Crise énergétique en Europe
L’alternative ‘’Algérie‘’
Deuxième fournisseur de l’Europe, les exportations algériennes atteignent des moyennes mensuelles de 2,41 milliards de m3.
Les Européens sont totalement privés de gaz russe depuis une semaine. La fermeture par Gazprom du dernier gazoduc en activité, celui qui traverse l'Ukraine, réduit à néant les 13% restant de la part russe des approvisionnements énergétiques de l'Europe. En 2021, le gaz naturel russe représentait 50% du mix énergétique européen. Cette interruption qui intervient en plein hiver, au moment où justement un vague de grand froid frappe certains pays du Vieux Continent, oblige les gouvernements à chercher rapidement une alternative pour compenser la perte consécutive à la fermeture du gazoduc russo-ukrainien. Des solutions ne sont pas nombreuses, même si à long terme, plusieurs États, dont l'Italie et l'Allemagne, ont pris la résolution de s'adresser à l'Algérie pour s'assurer, à terme, un partenariat solide dans le gaz naturel et l'hydrogène vert. Le projet South H2, couplé à un nouveau gazoduc algéro-italien constitue une promesse réaliste pour stabiliser durablement la situation énergétique de quelques pays de l'UE. Dans l'immédiat, il sera difficile de garantir un approvisionnement plus ou moins correct. Quatre fournisseurs sont potentiellement susceptibles d'aider les Européens à combler le vide laissé par la Russie. La Norvège, le Qatar, les États- Unis et l'Algérie seront fortement sollicités pour fournir les 319,4 milliards de mètres cubes, dont l'Europe a besoin annuellement.
Sur ce quatuor, l'Algérie est manifestement la mieux placée pour répondre aux besoins du Vieux Continent. Il est entendu qu'elle ne fournira pas la totalité des 319 milliards de m3, mais demeure, et de très loin, compétitive comparativement à ses concurrents. Les atouts de l'Algérie sont, en effet, imbattables. Deuxième fournisseur de l'Europe, les exportations algériennes atteignent des moyennes mensuelles de 2,41 milliards de m3, contre une moyenne de 7 m3 pour la Norvège et 2,3 m3 pour la Russie. Cela malgré le fait que la Norvège dispose de 6 gazoducs contre deux pour l'Algérie. À cet avantage, il faut ajouter les 9,2 millions de tonnes de GNL livrés à l'Europe. À ce propos, l'Italie qui bénéficie déjà d'un volume conséquent de gaz algérien via son gazoduc entend acheter des quantités appréciables de GNL. Cela en attendant de finaliser la réalisation du 3e gazoduc qui la reliera à l'Algérie directement via la Méditerranée. Cet ouvrage est d'une importance stratégique puisqu'il inclut l'hydrogène vert et l'ammoniac, mais aussi l'électricité, dont l'Algérie est excédentaire de plus de 10 000 MGW. Cet équipement, que les Allemands et les Autrichiens attendent avec impatience, libérera une bonne partie de l'Europe occidentale, d'autant qu'il ne transportera pas que le gaz algérien. Le Nigeria qui entend faire transiter son propre gaz par l'Algérie via le très important gazoduc transsaharien, contribuera à l'approvisionnement de l'Europe.
Il va de soi que la pièce centrale dans ce dispositif ne peut être que l'Algérie. Les Américains et les Norvégiens, dont les ressources sont en déclin ne peuvent rivaliser avec l'Algérie, dont les points forts sont plus qu'évidents. De même que le Qatar qui ne peut développer que le seul GNL. Très loin de concurrencer une Algérie disposant bientôt de 3 gazoducs, d'une énergie renouvelable abondante et proche de l'Europe, en sus d'un apport en gaz naturel, dont le volume est susceptible de tripler après l'entrée en service du gazoduc transsaharien.
La solution algérienne s'impose donc naturellement, d'autant qu'en plus d'atouts économiques et géostratégiques évidents, l'Algérie a l'avantage d'une stabilité politique avérée, d'une armée moderne et puissante, ainsi qu'une situation saine au plan financier. Les chiffres de croissance que réalise le pays, le rythme de diversification de son économie et sa forte attractivité au niveau des investissements en font un partenaire parfait. La réalisation des objectifs tracés par la coopération entre l'Algérie et l'Italie, permettra à l'Europe de sortir de sa grave crise énergétique, à l'Afrique de connaître un essor grâce à l'alliance algéro-nigériane et à la région de la Méditerranée occidentale, qui a bien besoin d'une stabilité durable.
Ce scénario, encouragé par la donne géopolitique en Europe de l'Est, est également appuyé par un fait historique, autrement plus important, en lien avec l'émergence de pôles de puissance. Le nouvel ordre mondial multipolaire sera manifestement d'un apport stratégique à la réalisation de pareil projet. L'Europe n'a d'autre choix que de coopérer avec une nouvelle Algérie plus forte et plus que jamais consciente de son véritable poids en Afrique et dans la région méditerranéenne.