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Un pays morcelé par la guerre

Les clés de la crise syrienne

Outre le nord-ouest dominé par HTS et les rebelles, le Nord-Est syrien est sous contrôle des Kurdes, regroupés au sein des Forces démocratiques syriennes (FDS) qui ont mis à profit l’affaiblissement du gouvernement et sont alliés au chef de file de l’ex-coalition internationale, les États-Unis.

Sous la houlette du groupe terroriste Hayat Tahrir al-Shem (HTS), des factions rebelles, dont certaines sont soutenues par la Turquie, ont lancé, à partir du nord de la Syrie, une offensive fulgurante sur la ville d'Alep, contraignant l'armée arabe syrienne à se retirer de la seconde ville du pays, une métropole à caractère économique et historique. Cette offensive constitue un tournant dans le conflit qui caractérise la scène syrienne depuis 2011 et elle vient menacer le fragile rapport de force imposé par les autorités syriennes depuis octobre 2015, grâce au soutien décisif de la Russie et de l'Iran, ses alliés face aux manoeuvres adverses pilotées par la Turquie et la coalition internationale que guident les États-Unis.
Le conflit qui dure depuis 13 ans a quelque peu morcelé la Syrie, même si l'intervention russe a permis aux dirigeants syriens de récupérer la majeure partie du territoire, entre 2015 et 2019, chassant les terroristes HTS et les rebelles de nombreuses villes pour les contenir dans la région d'Idlib, frontalière de la Turquie. HTS, branche locale d'Al Qaïda, et les groupes rebelles dominaient, avant la récente offensive sur Alep, l'ultime poche d'opposition armée au gouvernement syrien dans le nord-ouest du pays, notamment la région d'Idlib et la ville éponyme ainsi que quelques zones disséminées entre Alep, Hama et Lattaquié. Mis à part des assauts sporadiques de l'aviation syrienne soutenue par les forces aérospatiales russes, le conflit aura connu une sorte de faux apaisement au cours des cinq dernières années. Pourtant, il reste caractérisé par le fait que, dans la province d'Idlib, 5 millions d'habitants sont concentrés sur 3 000 km2 après avoir été déplacés de force par l'offensive de l'armée syrienne et de ses alliés russe et iranien entre 2015 et 2019, comme à Alep, Hama et Lattaquié.
En lançant leur offensive éclair, HTS et les rebelles ont repris en 48 heures à peine plusieurs territoires dont une partie de ces villes.
Au début du conflit, en 2011, l'armée syrienne avait perdu la majorité du territoire face aux attaques meurtrières des forces d'opposition, rebelles, terroristes et jihadistes du groupe État islamique (EI) avant que l'intervention russe, plaidée à Moscou par le général Qassem Souleimani, chef de la Force Al Qods des Gardiens de la Révolution, assassiné en 2019 dans une attaque de drone américain ordonnée par Donald Trump, ne vienne changer la donne. Depuis, le gouvernement du président Al-Assad contrôlait les deux tiers de la Syrie, avec quelque 12 millions de ressortissants tandis que 6 autres millions, au moins, étaient déplacés, 3 millions dans la province d'Idlib et 3 autres millions réfugiés en Turquie. D'où la volonté d'Ankara d'imposer d'une manière ou d'une autre leur retour en Syrie, avec comme condition une réforme «démocratique» du pouvoir en place.
Si les régions d'Alep, Hama et Lattaquié restent toujours instables, le gouvernement syrien garde la mainmise sur la capitale, Damas, une grande partie du littoral, la province de Homs et celles de Deraa et Soueida.
La Russie dispose, pour sa part, d'une base aérienne à Hmeimim, dans la région de Lattaquié, et d'une base navale au port de Tartous.
Outre le nord-ouest dominé par HTS et les rebelles, le nord-est est sous contrôle des Kurdes, regroupés au sein des Forces démocratiques syriennes (FDS) qui ont mis à profit l'affaiblissement du gouvernement syrien et leur allégeance au chef de file de la coalition internationale, les États-Unis. Ceux-ci ont confisqué la zone pétrolière de Deir Ezzor, encourageant les Kurdes à élargir leur «administration autonome» dans les zones nord et est de la Syrie, malgré des raids sporadiques de l'aviation turque, Ankara les qualifiant de terroristes complices du PKK. La population dans ces zones kurdes est d'environ 3 millions de personnes.
Le contingent américain est aussi présent, outre à Deir Ezzor, dans la base stratégique d'Al Tanef, près de la frontière irakienne. Quant à l'armée turque, elle est positionnée sur une bande territoriale entre Afrine et Ras al-Aïn où on compte environ 1,5 million de personnes. Dans l'offensive contre Alep, les rebelles pro-turcs ont pris l'enclave de Tal Rifaat, jusque-là aux mains des Kurdes. Pour parachever cette cartographie du conflit, il convient de souligner que Daesh, chassé des vastes zones conquises en Syrie et en Irak en 2014, est toujours présent dans le désert syrien et mène des attaques sanglantes contre l'armée syrienne, les Kurdes des FDS et la population civile.

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