L'Expression

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Boire la Méditerranée en s’aidant du soleil

La solution est le développement des eaux non conventionnelles en très grande quantité. On parle là de milliards de m3 par an.

Le risque est majeur. Il n'est pas de nature sécuritaire, politique ou social, mais à moyen terme, les conséquences seront justement politiques, sécuritaires et sociales. Lorsque l'eau vient à manquer, comme c'est le cas depuis des mois, le gouvernement s'en trouve désarmé. Le précieux liquide ne s'achète pas. Il n'a pas de prix. Il n'existe, pour ainsi dire, pas de solution humaine immédiate, pour faire face à un état de sécheresse. Il n'y a rien à négocier avec aucun corps intermédiaire ou un quelconque représentant de la société. La catastrophe climatique s'impose à tous. La réponse ne saurait sortir d'un conciliabule entre technocrates ou responsables politiques. Les impacts d'un scénario de sécheresse dure, à l'image de celle que nous vivons en Algérie, auront forcément des prolongements sociaux. Les Algériens voudront de l'eau et le réclameront dans la rue. En face, l'Etat ne pourra rien y faire, sauf tenter d'expliquer la complexité de la situation. Une foule en colère ne discute pas. C'est bien connu.
Après plusieurs décennies de captation du précieux liquide avec plus ou moins de succès, mais également des échecs cuisants, le pays se retrouve 20 années après la fameuse crise de 2001 où l'on avait envisagé l'importation de l'eau pour sauver Alger, dans l'expectative. S'il faut en tirer une leçon, ce serait que la démarche adoptée a manqué de perspicacité, qu'elle n'a pas mis la population véritablement à l'abri.
Aujourd'hui, le pays est face à un immense défi. Celui de sa survie. L'Etat se doit de trouver la réponse définitive à cette crise récurrente, d'ailleurs prévue par l'ensemble des climatologues. L'Algérie est dans la région de la planète la plus affectée par le dérèglement climatique. La solution est le développement des eaux non conventionnelles en très grande quantité. On parle là de milliards de m3 par an. Et pour mobiliser cet énorme volume, il faut des tonnes et des tonnes d'énergie. La gaffe sera de céder à la facilité en se tournant vers le gaz. C'est exactement ce qu'il ne faut pas faire. La seule véritable énergie susceptible de pérenniser l'alimentation en eau non conventionnelle, n'est autre que l'énergie solaire.
On croit savoir que la technologie de dessalement de l'eau de mer par le biais de l'énergie solaire est disponible en Algérie pour la simple raison que son concepteur est algérien. Aussi, les responsables de la future agence versée dans le dessalement de l'eau de mer, seront bien inspirés de l'adopter dans le programme de réalisation des nouvelles stations. Cela permettra d'économiser le gaz qui sera destiné à l'exportation. Le renouvelable garantira, à terme, un approvisionnement à bas coût. L'eau qui sortira des usines de dessalement sera quasi gratuite après la rentabilisation des installations. Ainsi présentée, l'équation paraît simple, mais encore faut-il imaginer et déployer un plan très ambitieux de production de plusieurs milliards de m3 d'eau annuellement. Les pays qui ont réussi pareille prouesse se comptent sur les doigts d'une seule main. Mais l'Algérie n'a d'autres choix que de réaliser l'exploit qui consiste à mobiliser l'eau de la Méditerranée en s'aidant du soleil. Il y a quelques décennies on aurait comparé cela à de la science-fiction. Mais c'est la réalité que vit le pays présentement. C'est une question de vie ou de mort.

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