L'Expression

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La débureaucratisation, un préalable pour les IDE

La charrue avant les boeufs

L'Algérie veut se placer sur la trajectoire des investissements occidentaux pour en capter un maximum.

Dans son plan de relance économique, le Premier ministère retient les investissements directs étrangers comme l'un des facteurs centraux du développement du pays. Sur le captage des IDE, l'Exécutif mise sur la relocalisation des activités industrielles occidentales. Lesquelles avaient été fortement impactées par les effets de la Covid-19 qui a montré la fragilité du concept: «La Chine usine de la planète». Le document note également la progression du niveau de vie de la société chinoise qui a tendance à réduire les marges bénéficiaires de ces multinationales qui trouvent en Europe de l'Est, au Maghreb et en Afrique d'autres pistes intéressantes pour rester concurentielles.
Sentant l'opportunité historique d'entrer dans la chaîne de valeur mondiale, l'Algérie veut se placer sur la trajectoire des investissements occidentaux pour en capter un maximum. C'est la doctrine sur laquelle repose le plan de relance économique. L'idée est de réaliser des contacts soutenus avec certains grands donneurs d'ordre dans tous les secteurs d'activité. «Il serait plus efficace de mettre en place une politique de ciblage des groupes internationaux leaders dans les secteurs stratégiques pour l'Algérie afin de les attirer et générer des pôles sectoriels de compétitivité», lit-on dans le plan de relance économique établi par le Premier ministère.
Cela suppose un «travail au corps», voire une politique agressive qui va, au cas par cas, dans une logique offensive pour décrocher de gros investissements d'implantation d'importantes unités de production. L'Algérie peut garantir à ses partenaires une meilleure rentabilité, grâce à des atouts remarquables. Sur ce plan, le pays dispose d'avantages comparatifs importants à l'image d'une
main-d'oeuvre à bas coûts, d'un réseau d'infrastructures de qualité et d'un coût de l'énergie très concurrentiel. Il reste cependant, qu'en face de ses points forts, l'Algérie traîne des tares qui la mettent en difficulté par rapport à des pays de même niveau de développement. Le document du Premier ministère cite le climat d'affaires stable et favorable et un marché du travail flexible pour adapter la formation aux besoins des entreprises.
Deux aspects centraux dans l'attractivité d'une économie qui font défaut à l'Algérie. À cela, il va falloir ajouter l'urgence d'agir sur «l'environnement réglementaire et juridique (qui) doit également être favorable au développement des zones franches». Il existe donc une réelle prise de conscience de l'impératif de révolutionner l'existant en matière de législation. L'objectif, note le document sera «d'assurer un traitement administratif rapide et favorable au développement des réseaux de franchise, de faciliter les opérations douanières sur les biens importés dans le cadre de la relation de franchise, et d'établir des moyens de paiements internationaux». Toutes ces mesures sont inexistantes dans l'environnement économique national. C'est dire que le gouvernement trace le chemin, mais ne l'a toujours pas emprunté près d'une année et demie après le lancement du fameux plan de relance économique 2020-2024.
On retiendra aussi d'autres mesures préconisées et toujours pas mises en oeuvre, à savoir, une cellule en charge de l'accueil et de l'appui administratif aux investisseurs étrangers, l'implantation des entreprises internationales et nationales par la mise à disposition d'assiettes foncières aménagées selon des normes internationales, l'accès au marché financier permettant le placement des avoirs et l'emprunt à court terme, une véritable plateforme logistique. La seule «révolution» réalisée a consisté en «des abattements fiscaux sur les bénéfices des IDE opérant dans des secteurs à haute technologie, ou s'approvisionnant en majorité au sein du tissu industriel local, ou qui sous-traitent une partie importante auprès d'entreprises algériennes, ou qui destinent une partie de la production à l'exportation». Mais ces mesures fiscales n'ont de sens que si la bureaucratie est sérieusement combattue. Et là, c'est le noeud du problème algérien.

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