L'Expression

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Pressions accrues sur les dirigeants de la transition au Mali

La voie de la raison

L'autorité de la transition au Mali voit l'étau se resserrer malgré un discours patriotique appelant le peuple malien à manifester contre les nouvelles sanctions infligées par la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao). La France et l'Union européenne dont elle assume la présidence tournante ont pris le relais pour afficher un soutien à la «position très claire et ferme» de la Cédéao face aux «dérives de la junte», selon le président Emmanuel Macron qui annonce que l'UE va, à son tour, prendre d'autres sanctions contre Bamako. Idem pour les Etats-Unis dont l'ambassadrice à l'ONU, Linda Thomas-Greenfield, a affirmé, lors d'une réunion du Conseil de sécurité, qu'un délai de cinq années, comme l'ont demandé les colonels pour passer la main aux civils, «prolonge la douleur» des Maliens, plongés dans une profonde crise sécuritaire et politique, depuis le déclenchement d'insurrections indépendantiste et terroriste en 2012. De fait, le Mali vit au coeur de l'instabilité sahélienne et sa plongée dans une régression, aussi féconde soit-elle, sera synonyme d'une nette aggravation de la situation sécuritaire pour l'ensemble de la région.
C'est cette préoccupation qui conduit l'Algérie à appeler à un retour raisonnable à l'ordre constitutionnel, prenant en ligne de compte les souffrances du peuple frère malien, et prônant, en sa qualité de chef de file de la médiation internationale au Mali, une démarche rationnelle pour résoudre la crise actuelle. L'exigence d'un retour des civils au pouvoir est en soi un principe incontournable, compte tenu des résolutions pertinentes de l'ONU et de l'Union africaine. En décidant, dimanche dernier, la fermeture des frontières avec le Mali et un embargo commercial et financier, la Cédéao a certes pris à la gorge l'autorité de transition mais elle a, aussi et surtout, accentué le drame socio-économique que vit la population malienne dans son ensemble, depuis de nombreuses années. Dès lors, on peut se demander si l'effet de ces mesures de rétorsion ne va pas précipiter le pays dans une dérive sans commune mesure avec l'objectif recherché. La France a proposé au Conseil de sécurité l'adoption d'une résolution pour soutenir les sanctions de la Cédéao mais le texte s'est heurté au double veto de la Russie et de la Chine.
Preuve que des enjeux se télescopent autour du Mali depuis que la France a accusé Bamako de rechercher le soutien des mercenaires de Wagner, une accusation réitérée mardi dernier par le MAE Jean-Yves Le Drian. «Ce qui se passe au Mali est une véritable fuite en avant de la junte au pouvoir qui, au mépris de ses engagements, souhaite confisquer le pouvoir pendant des années et priver le peuple malien de ses choix démocratiques», a-t-il assuré. Dans toute cette agitation fébrile, la démarche de l'Algérie reste logique et mesurée, sachant que notre pays ne nourrit aucun calcul ni recherche d'un quelconque intérêt sinon celui d'une stabilité et d'une sécurité commune à tous les peuples de la région. D'où l'appel du président Tebboune aux dirigeants
maliens afin de privilégier «une attitude responsable et constructive» pour parvenir à la décision «raisonnable et justifiable d'une période de transition d'une durée ferme de douze à seize mois». Un appel qui place au-dessus de toute considération d'ordre politique et économique les intérêts supérieurs du peuple malien et de ses voisins immédiats. 

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