La Libye et le Moyen-orient boostent le pétrole
Le Brent au-dessus des 78 dollars
Les cours de l’or noir étaient poussés, hier, par la réduction de production d’un important champ pétrolier libyen et des tensions géopolitiques au Moyen-Orient.
Fin de l'hémorragie. Les prix du pétrole qui sont tombés à leur plus bas niveau depuis six mois lundi en cours d'échanges (75,25 dollars pour le Brent et 71,11 dollars pour le WTI) ont mis un terme à la série noire qui les poursuivait depuis un moment. Les prix du pétrole avaient flanché en début de semaine, lundi, plombés par de fortes craintes quant à l'économie américaine et chinoise et leur demande de brut, faisant passer le risque géopolitique au Moyen-Orient au second plan, ont amorcé leur redressement le lendemain... Les cours du pétrole ont conclu légèrement dans le vert mardi. La publication d'un indicateur américain positif rassurant un peu les investisseurs quant à la santé économique américaine et donc la demande. Mais le risque géopolitique demeurait toujours présent.
Le prix du baril de Brent pour livraison en septembre a progressé de 0,23% à 76,48 dollars. Celui de son équivalent américain, le West Texas Intermediate (WTI) pour livraison le même mois, s'est bonifié de 0,35% à 73,20 dollars.
Les cours sont repartis en petite hausse avec la publication lundi d'un indicateur sur l'activité dans les services aux États-Unis, qui a rebondi au mois de juillet, faisant même légèrement mieux que les marchés ne le prévoyaient après avoir été en repli le mois précédent, nous dit-on.
Cet indice ISM a rassuré les investisseurs, qui redoutaient une entrée des États-Unis en récession après la publication vendredi d'un rapport sur l'emploi pour juillet faisant état d'un refroidissement du marché du travail américain plus important qu'anticipé. Mais «il ne s'agit pas d'un rebond très important» des prix, a tempéré Bjarne Schieldrop, analyste chez Seb, rappelant que la veille, les deux références mondiales du brut avaient touché leur plus bas prix depuis environ six mois.
«La grande question est de savoir si nous nous dirigeons vers une récession ou non», en particulier aux États-Unis, a-t-il expliqué. Pour Michael Pearce d'Oxford Economics «les craintes quant à la santé de l'économie ont escaladé rapidement ces derniers jours mais les marchés ont surréagi à ce qui est un ralentissement progressif» aux États-Unis.
Les analystes se sont montrés prolixes à ce propos. Du côté de la Chine, le premier importateur mondial de brut, «la demande de pétrole a été faible cette année et si les États-Unis entraient maintenant en récession», les prix du pétrole baisseraient significativement, a encore estimé Schieldrop.
Le risque géopolitique était toujours présent, a également relevé John Evans, analyste chez PVM Energy. Ce qui allait se confirmer, hier. La riposte iranienne semble en effet se préciser alors que la Compagnie nationale de pétrole libyenne (Noc) a annoncé mardi la suspension «partielle» de la production du gisement d'al-Sharara, exploité notamment avec les compagnies espagnoles Repsol et française Total, à la suite de manifestations sur ce site. La NOC a annoncé le «début d'une réduction de la production sur le champ d'al-Sharara à cause d'un cas de force majeure, à la suite d'un sit-in organisé par le Mouvement du Fezzan», un groupe de cette région du sud libyen, selon un communiqué de la compagnie rendu publique mardi. Le baril qui végétait sous la barre symbolique des 80 dollars a toutes les chances de sortir la tête de l'eau.