Le «point d’honneur» de l’Opep+
Les prix du pétrole végètent sous la barre des 80 dollars depuis quelques semaines avec le risque de s’enfoncer davantage. Même s’ils étaient soutenus de temps à autre par les conflits géopolitiques. Celui du Moyen-Orient, notamment région qui possède deux tiers des réserves de pétrole conventionnelles mondiales, où est impliqué l’Iran, un acteur clé du marché mondial du pétrole. Ciblé par des attaques de l’entité sioniste, Téhéran qui a fait la promesse de riposter énergiquement a aussi menacé de fermer, en représailles, le détroit d’Ormuz qui constitue de loin la principale voie de navigation connectant les riches pays pétroliers du Moyen-Orient avec les marchés asiatiques, européen et nord-américain.
Environ 21 millions de barils de brut y circulaient quotidiennement en 2022, selon l’Agence américaine de l’énergie (EIA). Cela représentait environ 20% de la consommation mondiale de pétrole liquide. Une voie commerciale essentielle du trafic international, empruntée par plus de 30% du commerce mondial de pétrole. Un scénario qui, apparemment, n’est pas près de se mettre en place. Le marché de l’or noir vogue ainsi au gré des communiqués et les prix qui semblaient plutôt plombés par une offre pléthorique qui risquait de s’amplifier davantage avec le retour progressif, annoncé, des coupes volontaires de 2,2 millions de barils par jour décidées par huit membres de l’Opep+ dont l’Algérie. Les cours de l’or noir qui n’allaient déjà pas bien risquaient de s’enfoncer un peu plus. Et le fait de ne pas voir « l’Alliance » l’organisation des pays exportateurs de pétrole, notamment qui à elle seule compte, environ, pour 35% de la production mondiale de pétrole ne pas bouger le petit doigt était interprété comme un signe d’impuissance.
La baisse récente des cours pétroliers est révélatrice de la perte d’influence de l’Opep, écrivait le 4 septembre dernier l’hebdomadaire français Le Point. L’Opep et ses alliés allaient apporter la preuve du contraire deux mois plus tard. Huit pays (Algérie, Arabie saoudite, Russie, Irak, Émirats arabes unis, Koweït, Kazakhstan et Oman), ont décidé, le 3 novembre, de prolonger, jusqu’à fin décembre 2024, leurs réductions volontaires supplémentaires de production. Un coup de fouet pour les prix de l’or noir qui progresseront de près de 3% lundi lors de leur première séance de cotation de la semaine. L’Opep+ a mis ainsi un point d’honneur pour démontrer qu’elle demeurait un acteur clé du marché pétrolier…