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13 millions de quintaux produits au titre de la saison 2020-2021

Très mauvaise année pour les céréaliers

Seulement 135.000 quintaux ont été collectés. Face à des besoins estimés à plus de 8 millions de quintaux, on peut mesurer l’ampleur de la crise annoncée.

La campagne céréalière 2020-2021 a été désastreuse. Les professionnels ne s'attendaient pas à de bons chiffres, compte tenu de la période de sécheresse que traverse le pays. L'hiver et le printemps de l'année dernière ont été parmi les plus secs de la décennie. De fait, les dernières statistiques communiquées par l'Office algérien interprofessionnel des céréales (Oaic) qui font état d'une collecte de 13 millions de quintaux de blé tendre et dur, n'étonnent personne. Le ministre de l'Agriculture, Abdelhafid Henni, qui a relevé ce chiffre, avant-hier à l'APN, en réponse à une question orale, a décrit un état des lieux, pour le moins, catastrophique. Le ministre se retrouve dans une très mauvaise posture en comparaison avec ses prédécesseurs. En effet, la collecte de la saison 2018-2019, qui était déjà en baisse, était de l'ordre de 27 millions de quintaux. Une année au- paravent, l'Oaic a réalisé un chiffre de 34,8 millions de quintaux, en légère hausse par rapport à la campagne 2015-2016 qui a clôturé à 34,3 millions de quintaux. Il faut savoir que la meilleure campagne agricole a été celle de 2017-2018, grâce à une production céréalière évaluée à 60,57 millions de quintaux de céréales. Cette même année, l'Algérie n'avait pas importé de blé dur et avait réalisé une opération d'exportation d'une quantité d'orge, une première depuis 1967. Mais cet épisode n'est pas près de se renouveler, en raison de la sécheresse persistante, mais également par manque de maîtrise de l'itinéraire technique dans le processus de production et surtout à cause de la sous-exploitation d'importantes surfaces dans le sud du pays où l'abondance de l'eau souterraine n'est plus à démontrer. Ainsi, cette année, la viande coûtera sensiblement plus chère, tout simplement à cause de l'absence d'une stratégie pérenne dans ce secteur sensible.
Le ministr révèlera que les statistiques produites par son département pour la dernière saison agricole fait ressortir un important déficit «en matière de quantités collectées». Et l'un des aspects de cette «déroute» de la filière céréale,tient, notamment dans la très mauvaise performance des agriculteurs dans le segment «orge», où seulement 135.000 quintaux ont été collectés. Face à des besoins estimés à plus de 8 millions de quintaux, on peut mesurer l'ampleur de la crise annoncée. Celle-ci ne sera résorbée qu'en recourant massivement aux importations. Mais la décision d'apprivoiser le marché par des apports étrangers n'étant pas encore prise, le ministre de l'Agriculture constate «l'apparition de la spéculation dans la production du son et sa mise à disposition pour les éleveurs». Un état de fait qui fait craindre une hausse sans précédent du prix de revient de la viande, doublement impacté par cette augmentation des prix et conséquemment une sérieuse baisse de la production. Cette situation s'en trouve aggravée par le fait que «40% seulement sont destinés directement aux éleveurs, tandis que 60% sont destinés à la vente libre», a signalé Abdelhafid Henni.
Les pratiques spéculatives sont évidemment condamnables, mais lorsqu'on en connaît l'origine, à savoir, une forte baisse de la production d'orge, il devrait exister un moyen pour passer ce cap difficile. La solution préconisée par le ministère de l'Agriculture consiste à oeuvrer en coordination avec celui de l'Industrie «pour se diriger définitivement vers la vente de son directement à l'éleveur ou aux usines productrices de fourrages pour animaux seulement et l'interdiction de leur vente libre en dehors des minoteries», préconise Abdelhafid Henni.
Il faut dire que le ministre de l'Agriculture aura à gérer une situation très particulière, puisqu'il sera entre le marteau des éleveurs qui presseront l'administration en agissant sur le prix de vente de la viande et l'enclume des consommateurs qui auront tôt fait de dénoncer une inflation qui vient s'ajouter à une situation déjà difficile.

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