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L’empire du poulet chute

S'il y a un secteur où l'informel règne en maître incontesté et incontestable, c'est bien celui de la filière avicole. Au moins 80% des professionnels du domaine exercent de façon informelle, défiant l'Etat avec ses structures et sa force publique. Mais tant que ça marchait, tout le monde y trouvait son compte. Les intervenants du secteur amassent des fortunes sur le dos des fellahs et du petit éleveur, et l'Etat s'offre une paix sociale sans grand fracas. L' aviculture dans notre pays affichait des chiffres éloquents. Selon les statistiques avancées par les organisations des consommateurs, l'Algérie compte 140 millions de poules et une production de 350 000 tonnes à 400 000 tonnes de viandes blanches et de 6 à 7 milliards d'oeufs par an. Certes, ces chiffres sont loin de la moyenne mondiale, mais leur impact social n'est pas négligeable. Ainsi, la filière avicole est pourvoyeuse de plus de 500 000 emplois et fait vivre plus de 2 millions de personnes. Mais l'équilibre était trop fragile pour résister à la moindre secousse externe que ni l'Etat ni les professionnels du secteur ne maîtrisent. Il faut noter à ce propos que pour faire tourner «la machine avicole», l'Algérie importe 80% des 2 500 000 tonnes d' aliments (maïs, tourteau de soja et complément minéral vitamines, des millions de poussins reproducteurs, des produits vétérinaires et des équipements. À la première alerte, le château informel s'effondre et c'est ce qui arriva en mars dernier, quand la grippe aviaire a décimé près de 1.5 million de poules pondeuses. Non relevée de cette catastrophe, la filière subit un nouveau cataclysme, celui de la flambée des prix des intrants à l'international. Les conséquences ont été terribles sur le double plan économique et social. Des milliers de professionnels ont abandonné la filière et des centaines de milliers de personnes ont perdu leurs emplois. Le monde du poulet est impitoyable. Que peut faire l'Etat dans une pareille situation? Comment agir dans un marécage de l'informel? L'Office national des aliments du bétail (Onab) a annoncé, en octobre dernier, une réduction du prix des poussins qui seront désormais vendus au niveau des unités régionales de l'Office à 100 DA l'unité pour faire baisser les prix de la volaille. Quelques semaines plus tard, il a été décidé même en Conseil des ministres l'importation temporaire d'intrants pour équilibrer les prix de la volaille. Mais aucune amélioration dans une filière qui agonise. Toutes ces mesures sont restées inefficaces. Lorsque la spéculation et la désorganisation dans la chaîne de production s'ajoutent à la perte du pouvoir d'achat, la maîtrise des prix devient impossible. C'est une logique économique dont l'empire du poulet pâtira de sa propre anarchie. 

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