L'Expression

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Kamel Messaoudi

La Chamâa s’est éteinte en 1998

Le regretté a laissé une empreinte indélébile dans la chanson algérienne.

Ainsi, le rêve que caressait Kamel Messaoudi de produire un album entier en langue amazighe ne se réalisa pas. Pourtant, il y tenait énormément. Le chanteur Hacène Ahrès, qui en a parlé plusieurs fois, devait lui écrire et traduire les chansons en kabyle pour qu’il les interprète avec sa voix magique et mélancolique. Mais le destin en a décidé autrement. Kamel Messaoudi avait fait ses preuves plus d’une fois. Il a brillé en reprenant magistralement la célèbre chanson de Slimane Azem initulée Sah ya lwat aghedar . Il était évident que s’il avait réussi à mener à terme son projet de produire tout un album en kabyle, le résultat était garanti et allait surprendre tous ses fans. Mais le vent ne souffle pas au gré des navires. Son penchant pour la chanson kabyle s’est aiguisé quand il a fait connaissance avec le regretté Matoub Lounès, à l’occasion du mariage de ce dernier en octobre 1997. La rencontre entre les deux grands artistes a constitué un déclic. Kamel Messaoudi était fasciné par le talent unique de Matoub. Mais même Matoub a décelé le génie artistique de Kamel Messaoudi dont il a loué les capacités de chant à plusieurs reprises.
Malheureusement, cette belle aventure entre les trois artistes Messaoudi-Matoub-Ahrès a fait long feu. Kamel Messaoudi reste malgré tout l’un des meilleurs artistes algériens. Son répertoire fait partie de ce qui a été produit de meilleur dans le genre chaâbi. Kamel Messaoudi est la bougie du chaâbi. Il a conféré à ce style authentique une touche singulière dont il est le seul à détenir le secret. Il s’est frayé son propre chemin en interprétant ses chansons avec un timbre mélancolique qui a happé toute une génération de fans devenus de véritable épris de sa voix et de ses chansons. Qui peut oublier sa chanson mémorable et fétiche El chemâa . Une merveille immortelle ! L’une des meilleures chansons chaâbi de tous les tous. Matoub en a été tellement, lui-même fasciné à telle enseigne, qu’il n’a pas hésité à s’en inspirer pour composer sa chanson « Ayemma yemma » de son album El Mehna de 1992. Des jeunes artistes n’ont pas hésité à adopter les chansons interprétées par le grand chanteur Kamel Messaoudi pour faire leurs premiers pas dans la chanson. Kamel Messaoudi a marqué non seulement les mélomanes, mais même les artistes. Il a su s’entourer de compositeurs et de poètes de valeur. Ces derniers, de leur côté, sont parvenus, de fort belle manière, à lui tisser les vers et les mélodies qui siéent le mieux à sa voix au timbre triste ainsi qu’à sa façon de chanter reflétant une âme blessée et tourmentée. Kamel Messaoudi a certes, chanté d’abord et avant tout l’amour et ses blessures indicibles et inguérissables, mais il a aussi abordé de nombreux autres thèmes, notamment sur la vie et ses revers. Il s’agit de sujets qui touchaient directement les jeunes de son époque. En plus donc de son talent d’interprète qui est indéniable, Kamel Messaoudi a su, à travers son chant, refléter la réalité vécue par ses fans tout en demeurant fidèle, dans une large mesure, à la dynamique de la chanson chaâbie et à l’âme de cette dernière, qui est restée la fontaine, dans laquelle il a toujours puisé. Kamel Messaoudi n’avait que 37 ans quand il nous a quittés. Il était encore jeune et pouvait enrichir de manière spectaculaire la chanson algérienne de façon générale.
À l’instar de la majorité écrasante des chanteurs du chaâbi, Kamel Messaoudi est né et a vécu à Alger. Plus de 26 ans après son décès dans un tragique accident de la circulation, Kamel Messaoudi demeure l’un des chanteurs les plus écoutés et les plus admirés. Sa place reste la même et ses chansons n’ont pris aucune ride.
Bien au contraire, Kamel Messaoudi, même mort, a conquis le cœur de nombreux jeunes dont certains n’étaient même pas nés en 1998, année de sa disparition. Une disparition physique. Mais sa voix est toujours vivante. Et sans doute, elle le sera pour toujours.

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