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Agression des neuf enseignantes de Bordj Badji Mokhtar

La colère de Djerad

Le chef de l'exécutif a affirmé que «toute atteinte ciblant la femme algérienne dans son intégrité, physique ou morale, est inacceptable».

L'affaire des enseignantes agressées, la semaine dernière, à Bordj Badji Mokhtar, continue de susciter moult réactions. Dimanche, c'est le Premier ministre, Abdelaziz Djerad qui a réagi, en fin d'après-midi, sur sa page officielle Facebook. Le chef de l'exécutif a affirmé que «toute atteinte ciblant la femme algérienne dans son intégrité, physique ou morale, est inacceptable». Il n'a pas manqué d'exprimer sa colère face «aux actes criminels isolés contre la femme dans certaines régions» du pays. «La femme algérienne, c'est la moudjahida, l'éducatrice, la politicienne, l'artiste et la soignante.
Elle est la mère, l'épouse, la fille et la camarade. Elle est présente dans le conscient collectif algérien, dans toute sa sacralité», a écrit Abdelaziz Djerad dénonçant des agissements «étrangers à l'authenticité et aux valeurs de la société algérienne». Très remonté, le Premier ministre a affirmé avoir pris les dispositions nécessaires pour qu'un tel acte ne se reproduise pas envers l'enseignante résidant dans un logement de fonction. «Nous ne tolérerons aucune forme d'atteinte ciblant son intégrité, physique ou morale, et partant, nous avons instruit le renforcement du gardiennage au niveau des résidences isolées et de punir tout acte ou atteinte à l'intégrité ou la quiétude de leurs résidentes», a-t-il fait savoir avant d'ajouter «nous continuerons à garantir à la femme algérienne la place qui lui sied et son droit à la vie publique et à la protection dans les espaces publics afin qu'elle puisse contribuer, avec courage et force, à l'édification de l'Algérie nouvelle». Abdelaziz Djerad va même jusqu'à annoncer la criminalisation de toute forme de violence visant la femme ou son image «par n'importe quel moyen». Avant la réaction du Premier ministre, faut-il le préciser, l'agression dont ont été victimes les neuf enseignantes du cycle primaire, très commentée sur les réseaux sociaux, avait choqué et soulevé la colère des citoyens, en particulier du corps enseignant local qui avait observé un arrêt de travail en solidarité avec les institutrices. La réaction du ministre de l'éducation, Mohamed Ouadjaout, ne s'était pas fait attendre également. Ce dernier, tout en annonçant que «la justice suivra son cours», avait fait part de sa grande consternation qualifiant l'agression d'«abjecte et infâme».
Il est à préciser qu'après cette violente agression à l'arme blanche, une enquête a été ouverte et les deux hommes reconnus par les victimes ont été les premiers à être arrêtés avant que sept autres ne soient appréhendés par la suite, selon le parquet général de la cour d'Adrar.
Le ministère public avait fait état de blessures ainsi que d'une agression sexuelle sur l'une des victimes, en plus du vol de leurs biens. Quatre hommes parmi les neuf arrêtés ont clairement avoué leur implication dans cet acte criminel.
Cette affaire qui semble être un acte d'un autre âge, pose, avec acuité, la fragilité lancinante du statut de la femme algérienne. Cette dernière, et malgré toutes les lois décrétées pour la protéger, reste victime de l'intolérance de la société et de ses préjugés. La femme algérienne doit continuellement lutter contre les traditions et les mentalités rétrogrades. Elle doit faire face quotidiennement à l'intolérance et la violence. Et ce n'est pas en augmentant les sanctions pénales que la situation risque de changer mais en s'attaquant au problème de fond: les mentalités. Pour les changer, il faut revoir les programmes éducatifs pour apprendre à l'homme, dès son plus jeune âge, que le respect de toute femme est au même rang que le respect de la mère.

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