L'Expression

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Centres de torture à l’est du pays

Ces vestiges des atrocités coloniales

Pendant la guerre d’Algérie, l’armée de la France coloniale a recouru de façon quasi systématique à la torture contre les Algériens, pour faire étouffer les bastions de la guerre de Libération nationale.

Pour étouffer la guerre lancée par le Front de Libération nationale (FLN), l'insurrection du peuple en quête d'indépendance, la France coloniale a fait de la torture «l'arme reine du conflit». Des centres de détention et de tortures ont été construits un peu partout en Algérie. D'est en ouest, du nord au sud, la torture a été pratiquée tout au long de la guerre d'Algérie, elle a été impulsée et couverte par les autorités militaires et politiques françaises. Les populations de la région est du pays ont été soumises tout autant que leurs concitoyens algériens aux pires sévices et tortures horribles dans les caves et les sous-sols des centres de détention, créés pour les uns et transformés pour les autres. Mais aussi bien les uns que les autres, la vocation est la même. Torturer à en éprouver une jouissance hors du commun.
L'armée française, les forces de police, l'OAS et les barbouzes ont pratiqué tous les sévices et les atrocités possibles afin d'éteindre l'étincelle de la révolution populaire qui a retenti un 1er Novembre 1954, dans toute l'Algérie. Une date qui a donné aux Algériens l'espoir de vivre une indépendance sous le sceau du sacrifice. Si ce dernier n'est pas acquis au champ d'honneur, la compensation est de mourir martyr dans les geôles et les caves des centres de détention et de torture. D' Annaba jusqu'à Batna en passant par Guelma et El Tarf, les mémoires se croisent chaque 1er Novembre, sur le chemin de l'histoire sanglante d'un peuple, dont le seul crime était de s'être révolté contre le colonialisme. Celui-ci barbare de nature a utilisé tous les objets et les moyens, lors des tortures pratiquées dans ses centres de détention. à l'exemple du centre de torture créé par l'administration coloniale à Bordj Nem à Dréan (El Tarf). En réalité Bordj Nem est le nom d'une villa, propriété d'un riche colon qui exploitait des dizaines d'hectares de terres agricoles dans les environs de Dréan.
La bâtisse comptait plusieurs sous-sols que l'administration coloniale avait transformés, en 1956, en lieux de torture et de détention d'Algériens durant la Révolution. Les témoignages d' Oumhani Bousriha, une moussabila de sa catégorie, alors âgée de 18 ans, capturée par l'armée française le 13 octobre 1959. Elle a été placée en détention au centre de Bordj Nem (El Tarf) torturée le jour et violée la nuit pendant trois mois par des militaires français: «J'étais allongée nue, toujours nue. Ils pouvaient venir, à n'importe quel moment de la journée comme de la nuit», dit-elle, avant de se perdre dans l'ombre d'une mémoire encore meurtrie. Elle n'avait dès lors qu'un seul souhait mourir «et pourtant je me sentais déjà morte», a ajouté la nonagénaire alourdie par une mémoire qui ne lui a pas fait oublier les souvenirs de Bordj Nem.

Une violence à dessein
D'une wilaya à l'autre, la mémoire de l'Histoire garde encore les séquelles de la torture pratiquée par la France coloniale. Et oui, les victimes sont les mêmes et les auteurs de la barbarie aussi. Seul le lieu change. Batna ou les Aurès cette fierté de l'Est algérien, dont les populations ont également payé un lourd tribut pour cette indépendance si chère à leurs coeurs et au coeur de tout Algérien. Car la torture pratiquée à Bordj Nem ou à Batna était la même, si ce n'est plus atroce encore. Le centre de «Bordj Bensdira» est l'un des lieux de torture construits par la France coloniale dans la région des Aurès. Les tortionnaires y avaient utilisé les méthodes les plus odieuses de torture sur les populations de la wilaya de Batna dans l'espoir de contrecarrer la marche de la glorieuse Révolution. Mais rien n'y fait, l'heure de ‘'Liberté'' a sonné, il s'attelle. Tel a été le mot d'ordre des Algériens à travers l'ensemble du pays. Les Batnis qui ont eu l'horreur de donner aux douze coups de minuit, dans la nuit du 1er novembre, le premier coup de rafale de balles, annonçant le déclenchement de la guerre de libération.
La mobilisation on ne peut moins espérer pour les moudjahidine de cette wilaya, dont les populations ont payé le prix fort, pour son soutien et son adhésion à la cause juste, de son représentant unique et légitime le Front de Libération nationale (FLN). La répression passait par les tueries, les bombardements et les interpellations des populations, pour allégeance au maquis. Les prisonniers étaient conduits dans les centres de torture à Batna, dont celui de Thlath, à Theniet El Abed où, tous les sévices sont pratiqués sous l'oeil du sanguinaire capitaine Cazenove, surnommé le «boucher». Ce sinistre lieu garde encore à l'intérieur de ses murs les cris et les hurlements de douleur des prisonniers internés. Selon les récits de Kouachi, fils de chahid, son père a été emprisonné dans ce lieu maudit et n'est sorti que dépouille, après avoir été sarcophagé dans une boîte en bois. Les survivants extrêmement rares, comme lui ont raconté les sévices des membres de sa famille, Kouachi nous rapporte que des clous étaient plantés dans les mains et les pieds des victimes et même dans les parties sensibles du corps. Au regard, et même à l'état de ruine, l'usure du temps n'a pas eu de prise sur ce bâtiment de pierre, composé de bureaux administratifs pourvus de hautes fenêtres et de carrelages colorés. Sur un côté de la cour, on pouvait voir un escalier en bois et un bassin en pierre que l'on remplissait d'eau pour y plonger des prisonniers, témoin d'une France coloniale qui se targue aujourd'hui des droits de l'homme et de l'humanité..., oubliant ses exactions commises sur les Algériens. Autres lieux, mêmes souvenirs de mémoire ébranlée par la torture exercée par les bourreaux de l'armée française sur les Algériens. Il s'agit du centre de torture colonial de «Bordj Bensdira» à Chomra également à Batna. Bordj Bensdira est l'un des lieux de torture construits par la France coloniale dans la région des Aurès.

Méthodes abjectes
Les tortionnaires avaient recouru aux méthodes les plus abjectes de torture sur les prisonniers algériens, dans le but de réprimer la marche de la glorieuse Révolution. Le lieu témoigne jusqu'à ce jour des crimes contre l'humanité perpétrés par l'occupant tout au long de la guerre de Libération nationale. Rien qu'à se dresser devant ses murs, ce centre de détention et de torture continue, plusieurs décennies après, à donner la chair de poule. On a l'impression d'entendre les hurlements des victimes sous la torture. Un sentiment étrange s'empare de nous et nous emporte le temps d'une seconde pour imaginer le courage des victimes pour supporter une telle atrocité. Ici comme ailleurs, les sévices et l'horreur sont identiques. Comme si la torture était une leçon que la France coloniale a enseigné à son armée. En effet, toutes les méthodes sont identiques dans tous les centres de torture, avec des pratiques innovantes dans d'autres centres. Comme ce fut le cas dans la wilaya de Guelma. Cette wilaya compte à elle seule 40 centres de torture répartis à travers 20 communes. Les vestiges de ces mouroirs témoignent, à ce jour, de la barbarie du colonialisme français et des tortures endurées par des Guelmis qui avaient défié l'occupant par leurs corps nus. Ces centres de torture sont des sièges de la gendarmerie, de la police civile, des services de renseignements ainsi que de l'armée d'occupation. Des milliers de moudjahidine, de révolutionnaires, de moussabiline et toute personne homme ou femme suspectée de soutenir la révolution libératrice, ont été sauvagement et atrocement tortutés dans les centres de détention de Guelma. Certains à Kef Nechem dans la région de Ras El Akba ou à Laria à Oued Zenati, d'autres au centre du village de Chorfa Ahmed ou Bled Ghefar dans la commune de Boumahra. Entre ceux-là, il y a des centres de torture moins connus mais célèbres pour les atrocités de leurs tortionnaires. Tel le centre de Dhaayat Lafi à Héliopolis et d'Oued Cheham. Le commun de ces lieux de la mort avait pour pratique d' attacher la victime nue à un mur et mettre ses pieds dans l'eau pour augmenter l'intensité du courant électrique. Autre pratique, celle de placer les électrodes au niveau des parties les plus sensibles du corps dont les oreilles, ou encore de placer la victime dans un bassin d'eau ou sur une chaise en métal avant d'y passer le courant. L'eau et le feu étaient aussi les techniques de torture utilisées, mais la plus horrible, était la torture au verre et le viol des femmes détenues. Si le nombre des centres de détention et de torture est bien important dans cette zone est du pays, c'est parce que la région est frontalière. Bien que la France coloniale ait créé à Guelma, El Tarf, Batna et à Souk Ahras un grand nombre de centres de torture du fait que la région était un passage pour les caravanes de moudjahidine se rendant vers la Tunisie pour acheminer des armes au profit de la Révolution depuis ce pays voisin. Les caravanes empruntaient des voies, que l'armée coloniale n'est pas parvenue à localiser. D'où, l'intensification des représailles contre les populations de ces régions transformées en «zones interdites», par l'armée française qui a usé de tous moyens, incluant la torture pour obtenir des informations sur les mouvements des moudjahidine. Mais, malgré la répression, et tous les sévices de la torture, la France coloniale a échoué. Les Algériens torturés à mort dans les caves et les sous- sols des centres de torture, ont gardé jusqu'à la mort les secrets sur la Révolution et ses glorieux moudjahidine et valeureux chouhada. Idem pour tous les centres de torture dans toutes les wilayas du pays qui n'ont pas, jusqu'à ce jour, livré tous leurs secrets.

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