Après la démonstration claire et nette de sa présence efficiente au sein de l'UA et de ses institutions lors du vote pour élire les membres du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l'Union africaine, élection au cours de laquelle l'Algérie s'est imposée par 30 voix contre 17 pour le rival marocain, nonobstant le report du vote final au mois prochain, notre pays vient de parachever son avancée avec l'obtention du poste éminemment stratégique de vice-présidence de la Commission de l'UA, l'instance exécutive de l'Organisation continentale. Notre ambassadeure d'Algérie à Addis-Abeba et représentante permanente auprès de l'Union africaine (UA), Mme Selma Malika Haddadi, a ainsi été élue en remplacement à ce poste de la Rwandaise Monique Nsanzabaganwa dont le mandat est arrivé à terme. Le scrutin à bulletins secrets a confirmé la place prépondérante de la candidate algérienne dont le brio, l'expérience et l'engagement ont lourdement pesé dans la balance, malgré les tentatives persistantes du Maroc qui, après l'échec du scrutin pour le CPS, a mis les bouchées doubles pour celui de la vice-présidence de la Commission. C'est une grande et légitime satisfaction pour l'Algérie qui n'a ménagé ni ses actions ni ses moyens pour conforter le continent dans son ambition légitime d'émancipation et de développement, notamment au niveau du Conseil de sécurité des Nations unies et dans la totalité des instances internationales majeures. Mme Selma Malika Haddadi a remporté une victoire brillante contre la concurrente marocaine avec un total de 33 voix, celle-ci ayant été éliminée au sixième et avant-dernier tour, et après le retrait des candidates libyenne au premier tour, et égyptienne au troisième. Concernant le poste de président de la Commission, c'est le Djiboutien Mahmoud Ali Youssouf qui a été choisi, hier, à Addis-Abeba, comme nouveau président de la Commission de l'Union africaine (UA). Mahmoud Ali Youssouf a été élu par 33 voix, obtenant ainsi la majorité des deux tiers requise lors du 38e Sommet annuel de l'organisation panafricaine. Il succède ainsi au Tchadien Moussa Faki Mahamat, qui a accompli deux mandats successifs, tels que le limitent les statuts de l'UA. Ministre djiboutien des Affaires étrangères depuis 2005, Mahmoud Ali Youssouf se donne, entre autres priorités, la mission de renforcer la gouvernance, la démocratie et les capacités institutionnelles de l'UA, de promouvoir la paix et la sécurité, de stimuler le développement économique et social, de développer les infrastructures, d'entreprendre une transition audacieuse face aux défis environnementaux, de soutenir l'avenir et la jeunesse, de l'emploi, de l'égalité des genres et de la diaspora africaine, ainsi que de promouvoir la place de l'Afrique sur la scène mondiale. Issu de l'Afrique de l'Ouest, dont c'est le tour en fonction du principe de rotation interrégionale observé par l'UA, le nouveau président de la Commission de l'UA entend aussi renforcer la sécurité régionale et favoriser l'unité au-delà des clivages linguistiques et culturels à travers le continent. Il a, de ce fait, affirmé que les Africains doivent veiller à renforcer sans cesse davantage le programme de la paix et de la sécurité en Afrique, convaincu que les ingérences étrangères ont surtout contribué à entraver les progrès auxquels ont droit tous les peuples du continent.
Les travaux de la 38e session ordinaire du Sommet des chefs d'État et de gouvernement de l'Union africaine (UA) se sont ouverts, hier matin à Addis-Abeba, avec la participation du président Abdelmadjid Tebboune. Le Sommet, qui dure deux jours, se déroule sous le thème de «La justice pour les Africains et les personnes d'ascendance africaine par les réparations». Les participants vont ainsi se consacrer à la promotion de cette cause importante, dès lors qu'elle vise à la réparation des préjudices historiques endurés par les peuples africains durant plusieurs siècles marqués par une colonisation ignoble et des massacres récurrents. Ce thème choisi par les chefs d'État et de gouvernement lors de la session précédente de la Conférence au sommet de l'UA, en février 2023, à Addis-Abeba, constitue un axe moteur du combat pour la dignité et la souveraineté du continent, résolument tourné vers l'avenir en matière de développement et d'appropriation de son destin. Ces travaux se caractérisent, comme chaque année, par la participation des représentants de plusieurs organisations internationales et régionales, et nul doute que le temps fort en sera cette question de la réparation due aux Africains et aux personnes d'ascendance africaine pour toutes les atrocités de masse qu'ils ont subies. Comme aussi le Sommet donnera lieu à de multiples initiatives pour réparer nombre d'injustices historiques conséquentes aux exactions coloniales, à l'esclavage et à la discrimination systémique dont l'apartheid est le pôle extrême. L'objectif sera, à cet égard, d'obtenir la reconnaissance des méfaits, les réparations financières y afférentes, la restitution des terres spoliées, la restauration et la sauvegarde culturelles, les réformes politiques et institutionnelles nécessaires, la responsabilité dans les instances internationales ainsi que l'autonomisation des communautés.