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L’empreinte d’Enrico Mattei

Le fondateur de l’Entreprise nationale des hydrocarbures (ENI) a soutenu la Révolution algérienne, les négociations d’Évian et contribué à la formation de cadres algériens du secteur pétrolier.

La coopération entre l’Algérie et l’Italie est exceptionnelle. Elle est symbolisée par le partenariat de premier plan qui lie Sonatrach à l’ENI, leurs compagnies nationales des hydrocarbures respectives. Il faut souligner que l’Italie est l’un des rares pays à ne pas avoir déserté l’Algérie lorsqu’elle faisait face à la barbarie terroriste, durant la décennie noire. Leurs relations, qui sont un long fleuve tranquille, sont incarnées par le fondateur et ancien président de l’ENI, Enrico Mattei (29 avril 1906- 27 octobre 1962), qui a soutenu la Révolution algérienne, les négociations d’Évian et contribué à la formation de cadres algériens du secteur pétrolier après l’indépendance. Ces liens exceptionnels ont scellé une coopération de premier ordre entre la compagnie nationale des hydrocarbures, Sonatrach, et le groupe énergétique italien, ENI. Une relation qualifiée d’historique qui lie le groupe pétro-gazier national à un de ses clients privilégiés, acteur majeur, de surcroît, sur la scène énergétique mondiale. «La présence d’ENI en Algérie et son partenariat avec le groupe Sonatrach, sur la base d’une approche gagnant-gagnant, témoigne de l’importance de ces relations», avait fait remarquer l’ex-ambassadeur d’Italie en Algérie, Giovanni Pugliese, lors de la signature, en 2021, d’un nouveau contrat entre Sonatrach et ENI, perpétuant ainsi l’héritage précieux d’Enrico Mattei. Qui est-il ? Fondateur et président de l’Entreprise nationale italienne des hydrocarbures (ENI) de 1953 à 1962, il a été un défenseur acharné de l’indépendance de l’Algérie. Né à Acqualagna (Pesaro) le 29 avril 1906, Enrico Mattei fut l’un des leaders du mouvement de résistance antifasciste en Italie pendant la seconde Guerre mondiale. Il était connu pour ses positions tiers-mondistes et son opposition farouche à l’exploitation des riches gisements d’hydrocarbures à travers le monde par les puissances étrangères. Il avait fait de l’émancipation des peuples sous la domination coloniale un de ses combats politiques majeurs. Grâce aux amitiés liées avec les militants algériens, il fit la connaissance, durant les années 1958, du représentant du Front de libération nationale à Rome Tayeb Boulahrouf. Cette relation lui permit de rencontrer par la suite de nombreux dirigeants de la Révolution, tant à Rome et à Milan qu’à Genève ou au Caire, tels que Benyoucef Benkhedda, Ahmed Boumendjel, M’hamed Yazid, Mohamed Benyahia… Les témoignages d’anciens membres du ministère de l’Armement et des liaison générales (MALG) dont Mohamed Khelladi et Brahim Bendriss attestent que «Mattei avait également mobilisé la classe politique italienne pour l’indépendance de l’Algérie» et aidé à «introduire plusieurs représentants du GPRA et du MALG auprès de politiciens et médias de son pays». L’universitaire italienne Burna Bagnato, auteure de L’Italie et la Guerre d’Algérie (2012), relève que Mattei a contribué activement à bouleverser le monopole des compagnies pétrolières majeures. Fort de son succès, sur le plan économique, Enrico Mattei mobilisa la classe politique italienne en faveur de la cause algérienne, si bien que l’Italie devint le pays européen où le FLN avait le plus de facilités et de soutien pour déployer son action politique et diplomatique. Son expérience et ses conseils avisés inspirèrent grandement le groupe de travail algérien lors des négociations d’Évian, dans la définition des grands axes d’une stratégie, à même d’apporter à l’Algérie les solutions les plus avantageuses pour l’exploitation des richesses pétrolières du sous-sol saharien. Au cours de la reprise officielle des négociations aux Rousses à partir du 11 février 1962, la surprise de la délégation française fut totale face à l’argumentaire de la délégation algérienne sur ce dossier qui se résumait en six points : «Souveraineté totale de l’État algérien sur toutes les richesses minières du sol et du sous-sol» ; «subrogation de l’État algérien à l’État français dans tous les actifs détenus par celui-ci dans les sociétés exploitantes». L’empreinte d’Enrico Mattei est passée par là. Elle scellera l’inébranlable amitié algéro-italienne… 

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