Jumelage avec ses homologues de France et du Portugal
La Cour des comptes fait le bilan
elle sera dotée de possibilités judiciaires en ce qui concerne la gestion des comptes publics.

Le projet de jumelage entre la Cour des comptes algérienne et un consortium constitué de la Cour des comptes française et du Tribunal des comptes portugais a fait l'objet, hier, d'un séminaire de clôture à Alger. D'un montant de 1 000 000 d'euros, il a été financé par l'Union européenne, pour une période de deux ans, dans le cadre du programme «Facilité d'appui aux priorités du partenariat Algérie-Union européenne», ce projet multilatéral a pour objectif le renforcement des capacités de la Cour des comptes en matière de certification des comptes de l'Etat, d'audit de performance et d'évaluation des programmes et politiques publiques en accord avec les normes et les meilleures pratiques internationales. Abdelkader Benmarouf, président de la Cour des comptes algérienne, à, en marge de cette cérémonie de clôture, salué l'effort collectif et solidaire entre l'ensemble des acteurs de ce projet de jumelage qui a permis d'attendre les objectifs fixés, «avec des résultats palpables enregistrés pendant ces deux années de jumelage». Benmarouf a rappelé que l'Algérie, à l'instar de nombreux Etats, a engagé récemment des réformes pertinentes dans la gestion des finances publiques, en particulier, à travers la transformation du mode de gestion des ressources publiques d'un budget basé sur les moyens à un budget axé sur la performance et les résultats. Benmarourf a précisé que cette réforme découle de la mise en oeuvre de la loi organique n° 18-15 du 02 septembre 2018 relative aux lois de finances, qui représente la constitution financière de l'Etat en matière d'exécution et de contrôle des finances publiques. Et d'ajouter: «Ces réformes, en plus du fait qu'elles accordent plus de liberté aux gestionnaires publics, elles reflètent assurément la volonté des pouvoirs publics de consacrer la nouvelle approche de la gestion des finances publiques fondée sur les valeurs d'efficience, d'efficacité et d'économie, et ainsi, consolider la transparence et la redevabilité» Le même responsable a ensuite renvoyé à l'article 88 de la dite loi qui confie à la Cour des comptes une nouvelle mission portant sur la certification des comptes de l'Etat, d'une part, ainsi que l'appréciation des résultats d'exécution des lois de finances et de la gestion des crédits examinés au regard des programmes mis en oeuvre, d'autre part.
Finalement et à l'issue de ce jumelage, la Cour des comptes se dote des techniques modernes et des meilleurs pratiques en matière de certification des comptes de l'Etat, avec pour résultats la capacité de la Cour des comptes d'effectuer des audits financiers en vue de certifier le compte général de l'Etat, de consolider ses méthodes d'audit de performance et d'évaluer les programmes et politiques publiques dans un contexte axé sur la performance et l'obligation de résultats, et de réaliser son plan de numérisation propre à ses activités de contrôle. Assurément et grâce à cette mise à niveau, la Cour des comptes algérienne sera certainement dotée de possibilités judiciaires en ce qui concerne la gestion des comptes publics. Elle jouit, désormais, de toute son indépendance en particulier en matière d'audit externe et de contrôle externe. Thomas Eckert, chef de la Délégation de l'Union européenne en Algérie, a pour sa part indiqué qu'au-delà la Cour des comptes, la coopération concerne d'autres départements, notamment le ministère de l'Intérieur, le Commissariat aux énergies renouvelables et à l'efficacité énergétique, la Direction générale des impôts, et le Conseil national économique et social et environnemental Cnese, «Plus récemment une opération de jumelage a été lancée en partenariat avec le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique avec le plus gros montant jamais dédiés à ce type de projets, soit plus de 4 millions d'euros», a-t-il dit.