Farid Ali
L’une des voix de la Révolution
C’est Krim Belkacem en personne qui lui demanda de mettre sa voix à la disposition de la Révolution.
Farid Ali fait partie des artistes qui n’ont pas hésité à contribuer à leur façon à la Révolution pour l’indépendance algérienne. L’engagement de Farid Ali en faveur de la guerre d’indépendance a fait de lui l’une des figures emblématiques de la chanson révolutionnaire algérienne. Il était l’une des voix de cette glorieuse Révolution ayant permis, après sept années de lutte inlassable, aux Algériens de recouvrer leur indépendance et de mettre fin à la barbarie coloniale.
La célèbre chanson Ayemma aâzizen ur ttru (Chère mère, ne pleure pas , qu’il interpréta magistralement, est devenue l’un des meilleurs hymnes à la Révolution algérienne. Membre de la troupe artistique du Front de Libération nationale à partir de 1957, il a contribué concrètement et efficacement à faire connaître la Révolution d’indépendance algérienne à travers le monde. Né en 1919 à Bounouh, village situé dans les profondeurs de la wilaya de Tizi Ouzou, Farid Ali, de son vrai nom Khelifi Ali, ne pouvait qu’être sensible à la cause nationale surtout quand on connaît l’engagement massif et sans faille de la population en faveur du Mouvement national dès son éclosion.
La misère au village, surtout après le décès de son père, l’a poussé à s’envoler d’abord à Alger puis en France. Nous sommes à la fin des années 30 et la fibre nationaliste ne cesse de s’élargir et faire t ache d’huile. Au contact de militants et d’artistes, sa conscience s’éveilla et s’aiguisa. Ses idées nationalistes prennent un tournant décisif quand il tisse des amitiés avec d’autres artistes acquis à la cause.
La police française ne tarda pas à découvrir ses activités nationalistes. Il choisit de revenir en Algérie pour activer au sein du PPA/MTLD. Il est en contact direct avec de grandes figures comme le légendaire Krim Belkacem. Et ce dernier lui demanda de se consacrer exclusivement à la chanson engagée et révolutionnaire car la Révolution a aussi besoin de ce genre de contribution.
Farid Ali est arrêté et torturé par l’armée française en 1956, alors qu’il se trouvait dans son village natal, Bounouh, près de Boghni. Emprisonné à Draâ El Mizan, Farid Ali est libéré une année plus tard. Il rejoint alors, sans hésiter, la troupe artistique du FLN et se produit, notamment en Tunisie, en Chine, en Yougoslavie, etc. pour plaider en faveur de la cause nationale. Ces tournées à travers plusieurs pays ont eu un impact non négligeable, faut-il le rappeler. Avant cela, et du temps où il était en France, Farid Ali avait milité activement dans les rangs de la Fédération du FLN en France. Il a été contraint d’entrer en clandestinité.
Dans son célèbre hymne à la Révolution algérienne, Farid Ali clamait en s’adressant à sa mère :
Ne t’en fais pas pour moi ; Ne sois pas affligée ; Nous résistons au froid ; Plutôt que d’être envahis ; Vivants, nous verrons Alger ; Morts, que l’on repose en paix. »