Violents combats dans le nord de Ghaza
Premier déchargement d'aide sur la côte ghazaouie
L'entité sioniste a annoncé jeudi son intention d'»intensifier» son agression au sol, à Rafah, où l'objectif affiché est de poursuivre le nettoyage ethnique, malgré les mises en garde de la communauté internationale.
De violents combats opposaient vendredi l'armée sioniste aux combattants du Hamas dans la bande de Ghaza, où après des jours de blocage de l'aide humanitaire, un premier déchargement a commencé sur la jetée provisoire mise en place par les Etats-Unis.
Au huitième mois de l'agression barbare sioniste contre le mouvement de résistance palestinien, l'armée israélienne a mené vendredi à Jabalia les combats «peut-être les plus acharnés» dans cette zone du nord de la bande de Ghaza depuis le début de son agression contre le territoire palestinien le 27 octobre.
Le camp de réfugiés de Jabalia a été également visé par des bombardements aériens et tirs d'artillerie, selon des témoins. Six personnes ont été tuées dans leur habitation bombardée, selon la Défense civile palestinienne.
L'armée sioniste a terminé son attaque meurtrière dans le quartier de Zeitoun à Ghaza-Ville (nord), après une semaine de «raids précis», faisant plus de 90 martyrs. Plus de à 35.386 martyrs et 79.366 blessés, essentiellement des enfants et des femmes, sont à déplorer depuis le 7 octobre, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Ghaza dirigé par le mouvement de résistance palestinien. Après des jours de blocage sioniste des arrivées d'aide humanitaire dans le territoire palestinien assiégé et menacé de famine, l'armée américaine a annoncé qu'une première cargaison avait commencé à être déchargée vendredi via la jetée provisoire arrimée sur la côte de la bande de Ghaza. Elle a également annoncé l'arrivée «d'environ 500 tonnes (d'aide) dans les prochains jours».»Nous finalisons nos plans opérationnels pour nous assurer que nous sommes prêts à gérer» cette aide, a indiqué de son côté l'agence humanitaire de l'ONU (Ocha), assurant toutefois que la voie terrestre reste «la plus viable et la plus efficace».
A l'extrême sud du territoire palestinien, à Rafah, la branche armée du Hamas, les brigades Ezzedine al-Qassam, a affirmé avoir ciblé avec des tirs d'obus des troupes sionistes «stationnées au poste frontière» avec l'Egypte.
La marine sioniste a mené des tirs sur la côte de Rafah où des milliers de déplacés continuent de chercher un autre refuge après des frappes nocturnes qui ont fait des blessés, selon l'hôpital koweïtien de la ville. L'entité sioniste a annoncé jeudi son intention d'»intensifier» son agression au sol, à Rafah, où l'objectif affiché est de poursuivre le nettoyage ethnique, malgré les mises en garde de la communauté internationale pour la population civile dans cette ville où s'entassent des centaines de milliers de déplacés. Treize pays -Japon, Canada, Nouvelle-Zélande, Royaume-Uni, Australie, Corée du Sud et sept Etats membres de l'UE dont la France- lui ont adressé un appel conjoint à ne pas lancer d'agression de grande ampleur sur Rafah, qualifiée de «décisive» par le Premier ministre extrémiste Benjamin Netanyahu. Dans leur appel commun, les 13 pays réclament aussi «des efforts supplémentaires» pour améliorer les flux d'entrée de l'aide international «par tous les points de passage concernés, y compris celui de Rafah». Depuis que l l'armée sioniste a ordonné aux civils de quitter les secteurs est de Rafah le 6 mai en prévision d'une offensive terrestre d'envergure, «600.000 personnes ont fui», selon l'ONU. Depuis, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) n'a reçu aucune fourniture médicale dans la bande de Ghaza, a-t-elle a indiqué vendredi. «Nous avons réussi à distribuer quelques fournitures mais il en manque encore beaucoup, notamment le carburant nécessaire au fonctionnement des hôpitaux», a déclaré un porte-parole de l'organisation à Genève, Tarik Jasarevic. Sur les 2,4 millions d'habitants de la bande de Ghaza, quelque 1,4 million de personnes, habitants et personnes déplacées par les combats, se trouvaient jusque-là dans cette ville adossée à la frontière fermée avec l'Egypte.»Les gens sont terrifiés et essaient de s'enfuir» vers le nord et la côte, «c'est très difficile, car il n'y a pas d'itinéraire sûr pour sortir de Rafah et il n'y a certainement pas de destination sûre à Ghaza», a décrit Jens Laerke, porte-parole de l'Ocha.
A La Haye, au deuxième jour d'audience devant la plus haute juridiction de l'ONU saisie par l'Afrique du Sud, la CI J doit se prononcer sur la campagne «génocidaire» de l'entité sioniste à Rafah.