L'Expression

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Le Quai d’Orsay réagit aux propos de l’ambassadeur d’Algérie en France

Cette obsession qui nourrit les amalgames

Quel crime y a-t-il à ce que ces Français d’origine algérienne participent à la politique de leur second pays? Cela crée-t-il polémique parce que c’est l’ambassadeur d’Algérie en France qui le dit?

La France réclame le respect de sa souveraineté par l'Algérie. C'est son droit mais la question qu'il faut poser est: pourquoi le rappelle-t-elle à l'Algérie, du moment qu'aucun des responsables algériens n'a contrevenu à la règle imposant le respect mutuel entre les États? Il y a, envers, l'Algérie comme une obsession qui nourrit les amalgames. La France, par la voix officielle de la porte-parole du ministre français des Affaires étrangères, a réagi aux dernières déclarations de l'ambassadeur d'Algérie en France, Mohamed Antar Daoud, rappelé, début octobre, pour consultations, après les propos du président Macron. En fait, l'ambassadeur d'Algérie, prenant part au Forum d'El Moudjahid, consacré à la commémoration des massacres du 17 octobre 1961, a souligné, au début de son intervention, l'importance d'encourager la communauté algérienne, établie en France, à investir dans son pays d'origine. Il a tenu ensuite à l'encourager à prendre part à la politique. «Il est inadmissible que l'Algérie, qui possède la plus grande communauté étrangère en France, avec 18 consulats, ne puisse pas constituer un levier de commande pour intervenir non seulement dans la politique algérienne, mais (aussi) au niveau de la politique française». Mohamed Antar Daoud n'a pas appelé les Algériens à accaparer la politique française, il a encouragé les enfants de son pays, qui sont également français de par leur double nationalité, à participer à la politique du pays d'accueil ou, comme on pourrait bien le qualifier, leur «seconde patrie». Il suffit, pour s'en convaincre, de restituer les propos dans leur contexte en précisant que juste avant ces propos, l'ambassadeur d'Algérie en France avait déclaré: «Je dis que la double, la triple ou la quadruple nationalité doit constituer un atout pour les Algériens (...).» Ces Algériens qui ont choisi de vivre en France, c'est bien la loi française qui leur a accordé la nationalité, avec des droits et des obligations. Comme ils ont le droit de voter, ils ont aussi le droit de se présenter à une élection ou constituer un parti politique...Simplement dit, quel crime y a-t-il à ce que ces Français d'origine algérienne participent à la politique de leur second pays? Cela crée-t-il polémique parce que c'est l'ambassadeur d'Algérie en France qui le dit? Ou est-ce en raison du timing qui coïncide avec une période de fortes turbulences entre Alger et Paris? Beaucoup de Franco-Algériens ont occupé des postes politiques en France. Députés, maires, sous-préfets et même ministres, ces Français d'origine algérienne qui accomplissent leur devoir citoyen et participent à l'effort national pour hisser leur pays de substitution vers le haut, constituent une fierté pour la France comme pour l'Algérie. Il n'y a aucune immixtion dans la politique française, lorsqu'un ambassadeur pense à encourager ces Franco-Algériens à réussir leur carrière. Mais cela n'est pas vu d'un bon oeil par l'extrême droite en France qui, sans tarder, s'est emparée des propos de Mohamed Antar Daoud, pour s'attaquer, une nouvelle fois, à la diaspora algérienne, dans un contexte électoral dominé par les débats sur l'immigration, particulièrement maghrébine, et la place de l'islam en France. C'est peut-être sous cette pression préélectorale que la porte-parole du Quai d'Orsay a réclamé le respect de «la souveraineté» de son pays par l'Algérie, indiquant que le ministre français des Affaires étrangères a rappelé, la semaine dernière, le profond attachement de la France au respect de la «souveraineté algérienne». C'est aussi, probablement, pour renvoyer la balle aux autorités algériennes, qui ont réclamé le respect de la souveraineté du pays après les propos de Macron. «Il va de soi que nous attendons, aussi, de tous nos partenaires, le respect de notre souveraineté», a déclaré la porte-parole qui s'est sentie dans l'obligation de faire dans la réciprocité. Mais il faut dire qu'il s'agit de deux situations «incomparables». Le président français, obnubilé par l'élection d'avril, s'est autorisé à se poser des questions sur l'existence même de la nation algérienne pour justifier l'amnésie mémorielle de la France officielle! Il s'est attaqué à la classe dirigeante en Algérie qu'il accuse de vivre de la «rente mémorielle» en parlant d'un «système politico­militaire fatigué et fragilisé». Il s'agit là d'une digression impardonnable qui n'a jamais été commise par aucun président français. Entre les attaques de Macron et les encouragements de Mohamed Antar Daoud à la communauté algérienne en France - même si certains cherchent à faire une lecture au second degré - il n'y a pas photo!

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