L'Expression

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Plusieurs «foyers» de manifestations ont été signalés ces derniers jours

«La bombe» de l'eau n'est pas désamorcée

Le non-respect du programme de distribution de l'eau dans la capitale a été dénoncé par les manifestants, mais également par les...médecins.

Un camion de transport d'oxygène bloqué, samedi dernier, durant des heures, sur la deuxième rocade d'Alger. Une image qui a choqué toute l'Algérie en ces temps de pandémie de Covid-19. Mais que s'est-il donc passé sur cette route à grande circulation?
En fait, il s'agissait encore une fois des manifestations pour l'eau.
Les habitants de la tristement célèbre commune de Bentalha ont investi la rue pour exprimer leur colère. Ils se sont, encore une fois, révoltés contre la pénurie d'eau potable. Pour exprimer leur désarroi, ils ont tout bonnement décidé de bloquer la route.
Une méthode des plus répréhensibles que ces riverains justifient par une situation insoutenable. «On est passé à cette situation extrême, après avoir recouru à tous les moyens légaux, sans succès», pestait l'un de ces manifestants. Il assurait qu'«il n'avait pas vu une goutte d'eau couler dans les robinets depuis une dizaine de jours». Chose confirmée par le reste de ses acolytes. Ils dénonçaient le «non-respect du programme quotidien de distribution de l'eau mis en place par la wilaya d'Alger au début de l'été».
Les choses sont revenues à la normale après l'engagement des autorités locales à régler le problème dans les prochains jours. Mais Bentalha n'est pas un cas isolé. Plusieurs autres communes et quartiers de la capitale manquent d'eau, ce qui a fait que ces manifestations ont fait des «émules». C'est ainsi que les habitants du Hamiz, dans la banlieue d'Alger, ont pris le relais. Dans l'après-midi de samedi, ils ont, eux aussi, décidé de se transformer en «coupeurs de routes».
À l'aide de barricades et en brûlant des pneus en feu, ils ont fermé la circulation sur la Route nationale N°5. Ils ont présenté les mêmes doléances que les habitants de Bentalha, c'est-à-dire avoir de... l'eau! Ils ont appelé les autorités compétentes à respecter leurs engagements, tout en assurant une distribution équitable pour tous les quartiers du Grand Alger. Certains se sont même montrés plus radicaux en assurant qu'ils voulaient désormais de l'eau tous les jours en H24. «Avec les cauchemars que l'on vit depuis l'Aïd El Adha, on exige désormais que l'eau coule 24h/24 sinon nous allons manifester tous les jours», ont-ils soutenu pour exprimer leur frustration. Un désarroi que partagent les habitants d'Aïn Kahla, dans la commune d'Ain Taya, à l'Est de la capitale. Ils ont également exprimé, hier, leur colère dans la rue. «Cela fait 11 jours que l'on n'a pas reçu une goutte (d'eau), pourtant, on est censé être desservi un jour sur deux. On appelle tous les jours le 15-94, sans qu'aucune suite ne soit donné à nos doléances», dénonçaient-ils avec colère.
D'autres «foyers» de contestation risquent d'«exploser» dans les prochains jours, car de nombreux autres quartiers d' «El Bahdja» souffrent de la même situation.
Le comble est que même des hôpitaux se retrouvent privés d'eau durant cette guerre contre la Covid-19. Un médecin, à l'hôpital Mustapha Pacha d'Alger, avait, la semaine dernière, dénoncé cette situation rocambolesque sur les réseaux sociaux, ce qui avait fait un grand bruit.
Des citoyens s'étaient même proposé de fournir en eau le plus grand hôpital du pays. Hier, c'était au tour du chef de service chirurgie pédiatrique, de l'hôpital Fernane-Hanafi de Hassn Badi ex-Belfort, Alger, professeur Nacer Djidjeli, de dénoncer pareille situation. Dans une contribution à un média électronique, il révèle que l'établissement où il exerce n'a pas d'eau depuis plusieurs semaines. «Nous n'avons pas d'eau depuis des semaines et ceci nous contraint à arrêter même l'activité des urgences. Oui, je dis bien les urgences!», a-t-il écrit, non sans rappeler la grave crise sanitaire qui touche le pays.
Une situation intolérable sur laquelle doit se pencher sérieusement le nouveau ministre des Ressources en eau, Karim Hasni, car la bombe de l'eau est loin d'être désamorcée...

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