L'Expression

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L'Afrique encore malade des coups d'état

La leçon guinéenne

Condamné par la communauté internationale, l'Union africaine et la Cédéao, le coup d'Etat en Guinée confirme la tendance à l'instabilité chronique dont est tributaire l'Afrique de l'Ouest, pour des raisons multiples et souvent exogènes. Si quelques rares pays, à l'expérience similaire, ont aussitôt applaudi la manoeuvre, le fait est que la désapprobation s'avère unanime, notamment de la part de l'UA dont les principes recèlent, entre autres dogmes, l'exigence d'un strict respect de l'ordre constitutionnel. Plus facile à dire qu'à faire, si l'on juge par les vagues de contestation qui ont conduit, ici et là, à ces coups de force pour changer l'ordre des choses en écho à la revendication populaire. Ce qui est arrivé à Alpha Condé ressemble, trait pour trait, à ce qui a emporté, avant lui, son homologue malien, Ibrahim Boubacar Keita. Mais, par-delà ces considérations, reste le fait que pour l'Afrique, cet énième coup d'Etat est un recul manifeste. Il signifie que l'irruption du militaire dans le champ politique n'est pas prête à disparaître et que la malédiction dont semble affligé le continent se nourrit des maux conjugués du sous-développement et de la misère afférente alors que, partout, les richesses naturelles sont exploitées au profit de puissances étrangères, pour la plupart longtemps colonisatrices de ces terres et de ces biens. L'image diffusée d'un colonel Mamady Doumbouya, ancien combattant de la Légion étrangère française, et d'un Alpha Condé, avachi sur un divan et visiblement assommé par l'épreuve de l'arrestation musclée, apparaîtra longtemps comme une nouvelle et insupportable offense aux grands principes de l'Union africaine. Mais par qui et pourquoi? D'abord, elle est la conséquence des dérives de ces dirigeants eux-mêmes, volontiers enclins à perpétuer leur statut d'homme providentiel pendant des décennies, malgré la contestation de forces nouvelles et d'une jeunesse avide d'arracher un libre-arbitre politique, condition impérative pour s'affranchir du bourbier socio-économique. Même si la pandémie de Covid-19 a aggravé la paupérisation dans tout le continent, il n'en demeure pas moins que les mêmes causes produisent les mêmes effets et que le malaise social découle du constat selon lequel ces dirigeants constituent l'obstacle majeur à une réelle émergence des populations réduites à une pauvreté extrême. Et chaque fois, le scénario est le même qui impose une phase de transition dont les contours restent souvent vagues et tributaires d'aléas et de non-dits.
En Guinée, le chemin est plus incertain encore, alors que le pays soufflera, le 2 octobre prochain, la 63ème bougie du recouvrement de son indépendance.
Un événement à la fois triste et réducteur qui pousse à dire, en tout état de cause, que certains dirigeants de pays africains auraient pu faire mieux, beaucoup mieux, s'ils étaient seulement des patriotes convaincus, ambitionnant de servir leur peuple et non de s'en servir. 

De Quoi j'me Mêle

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