L'Expression

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L’inoubliable Enrico Mattei

Son nom est lié pour l’éternité à l’Algérie. À sa guerre de Libération, aux négociations d’Évian qui l’ont conduite à son indépendance. Mais c’est sans doute dans le dossier du Sahara algérien, dont le sous-sol regorge de richesses en hydrocarbures notamment, sur lequel la délégation algérienne a été intransigeante, refusant de céder, ne serait-ce qu’un pouce de ce territoire, que ses conseils avisés ont été déterminants. Il faut dire que l’homme est un seigneur. Il avait balayé de la main l’offre de partage des zones de prospection au Sahara encore sous domination française. Il fera de l’indépendance de l’Algérie et des peuples à disposer librement de leur destin un de ses combats majeurs. Il armera les résistants algériens et participera à leur formation aux techniques de la guérilla. Plus que tout autre dossier, celui lié au Sahara touchera au plus profond les velléités de la partie française de conserver des intérêts majeurs dans le domaine vital de l’énergie, par lequel la France visait à construire un développement économique échappant à la tutelle des multinationales. Cet échec réveillera le démon de la vengeance froide. Elle se traduira malheureusement par l’élimination par les services spéciaux français, à quelque temps d’intervalle des deux personnes qu’elle considérait, à tort ou à raison, à l’origine de leur déconvenue, à savoir Salah Bouakouir, supposé être la «source», et Enrico Mattei, le «conseiller» censé devenir le concurrent le plus dangereux pour les intérêts français en Algérie au lendemain de son indépendance. Salah Bouakouir, un des rares Algériens sortis de l’École polytechnique, entré en 1947 au Gouvernement général de l’Algérie en qualité de directeur général du Commerce, de l’Énergie et de l’Industrie, mourra noyé en septembre 1961. Salah Bouakouir, qui travaillait étroitement avec le ministère de l’Armement et des Liaisons générales (MALG) et transmettait des documents confidentiels sur l’économie algérienne et sur les intentions de la France concernant le pétrole en Algérie, était devenu une cible de l’OAS et des services secrets français. Le 27 octobre 1962, lors d’un vol de Catane, en Sicile, vers l’aéroport de Milan-Linate, l’avion de Mattei, un Morane-Saulnier MS.760 Paris, s’écrasera dans les environs du petit village de Bascapè en Lombardie, pendant une tempête. En 1972, le cinéaste Francesco Rosi réalise L’Affaire Mattei (Il Caso Mattei), un film qui obtient la Palme d’or au Festival de Cannes, dans lequel il revient sur les circonstances de la mort d’Enrico Mattei. Il a tenté de démontrer que des milieux puissants avaient intérêt à éliminer l’ami inoubliable de la Révolution algérienne.

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