Des relations historiques et des ambitions communes
L’Afrique en bandoulière
Par-delà l’objectif commun d’une coopération bilatérale renforcée, les deux pays disposent d’une entente parfaite.
Connues pour leur force et leur exemplarité, les relations historiques entre l'Algérie et l'Afrique du Sud ont bénéficié, ces dernières années, d'un regain d'énergie et d'effort, conformément à la volonté et à l'attachement des dirigeants des deux pays, afin d'exploiter les potentialités communes dans tous les domaines, compte tenu des nombreuses opportunités qu'offrent les économies respectives. Les liens politiques sont connus qui remontent aux années de lutte contre l'apartheid durant lesquelles l'Algérie n'a ménagé aucun effort pour soutenir le peuple frère sud-africain, parvenant ainsi à chasser hors des Nations unies le régime scélérat, malgré les multiples complicités dont il disposait alors, dont celle de l'entité sioniste. Cependant, les échanges économiques demeurent bien en-deçà des ambitions communes et c'est la raison pour laquelle Alger et Pretoria souhaitent vivement booster une coopération bilatérale prometteuse, à la faveur de la visite d'État qu'effectue le président Cyril Ramaphosa en Algérie.
Par-delà cet objectif commun d'une coopération bilatérale renforcée, il y a lieu de souligner qu'en matière de politique étrangère, les deux pays disposent, depuis des décennies, d'une entente parfaite qui découle de leur fraternité de combat et de leur solidarité exemplaire avec les causes justes dans le monde dont celles des peuples palestinien et sahraoui, forts de leur expérience en matière de lutte contre les appétits colonialistes.
Depuis l'époque où l'Algérie portait à bout de bras les combats des peuples frères pour leur autodétermination et leur indépendance, en Afrique du Sud, au Mozambique, en Angola, en Namibie, en Guinée et dans bien d'autres pays aujourd'hui souverains, un long chemin a été parcouru mais la conjoncture internationale demeure pleine d'incertitudes et de menaces, tant au plan international que régional. Conscientes de ces enjeux, l'Algérie et l'Afrique du Sud restent mobilisées et vigilantes pour poursuivre une politique commune en faveur de la paix, de la sécurité et de la prospérité dont a cruellement besoin le continent africain qui est encore, et qui est toujours, l'objet de diverses convoitises, plus ou moins affichées, sachant que les visées néo-coloniales indiquent que le combat est loin d'être achevé. Sur ce plan, comme sur celui de l'intégration économique globale dont il est désormais fortement question entre les deux peuples frères, les deux États ont comme souci de travailler ensemble pour poser les jalons indispensables à la concrétisation de l'Agenda 2063 de l'Union Africaine (UA), notamment en ce qui concerne la construction d'un continent prospère grâce à une croissance inclusive et un développement durable.
C'est à ce titre que les dirigeants des deux pays entendent oeuvrer ensemble pour l'avènement d'une Afrique intégrée, unie sur le plan politique et ancrée dans les idéaux du Panafricanisme qui nourrissent la foi en une renaissance africaine. Et c'est pour cette raison que l'Algérie comme l'Afrique du Sud sont profondément attachées à la construction d'une Afrique de bonne gouvernance, au caractère réellement démocratique, c'est-à-dire tributaire du respect des droits de l'homme, de la justice sociale et de l'État de droit. Sans ces données essentielles, notre continent ne saurait parvenir à une ère de paix, de sécurité et de stabilité dont tout indique qu'elles sont les conditions majeures de la renaissance politique et économique auxquelles aspirent tous les peuples du continent.
Voilà pourquoi la relation entre Alger et Pretoria est si dense et si importante tant les deux pays ont en commun une lutte permanente pour renforcer le multilatéralisme, consacrer la primauté du droit international sur la barbarie telle qu'elle est observée, depuis plus d'une année, dans les territoires palestiniens illégalement occupés ainsi qu'au Liban et en Syrie, agir sans cesse en faveur du règlement pacifique des conflits en Afrique et au-delà, toutes choses qui contribuent à l'édification d'un monde plus juste, plus sûr et plus prospère. Nul doute que, grâce à cette volonté commune d' «aller de l'avant», sur tous les plans et dans tous les domaines, les présidents Tebboune et Ramaphosa ouvrent une page nouvelle dans la consolidation et la promotion des liens privilégiés entre les deux peuples et les deux pays, pour le plus grand profit du continent tout entier.