L’atout maître de Merad

Phénomène multiforme en permanence réinventé et jouissant – pour l’instant – d’une grande marge d’inventivité, la coopération décentralisée est à la fois une nouvelle manifestation et un bon révélateur de l’évolution des relations internationales, écrit Bertrand Gallet, spécialiste en politique étrangère dans un article intitulé «Les enjeux de la coopération décentralisée», publié par Cairn.info, plate-forme de référence pour les publications scientifiques francophones, qui vise à favoriser la découverte d’une recherche de qualité. Une définition qui sied comme un gant aux relations algéro-italiennes qui connaissent un élan nouveau qui a pris corps à l’occasion de la visite effectuée par le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, Brahim Merad, en Italie. Le renforcement de la dynamique de coopération décentralisée entre les collectivités locales d’Algérie et d’Italie a été l’un des principaux points évoqué par son homologue italien, Matteo Piantedosi. Les deux ministres ont également salué l’élan de «coopération décentralisée» appliquée à nombre de villes algériennes et italiennes. À ce propos, Brahim Merad a visité la ville côtière de Cetara, «intrinsèquement liée à l’Algérie, notamment avec Ghazaouet, Oran et Alger, vu les échanges commerciaux et les activités halieutiques qu’elles ont connues durant le XIXe siècle», a indiqué un communiqué des services du successeur de Kamel Beldjoud. Brahim Merad a été accueilli par le gouverneur de Salerne, le maire de Cetara, ainsi que par des autorités locales et des citoyens de la ville, lors d’une cérémonie solennelle, empreinte des sentiments d’amitié et de reconnaissance pour l’Algérie. Cette cérémonie a connu «la remise des clés de la ville au ministre, à remettre au président de la République, Abdelmadjid Tebboune, comme étant un gage d’amitié offert par les citoyens et une expression des valeurs de bon voisinage», a rapporté la même source. À cette occasion, il a également été convenu de redynamiser l’action commune à travers un accord de coopération décentralisée entre les villes de Ghazaouet et de Cetara. En quoi consiste-t-il ? Il a pour objectif de renforcer les activités économiques conjointes et l’échange d’expertises et de connaissances dans les domaines de la pêche, de l’industrie manufacturière, de l’agroalimentaire et de la construction navale entre les deux villes, tout en associant les opérateurs locaux, notamment les jeunes, est-il mentionné. Surfant sur cette dynamique, la délégation algérienne a visité des usines locales spécialisées dans la transformation et la commercialisation des produits halieutiques et s’est enquise des techniques traditionnelles adoptées par les opérateurs locaux. À l’issue de sa rencontre avec son homologue italien, Matteo Piantedosi, Brahim Merad a souligné que la Méditerranée, espace que l’Algérie et l’Italie ont en partage, offre de nouvelles perspectives prometteuses pour le partenariat économique et les échanges technologiques fructueux. «Il s’agit de valeurs référentielles qui pourraient être à l’origine des initiatives de coopération décentralisée entre des villes algériennes et italiennes», a-t-il souligné. À ce titre, le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, a mis en exergue la coopération décentralisée entre les collectivités locales des deux pays qui traduit la volonté des acteurs territoriaux de renforcer l’échange d’expertise ainsi que le partage d’expériences réussies en matière de prise en charge des problématiques communes de ces régions des deux rives de la Méditerranée, et ce dans divers domaines. Le projet de coopération décentralisée entre la wilaya d’Annaba et la ville de Naples, qui doit être concrétisé au cours du premier semestre de 2025, représente l’exemple type.