L'Expression

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Fonds et convoitises

Habitué à arracher, de gré ou de force, des sommes conséquentes au titre de la «réparation» des «torts» et des «souffrances» subis, aussi bien lors de la Seconde Guerre mondiale qu'en d'autres circonstances, l'Etat hébreu vient de se singulariser en réclamant, par le biais d'un groupe de ressortissants, une indemnisation à partir des fonds libyens gelés à l'étranger. Avec un sens proverbial de l'opportunisme et de l'affairisme, des Israéliens ont exigé cette indemnisation, suite à une attaque survenue en 1973 contre des athlètes israéliens, en Allemagne, dont des rapports occidentaux attribuent une implication, plus ou moins établie, à la Libye qui aurait «apporté un soutien aux assaillants». La demande a été rejetée hier par le président de la commission du Parlement libyen, chargée de vérifier les avoirs de l'Etat gelés à l'étranger, Youssef al-Agouri, qui a justifié la décision de la commission parlementaire, en réponse aux poursuites engagées par des Israéliens, comme «une tentative de faire chanter l'État libyen et d'exploiter les circonstances que traverse le pays pour obtenir de l'argent». On ne saurait dire les choses plus crûment, le député ayant ajouté que la commission parlementaire «tient à préserver les fonds libyens gelés à l'étranger et ne permettra pas que les capacités du peuple libyen soient attaquées ou détournées». Il n'a pas, cependant, précisé si la démarche israélienne n'était pas appuyée par un appel du pied du Makhzen qui, en ces temps de convoitises et de travail de sape, ne saurait demeurer en reste. Le député al-Agouri, a eu raison de rappeler l'affaire de l'avion libyen, vol n°114, qui a été abattu par l'armée israélienne, en 1973, au Sinaï (Égypte), entraînant la mort de 108 citoyens libyens, «victimes de l'un des crimes aériens les plus horribles.» Et il a bien raison de demander à l'ONU de rouvrir ce dossier et d'instruire une plainte, avec des poursuites, contre les auteurs de ce crime «odieux qui a causé d'énormes pertes humaines et matérielles à la Libye», parfaitement en droit de réclamer une indemnisation plus que conséquente. Certes, pour cela, il faut disposer de tout un arsenal juridique et politique et ne l'a pas qui veut, surtout lorsqu'il s'agit de moyens qui dépassent le cadre étroit d'un Etat, aussi arrogant soit-il, pour s'inscrire dans une vaste toile à l'échelle planétaire. Encore heureux si les Libyens parviennent, seulement, à garder intacts les avoirs gelés qui déclenchent ces intenses convoitises et qui sont entre les mains, certains diraient les griffes, de banquiers opportunément sourcilleux.

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