L'Expression

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Quand un Zemmour peut en cacher un autre

Pendant que le pape François exhorte à une «fraternité dépassant les frontières pour promouvoir une intégration toujours plus nécessaire», après l'encyclique de novembre 2020 intitulée «Fratelli tutti» (tous frères), le sulfureux Eric Zemmour, porte-voix sans rire des partisans de la race aryenne a été éjecté hier de son pupitre sur la chaîne de prédilection qui ratisse, sans vergogne, dans les prés de l'extrême droite pour élargir son audience. C'est à la suite d'une injonction du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) à l'ensemble des médias français que la décision est tombée, leur demandant de décompter les interventions dans le débat politique, à sept mois de la tenue de la Présidentielle, en avril 2022. Voilà donc le polémiste caricatural privé de sa principale caisse de résonance, alors que l'éventualité, hypocritement entretenue, de sa candidature commence à agiter le paysage politique français, surtout à droite et dans l'extrême droite. Inutile de dire combien la chaîne «regrette» d'être contrainte de se séparer, momentanément, de celui qui avait commencé à sévir dans le quotidien le plus représentatif de la droite traditionnelle, avant de virer de bord. Ce qui n'empêche pas certains observateurs de s'interroger, non sans raison, sur les objectifs réels d'un individu connu pour ses outrances et condamné par deux fois pour «provocation à la haine raciale». Le fait que ses attaques permanentes et fielleuses concernent l'Islam et les communautés musulmanes, dans l'Hexagone et au-delà, tant il se croit porteur de la croix rédemptrice implique que son score, évalué par un récent sondage à 8%, sera un handicap pour les candidats de la droite et, à un degré moindre, pour Marine Le Pen, cheffe du Rassemblement national et probable rivale d'Emmanuel Macron, au second tour. Qu'importe les propos du triste sire sur son «envie» de jouer les trouble-fêtes, sachant que sa véritable ambition est de défrayer la chronique et de s'imposer de façon durable dans le champ politique franco-européen, le fait est que le débat présidentiel de 2022 va être encore dominé par les faux sujets de l'immigration et de l'identité cultuelle de la France, alors que les questions socio-économiques, sans cesse escamotées, prennent des dimensions dramatiques, comme on l'a vu avec la révolte des Gilets jaunes dont rien ne dit qu'elle soit réellement éteinte.

De Quoi j'me Mêle

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