L'Expression

{{ temperature }}° C / {{ description }}

Cité introuvable.

Ne rougissons pas de vouloir la Lune

Sortis des entrailles du peuple, ils décident de prendre en main le destin d'une nation, ils avaient entre 20 et 30 ans en 1954. C'étaient les Ben Boulaïd, Krim, Ben M'hidi, Boudiaf, Didouche et Bitat. Des jeunes qui ont rêvé juste dans un environnement des plus hostiles, des plus dangereux et des plus contrariés et ils ont eu la courage d'oser conquérir l'impossible. Ils ont choisi la date du 1er Novembre 1954 pour prendre l'ennemi au dépourvu puisque occupé avec la fête catholique de la Toussaint qui coïncide avec le 1er Novembre et déclencher ainsi notre glorieuse Révolution. Il y a de cela 67 années. Quelques mois avant la déflagration du 1er Novembre 1954, le prestigieux quotidien français Le Monde pontifiait sous un gros titre en affirmant que l'Algérie restait une oasis de paix dans un Maghreb en flammes. Il faisait allusion au Maroc et surtout à la Tunisie avec les actions croissantes des fellagas. «Non, l'Algérie, corps central du grand oiseau qu'est le Maghreb, ne peut échapper à l'incendie qui a enflammé ses deux ailes», répliquait Bachir Hadj Ali sur l'hebdomadaire communiste algérien Liberté. Le Monde ignorait que l'apparente passivité des «indigènes» n'était qu'une posture de survie face au rouleau compresseur colonial. Il ignorait surtout que n'importe quel Algérien peut attester que le rêve de la délivrance massive par les armes, pour peu que l'occasion s'en présente, était une obsession. Mais que reste-t-il aujourd'hui de la flamme de novembre? À qui rêve la jeunesse algérienne précisément en ce mois de novembre 2021? Quels sont ses mythes fondateurs? Comment appréhende-t-elle l'Histoire de son pays? Est-elle fière de cette même Histoire que lui jalousent d'autres nations? Oscillant entre espoirs d'une vie meilleure souvent ailleurs, les jeunes Algériens obnubilés par le mirage d'un paradis outre-mer. Ils sont obsédés par le rêve d'un avenir meilleur au-delà des rivages quitte à périr. Un terrible constat difficilement contestable. Leur imputer l'entière responsabilité, c'est dédouaner toute la société de cet échec collectif. Les nations ambitieuses commémorent les grands événements de leur Histoire par une halte pour dresser leur bilan et s'investir davantage pour de nouvelles conquêtes. Il est temps pour nous de faire cette halte salvatrice et fructifier les valeurs qui ont permis à nos parents et grands-parents de réaliser la plus belle et plus héroïque révolution du XXe siècle. Ne rougissons pas de vouloir la Lune, il nous la faut!

De Quoi j'me Mêle

Placeholder

Découvrez toutes les anciennes éditions de votre journal préféré

Les + Populaires

(*) Période 7 derniers jours