre aux besoins essentiels de l’armée et de la population, et de constituer des stocks stratégiques d’équipements, de matières premières et de produits consommables pour couvrir ces besoins dans la durée.
Au plan de la mobilisation populaire, il est conseillé de s’appuyer sur les formations représentatives de la société politique et civile. C’est la raison pour laquelle le système de gouvernance gagnerait à rassembler, aussitôt que possible, ces forces vives de la nation pour faire face aux menaces croissantes et diverses qui pèsent sur la sécurité nationale et relever ensemble les nouveaux défis multidimensionnels qui se profilent à l’horizon.
En même temps, la diplomatie et la communication sont appelées à poursuivre et intensifier leurs actions pour déjouer au quotidien les manœuvres politiques et médiatiques malveillantes, qui visent à porter atteinte à la souveraineté nationale et à l’intégrité territoriale de notre pays.

*Expert international

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