Le pétrole termine la semaine à moins de 72 dollars
Le baril limite la «casse»
Le Brent de la mer du Nord a clôturé vendredi dernier à 71,61 dollars.
Les prix de l’or noir ont certes repris quelques couleurs, mais pas au point de rebondir significativement. De briller. En d’autres termes, on dira qu’ils ont tout juste limité la casse. Le fond a été touché le 6 septembre. Le Brent de la mer du Nord a sombré, ce jour-là, pour clôturer la semaine à un plus bas depuis mars 2023, plombé par des craintes sur l’économie mondiale et donc la demande, occultant complètement la décision des pays exportateurs de l’Opep+ de repousser leur augmentation de production.
Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre a lâché 2,24% à 71,06 dollars. Plus tôt, il s’était retranché jusqu’à 70,61 dollars. Une première depuis plus de 17 mois. Son équivalent américain, le West Texas Intermediate, pour échéance en octobre s’est lui effrité de 2,14%, à 67,67 dollars, après avoir testé un plancher de 14 mois. Le Brent, considéré comme la référence mondiale, frôlait même la barre des 70 dollars le baril, seuil en dessous duquel il n’a pas été depuis fin 2021. Comment les spécialistes expliquent cette déprime? «Les craintes accrues de récession » maintiennent le pétrole en terrain négatif, « malgré le report par l’Opep+ de son projet d’augmentation de l’offre pour le mois d’octobre », indique Han Tan, analyste chez Exinity. Pour stopper la chute des prix, les ministres du Pétrole de huit pays membres de l’Opep+ avaient décidé de reporter la hausse progressive de la production pétrolière de deux mois, soit jusqu’au 1er décembre 2024, avait indiqué, le 5 septembre, l’alliance dans un communiqué. En juin, l’Opep+ avait initialement annoncé qu’ils reviendraient progressivement sur ses réductions, de 2,2 millions de barils par jour au rythme de 180 000 barils par jour ajoutés chaque mois à partir d’octobre. Il était donc, logiquement attendu un sursaut du baril. Comment a-t-il démarré la semaine passée ? Plutôt bien. Les cours du pétrole ont repris des couleurs, lundi dernier, après le fameux plus bas d’un an et demi du Brent, grâce à un rebond technique et l’effet d’une tempête dans le Golfe du Mexique. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre a engrangé 1,09%, pour clôturer à 71,84 dollars. Son équivalent américain, le West Texas Intermediate, pour échéance en octobre a pris pour sa part 1,54%, à 68,71 dollars. Les experts expliquent ce rebond. « Après le gros mouvement de vente, le marché essaye de se reprendre », a relevé Phil Flynn, de Price Futures Group. «L’humeur morose qui régnait sur les marchés s’est atténuée », a observé, dans une note, Susannah Streeter, d’Hargreaves Lansdown. Coup de théâtre le lendemain. Le baril plongera sous 69 dollars en séance, une première depuis décembre 2021. Il clôturera à 69,19 dollars. Le WTI lâchera 4,31%, à 65,75 dollars, après avoir touché un plus bas depuis 16 mois. Le mouvement de vente s’est accéléré avec la publication du rapport mensuel de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), qui a revu en baisse ses prévisions de consommation pour 2024 et 2025. Habitués au yoyo, les cours du pétrole se redresseront mercredi, après leur effondrement de la veille, stimulés par l’arrivée de l’ouragan Francine en Louisiane ainsi que par des achats d’opportunité d’acteurs spéculatifs. Le Brent affichera une progression de 2,05%, pour finir à 70,61 dollars. Son équivalent américain fera un bond de 2,37%, terminant à 67,31 dollars. Une embellie qui se poursuivra jeudi. Les cours du pétrole enregistreront donc une seconde séance de forte hausse consécutive, soutenus par le passage de l’ouragan Francine dans une région riche en installations pétrolières, ainsi que par un retour de l’appétit pour le risque. De nombreuses installations, offshore et à terre, avaient été partiellement ou totalement évacuées avant l’arrivée du phénomène météorologique qui a été reclassé en tempête tropicale. Un analyste de la banque UBS a estimé que l’arrêt de la production sur les plates-formes offshore allait priver le marché d’environ 1,5 million de barils. Le Brent avait bondi de 1,92%, pour clôturer à 71,97 dollars avant de baisser pavillon le lendemain. La référence mondiale a reculé de 0,50%, à 71,61 dollars. Fera-t-elle mieux la semaine prochaine ? Réponse demain…