Sonatrach investit au Niger

Le géant algérien des hydrocarbures Sonatrach est sur le point de concrétiser un projet grandiose portant sur la construction d’une raffinerie et d’un complexe pétrochimique dans la ville de Dosso, au Niger. Il s’agit, en effet, de la mise en place d’« une raffinerie d’une capacité de production de 30 mille barils par jour extensible à 100 mille barils par jour, en plus d’un complexe pétrochimique », a fait savoir la Compagnie nationale des hydrocarbures dans un communiqué rendu public. Dans ce cadre, une délégation algérienne de responsables et experts de la Sonatrach dans le raffinage et la pétrochimie, vient d’être reçue par le ministre du Pétrole de l’État du Niger, Sahabi Omaro. Une semaine durant, les experts et spécialistes de la Sonatrach multiplieront les contacts et les rencontres avec leurs homologue, afin « d’arrêter le programme d’activités et apporter toute la documentation qui va aider les deux parties dans la mise en œuvre de ce projet ». Cette démarche illustre l’engagement du président de la République Abdelmadjid Tebboune quant à accompagner le Niger dans la consolidation de sa souveraineté et sécurité énergétiques, à travers la mise en œuvre du projet de construction de la raffinerie et du complexe pétrochimique. Un engagement ferme de l’Algérie à accompagner le Niger pour transformer ses ressources naturelles en opportunités de développement durable. C’est également « une concrétisation de l’engagement annoncé par le ministre d’État, ministre de l’Énergie, des Mines et des Énergies renouvelables, Mohamed Arkab, lors de la visite du ministre nigérien du Pétrole en Algérie, en septembre dernier », notait l’agence nigérienne d’information.
Le déplacement de la délégation algérienne au Niger, s’inscrit aussi dans le cadre de « la mise en œuvre de la feuille de route convenue entre les deux parties, et inclut les aspects techniques et logistiques pour assurer la réussite de ce projet vital ». Pour le groupe Sonatrach, c’est une fièrté que « de contribuer à ce projet stratégique, qui reflète la vision de l’Algérie de renforcer la coopération Sud-Sud et confirme sa position de leader en Afrique ». Quant au ministre nigérien, bine plus qu’un simple projet de coopération, ce partenariat « est porteur d’espoirs pour l’avenir économique et énergétique de notre pays et symbolise la détermination des plus hautes autorités de notre pays à transformer les richesses naturelles du Niger en opportunités concrètes de développement durable ». C’est également « une étape charnière vers la réalisation de la souveraineté énergétique et un pilier fondamental de la transformation économique du Niger. Il contribuera à répondre aux besoins nationaux, à créer des emplois, à améliorer le contenu local et à attirer des investissements », a estimé Sahabi Omaro. Il a également salué l’ « appui précieux et la volonté manifeste à partager avec nous, leur expertise et leur expérience », a-t-il encore confié à la presse nigérienne.
Le ministre nigérien du Pétrole exprimant sa gratitude face à cette disposition de l’Algérie quant à accompagner le Niger dans le recouvrement de sa souveraineté énergétique, n’a pas tari d’éloges à l’égard de l’Algérie, connue « par son savoir-faire reconnu dans le domaine des hydrocarbures, constitue un modèle et un partenaire stratégique pour notre pays ».
Il estimera, par ailleurs, qu’ « avec ses nombreuses réalisations sur toute la chaîne pétrolière dont , notamment dans le raffinage et la pétrochimie, l’Algérie s’est imposée comme l’un des leaders sur le continent africain et au-delà ». Il convient de rappeler que le programme de coopération bilatérale algéro-nigérienne comprend également le renforcement des capacités des cadres du Niger, à travers le développement d’un programme de formation et de recyclage des techniciens et ingénieurs nigériens, à travers des séjours dans « les raffineries algériennes pour recevoir une formation spécialisée supervisée par des experts de l’Institut algérien du pétrole de Sonatrach ». Il va sans dire que cette étape dans la coopération bilatérale, marque un pas effectif supplémentaire dans l’appui inconditionnel de l’Algérie aux pays africains. Elle illustre également la volonté et la stratégie de l’Algérie d’accompagner les pays africains dans la mise en valeur de leurs ressources naturelles et d’augmenter le taux d’intégration économique du continent africain. Une approche géopolitique qui vise à faire émerger un nouveau bloc économique dans le continent.