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Une étude du magazine américain Foreign Policy l’a révélé

Le Makhzen dans un bourbier

Bourita n’arrive plus à enchanter la vulgaire réalité du royaume après avoir vidé sa besace garnie de subterfuges. De déconfiture en humiliation, la diplomatie marocaine s’enfonce dans la gadoue.

La gloire de l'imposture ne dure jamais. Nasser Bourita, ministre marocain des Affaires étrangères, vient de l'apprendre à ses dépens. Dans une analyse publiée, il y a quelques jours, le Foreign Policy, un prestigieux magazine politique américain, a expliqué avec art et arguments que la diplomatie marocaine est plongée dans un inextricable bourbier. Précis, le magazine affirme que le responsable de ce désastre n'est autre que Nasser Bourita.
L'analyse est d'autant plus percutante qu'elle vient d'une citoyenne marocaine, Samia Errazzouki, journaliste et doctorante à l'université de Californie. «Pendant longtemps, le Maroc a été le chouchou des cercles politiques de Washington. (...) Aujourd'hui, cependant, le consensus bipartite autrefois inébranlable des États-Unis sur le Maroc s'est éloigné du principe du soutien indéfectible», écrit Samia Errazzouki. Selon cette analyste, la reconnaissance de la «marocanité du Sahara occidental» par l'ex-président Donald Trump n'a été qu'un simple détail dans la relation entre les deux pays. De la poudre aux yeux car la réalité est tout autre. «Malgré la volte-face de Washington sur le Sahara occidental, l'ancien chouchou des cercles politiques américains est plus isolé que jamais», note la doctorante à l'université de Californie. Les contrariétés marocaines remontent à la campagne présidentielle américaine de 2016, lorsque Mohammed VI s'est aligné sur le camp de Clinton au détriment de Donald Trump, puisqu' «il avait promis 12 millions de dollars à la Fondation Clinton», rappelle Errazzouki.
Pendant tout le mandat de Trump, il n'a eu aucune réunion officielle avec le roi Mohammed VI. La seule fois où les deux chefs d'État étaient proches «c'était en 2018 lors de la cérémonie du centenaire de l'armistice en France lorsque leurs images sont devenues virales: Trump regardait alors Mohammed VI assoupi», rappelle encore l'universitaire avec ironie. Piégé, Bourita a pris pour argent comptant des promesses sans lendemains. La reconnaissance de la marocanité du Sahara occidental qui se veut être le socle de relations solides entre Washington et Rabat s'avère presque impossible à mettre en oeuvre. Pis encore, la nouvelle administration américaine tourne le dos au Makhzen. Samia Errazzouki a listé les revers subis par le Maroc de la part des États-Unis: blocage par le Congrès de l'ouverture d'un consulat dans la ville sahraouie de Dakhla, refus de vendre des drones, aide militaire conditionnée par la recherche par Rabat d'une solution politique mutuellement acceptable au Sahara occidental, opposition d'une partie de l'establishment américain à la déclaration de reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental...
L'analyse vient rappeler au Makhzen que la diplomatie à la Bourita n'est que de la propagande et bavardage mensonger. «Le Maroc court le risque de sombrer dans l'isolement et l'hostilité. Avec son approche agressive de la diplomatie, le Maroc fait très peu pour éloigner la région d'un avenir sombre de conflits et d'instabilité», a regretté l'analyse du Foreign Policy.
On ne compte plus les bêtises du Makhzen qui, depuis une année, s'est illustré par des guerres diplomatiques tout aussi vaines qu'inutiles: en mars 2021, le Maroc de Bourita s'en prend à la puissante Allemagne. Parce que Berlin n'a pas caché sa réprobation sur la décision de Donald Trump reconnaissant la souveraineté du Maroc sur les territoires occupés du Sahara occidental en échange d'une normalisation avec l'entité sioniste. C'est donc sous une forme de «sanction» que le Maroc a réagi envers un pays qui, 2 mois plus tôt, lui signe un chèque de 1,387 milliard d'euros pour l'aider à se relever de la pandémie de Covid-19. Après l'Allemagne, c'est l'Espagne. Encore une fois, parce que l'Espagne a refusé de cautionner la démarche marocaine. En toute logique, Madrid s'est alignée sur la position de l'ONU et, comme le reste de l'Europe, elle mise, sinon sur un référendum d'autodétermination, du moins sur une solution négociée pour achever la décolonisation. De déconfiture en humiliation, la diplomatie marocaine s'enfonce dans la gadoue. Bourita n'arrive plus à enchanter la vulgaire réalité du royaume après avoir vidé toute sa besace garnie de subterfuges.

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