Automobile
L’année du grand démarrage ?
Au regard des développements des dernières semaines, les choses pourraient donc s’accélérer pour que le marché de «l’auto» voit enfin le bout du tunnel.

2025 sera-t-elle l’année du grand démarrage du secteur automobile en Algérie ? Ces derniers jours, les choses semblent enfin s’accélérer. Fiat, le seul constructeur à réaliser le montage de véhicules dans le pays, a franchi une étape importante. Après avoir lancé le Doblo vitré à la fin de l’année dernière, le géant italien augmente son taux d’intégration. À la fin de la semaine dernière, Fiat a officialisé des accords avec deux entreprises algériennes, marquant un pas décisif dans l’optimisation de la chaîne d’approvisionnement locale. Ces partenariats stratégiques visent à soutenir la croissance d’une industrie automobile algérienne plus compétitive et durable. Les deux entreprises sélectionnées pour cette collaboration sont : Groupe Saidani, qui se chargera de la production d’attelages de remorques et Eurl Farouk Megnouche Alarmes, fabriquant des systèmes d’alarme pour clés. Ces initiatives permettent à Fiat de renforcer ses liens avec l’économie locale tout en répondant aux standards internationaux de qualité. « Ces collaborations permettront d’approvisionner le réseau des ateliers après-vente de Fiat en accessoires de fabrication algérienne, conformes aux normes internationales. Ce sera une première en Algérie, contribuant ainsi à la création d’une chaîne d’approvisionnement locale solide et durable », souligne la filiale algérienne du groupe Stellantis. Grâce à ce partenariat, Stellantis s’appuie désormais, sur sept sous-traitants algériens : Ferruz (pour l’assemblage des roues), Iris Tyres (pour la production des pneus), IDE-NET (pour les faisceaux de câbles électriques), Ghazal (spécialisée dans les équipements GPL) et Sarel Industrie (pour les composants plastiques). Bien que ces initiatives ne suffisent pas encore à établir une véritable industrie automobile, elles marquent un début prometteur. Stellantis semble suivre le cahier des charges et augmente progressivement son taux d’intégration, favorisant le développement d’un réseau de sous-traitance automobile. Le succès de Fiat pourrait inspirer d’autres constructeurs, comme les groupes chinois, à transformer leurs annonces en projets concrets. C’est dans ce contexte que le groupe Geely a fait part de ses intentions d’investissement à l’Agence Algérienne de Promotion de l’Investissement (Aapi). Les responsables de l’entreprise ont tenu une réunion importante la semaine dernière avec le directeur de l’agence. Ce constructeur chinois a présenté son plan d’investissements, qui inclut la construction d’une usine de montage automobile. Le projet se déploiera en plusieurs étapes. Dans un premier temps, Geely envisage la production de deux modèles de véhicules, afin de répondre à la demande locale, comme l’a d’ailleurs fait Fiat jusqu’ici. D’autres projets pourraient également voir le jour très prochainement. JAC a déjà lancé la construction de son usine, avec des travaux à 70% d’avancement. Initialement, elle fabriquera des véhicules lourds avant de se tourner vers les voitures particulières. On annonce aussi le grand retour du groupe coréen Hyundai. Des sources proches du dossier évoquent l’annonce imminente du début des travaux d’une usine robotisée de très haute technologie. Mais pour l’instant, cela reste au stade des annonces. En effet, ces deux dernières années, plusieurs constructeurs mondiaux ont exprimé leur volonté de s’implanter en Algérie, mais peu ont concrétisé leurs projets, à l’exception des italiens, qui semblent tenir leurs engagements. Aujourd’hui, le marché est complètement déstabilisé. Il a besoin de véhicules neufs et de pièces détachées de qualité. Pour les spécialistes, l’importation semble être la solution immédiate, dans un premier temps. Mais cela doit être accompagné de véritables investissements, comme l’a exigé le président Tebboune. Au vu de la situation actuelle du marché, les investissements pourraient rapidement être rentabilisés. Les perspectives sont prometteuses pour ces fabricants qui fonctionnent selon la logique économique et du profit. Au regard des développements des dernières semaines, les choses pourraient donc s’accélérer pour que ce marché de l’auto voit enfin le bout du tunnel. 2025 sera-t-elle l’année de la fin de la crise automobile qui dure depuis trop longtemps ? C’est ce que les Algériens espèrent…