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L'ayatollah Khamenei qualifie de «grosse erreur» des propos du MAE Zarif

Un avertissement lourd de sens

Cette fuite ne doit rien au hasard, dès lors qu'elle s'est produite à moins de deux mois de l'élection présidentielle.

Jamais auparavant le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zariv, n'a été dans une position aussi inconfortable que depuis la révélation par des médias de ses propos quant à la primauté du militaire sur la diplomatie, dans son pays. Propos formulés en off mais dont la fuite a été organisée pour déstabiliser le diplomate, proche du président Rohani. Intervenant dans ce débat qui agite le microcosme politique iranien, le guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, a dénoncé «une grosse erreur» du chef de la diplomatie, une semaine après la fuite de l'enregistrement dans lequel Mohammad Javad Zarif semble critiquer l'influence de l'armée. Largement relayés par les médias étrangers dont le New York Times, cette déclaration confidentielle, extraite d'un entretien de plusieurs heures, a fait l'effet d'une véritable bombe en Iran où les critiques sont de plus en plus nombreuses et virulentes. Les conservateurs n'en espéraient pas moins, et c'est avec force qu'ils accusent le MAE iranien de mettre en cause les grandes lignes de la politique de la République islamique.
Cette fuite ne doit rien au hasard, dès lors qu'elle s'est produite à moins de deux mois de l'élection présidentielle, pour laquelle les partisans de l'ancien président Ahmadinedjad sont en train d'aiguiser les armes, et impacte nécessairement les pourparlers que mène l'Iran avec les grandes puissances pour relancer l'accord moribond de 2015 sur son programme nucléaire. La réaction du président Hassan Rohani et de son gouvernement qui a ordonné une «enquête» sur ce qu'il qualifie de «complot» pour identifier le ou les auteurs du «vol» de l'enregistrement des propos de Zariv n'a pas suffi à tempérer les critiques.
Dans le New York Times qui en a publié un extrait, le MAE iranien disait: «En République islamique, le champ militaire règne. J'ai sacrifié la diplomatie au (profit) du champ militaire qui doit être au service de la diplomatie.» La référence au rôle majeur du général Kassem Souleimani, tué par un drone américain à Baghdad, en janvier 2020, paraît évidente aux yeux des critiques de l'action de Javad Zariv. Souleimani était incontournable en Syrie et en Irak, notamment mais aussi au Yémen et au Liban.
Le chef de la force El Qods, une unité spéciale des Gardiens de la Révolution chargée des opérations extérieures, avait acquis une solide réputation de fer de lance de la politique iranienne dans la région moyen-orientale, devenant l'ennemi à abattre pour l'entité sioniste et l'administration américaine de Donald Trump. Sa mort en a fait, par contre, un héros et un martyr pour la grande majorité des Iraniens. Zariv peut regretter sincèrement cette fuite de ses propos qui nourrissent des «querelles intestines» tout en arguant que son but était de mettre l'accent sur «la nécessité d'un ajustement intelligent de la relation entre ces deux ailes» de la politique du pays que sont la diplomatie et l'action militaire. Le grand ayatollah Khamenei a jugé, hier, que cette affaire constitue «une répétition des remarques hostiles de nos ennemis» et «qu' aucun responsable de la République islamique ne doit commettre» une telle erreur. Un avertissement qui résonne comme une sévère mise en garde.

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