L'Expression

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Yennayer

Un héritage amazigh et une voie vers l'avenir

Dans les méandres de l’Est algérien, ma terre natale bat le cœur d’une tradition ancestrale, portée par les générations successives.

Lamia KHALFALLAH*

En ces terres fertiles entre Annaba et Tarf, ma grand-mère, une fière Kabyle, a vu fleurir les coutumes de ses ancêtres, tissant un lien indéfectible entre son peuple et cette terre nourricière. Pourtant, Yennayer, le Nouvel An Amazigh, restait pour nous un murmure lointain, une ombre du passé à peine perceptible. C’est sur les réseaux sociaux que j’ai découvert la véritable essence de Yennayer. Des images de joie et d’enthousiasme ont illuminé mon écran, faisant résonner en moi un écho profond. Des chants berbères, des danses ancestrales, des familles réunies autour de mets millénaires - une fierté palpable émanait de chaque pixel. Soudain, un lien invisible mais puissant s’est tissé entre moi et cet héritage commun, celui de ma grand-mère et de son peuple. Puis vint l’annonce officielle : Yennayer, reconnu par l’Algérie tout entière. Une joie profonde a envahi les cœurs, telle une vague déferlant sur les terres de mes ancêtres. D’un coup, Yennayer a tissé son histoire dans les rues, les maisons et les âmes, devenant un jour de rassemblement, de communion et de fierté. Des initiatives citoyennes ont fleuri, faisant de Yennayer un symbole d’unité nationale. Partout dans le pays, les événements culturels, les expositions et les ateliers de cuisine traditionnelle ont célébré le folklore amazigh, autrefois confiné aux villages et aux familles. La jeunesse, en découvrant ces traditions ancestrales, a trouvé une source d’inspiration, un point d’ancrage dans une histoire millénaire.
Yennayer est plus qu’une simple fête; c’est un voyage dans le temps, une redécouverte de l’histoire du peuple berbère, de ses résistances et de son attachement à cette terre nourricière. Ma grand-mère m’a souvent racontée l’importance du lien de l’homme avec la nature, ce respect profond pour l’environnement et les techniques agricoles traditionnelles. Des terrasses de culture, des systèmes d’irrigation ingénieux, des connaissances botaniques transmises de génération en génération, cette sagesse ancestrale pourrait bien être la clé d’un avenir meilleur. À l’image de l’homme russe, qui a su valoriser ses terres et devenir un acteur majeur de l’agroalimentaire mondial, nous devrions puiser dans cet attachement millénaire à la terre pour bâtir un avenir prospère pour l’Algérie.
En investissant dans les petites agricultures, en encourageant les pratiques durables et en valorisant les produits locaux, nous pourrions non seulement renforcer notre économie nationale, mais aussi réaliser cette autosuffisance alimentaire tant rêvée. Aujourd’hui, Yennayer n’est pas qu’une simple célébration - c’est un pont entre le passé et le futur, une opportunité de se reconnecter à nos racines et de trouver des solutions pérennes pour les défis de demain.
En puisant dans la sagesse de ma grand-mère kabyle, en laissant les couleurs de Yennayer imprégner notre histoire, nous écrivons un nouveau chapitre, empli d’espoir et de prospérité. Car Yennayer n’est pas seulement une fête - c’est le reflet d’une identité, d’un héritage qui nous façonne et nous guide vers un avenir lumineux, où l’Algérie deviendra un modèle de développement durable, enraciné dans la terre et la tradition de ses peuples. 

*écrivaine

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